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Ah.o 12urnm tihranapaJ
Ñan rihranfus kamarish.a.
In
ka.
(Rum1-Ñaw1ta.)
435 lLOJslytañafm yuyank1
Riña amarn tinkuriJ
~
Ray runakuna takuriJ,
ÑawpajtaraJ
h.anwajyankl,
Misk1 sim1 rikny runata.
440 Manan yawar hihaytahn
Ñi pita bornh1ytahn.
Ollantay.
Ñan ñoh.apas IlOJSISaJña,
Tukny iman kamarish.a;
Kay sonh.nym1 manharish.a,
445 Hnh yuyaypm mus12asajña.
In
ka.
(Rimar1y, ñ1y! llaypahapas)
Kay Ilawtuyta munaspapas
temps, et nous sommes préparés
a
passer le désert.
LE ROI.
(i
CEil·de·Pierre.)
Veux-tu déjasortir
a
la recherche
des serpents terribles
1
Il
faut appeler les ennemis ami–
calement avant de les combattre,
et leur parler avec douceur. Prends
garde de verserle sang inutilement,
et d'immoler des innocents.
ÜLLANTAl.
. Moi aus¡;i, je suis prét
a
mar–
cher, mais auparavant je voudrais
ex.primer le tourment secret qui
m'oppr~sse
le cceur.
LE
Ror.
Eh bien! parle, quand bien meme
tu me demanderais ma couronne.
435-436. Comme ces deux vers ont une importance historique, que nous avons
signalée dans ·notre étude préliminaire, en voici la traduction littérale:
lLojslytañahn
yuyank1
Est·ce que sortir déj11. tu penses
Riña
amarn tinkuriJ
1
Les enragés serpents pour y trouver!
Ici, comme dans tous les passages o
u
il est question de Chayanta, les traducteurs
se sont mépris.
43í-44l. Dans le récit qu'il nous fait des conquétes faites par les Incas au nord et
au sud de leur empire, conquétes quiles avaient rendus mattres de presque toute I'Amé–
rique méridionale, Garcilaso de la Vega nous dit que ces conquérants n'engageaient
jamais une bataílle et ne livraientjamais d'assaut
a
une ville sans avoir auparavant
tenté les moyens de douceur et de persuasion, faisant meme appel
{).
la superstition
et
a
la crainte que le Dieu-Soleil devait inspirar aux Indiens. Dans le dt•ame·méme qui
nous occupe, quand OllantaY et toute son armée ont été victimes de la ruse d'<Eil-de–
Pierre, le premier soin du roi est de demandar s'il y a eu du sang répandu (Vera
1370 et suiv. et 1448). Comme je crois ce drame plus ancien que les écrits de Garci–
laso, je suis de plus en plus convaincu que cet auteur a puisé ses renseignements
dans la tradition, encore toute palpitante, de ses ancétres, et que ses récits, qui peu–
vent laisser
a
désirer pour l'exactitude chronologique, nous donnent un tableau tldéle
et complet des mceurs et de la civilisation des aborigénes péruviens.