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- cxxxvrn. -

train de devenir amoureua; de soi-m¿me, commencer

a

devenir -vani–

tewv.

La grande di.fficulté da ces combinaisons consiste dans l'ordre

a

établir entre ces particules, ordre qui n'est point laissé

a

l'arbitraire, ·

et dont cependant les grammairiens n'ont dit que peu de chose, si tou–

tefois ils en ont parlé.

ÜNOMATOPÉE.

Comme nous venons de le voir, l'agglutination est le caractere prin–

cipal de la langue des lncas, puisque c'est la base de toute la gram–

maire. L'onomatopée, quoique indépendante des accidents grammatf–

caux, est cependant aussi un caractere remarquable de cette langue.

Il n'y a presque pas un phénomene de la nature qui n'ait été dénom–

mé en quechua d'aprés le son par lequel

il

se manifeste; pareillement

beaucoup de noms d'animaux, et spécialement beaucoup de noms d'oi–

seaux, sont une sorte d'imitation de leurs cris ou de leur chants. La

plupart des instruments musicaux ont été nommés par le

mem~

procédé

onomatopéique. 11 en est de meme des actions humaines, soit réfléchies,

soit instinctives, de lajoie, de la crainte et de tous les autres sentiments,

qui chez l'homme se produisent au dehors d'une maniere perceptible

a

l'ouie, comme par le rire, les pleurs, les sanglots, les soupirs.

C'est ce caractere de la langue des Incas qui fait surtout qu'une

grande partie du coloris, de l'énergie et de la poésie meme de notre

drame, surtout dans les parties

descriptiva~,

se perd nécessairement

dans une traduction. Dans nos langues modernas, si polies et si ra.ffi–

nées, l'expression s'adresse

a

la pensée par des combinaisons de sons

purement conventionnelles, dans lesquelles a disparu presque entiere–

ment la partie imitativa, qui

cependá.nt

a été l'élément principal dans

la formation des langues primitivas.

Cela vient de ce que les langues européei:mes, dérivées de langues

plus anciennes, mais qui elles-memes n'étaient pas primitivas, ont perdu

peu

a

peu dans ces transformations, l'élément onomatopéique qui évi–

demment avait présidé

a

la fol'mation des langues méres. Ce phéno–

mene se produit aujourd'hui meme dans certains mots quechuas que

les _habitants actuels du Pérou ont transporté dans la langue espa–

gnole. Une fois les voyelles particulieres au quechua remplacées par