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CXLIII
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riens, qui prétendent que les lndiens n'ont pas une prononciation uni–
forme, mais qu'ils prennent indifféremment une voyelle pour une autre,
est tout-a-fait erronée. Ainsi le mot Inka devient Inkan dans la bouche
de tous les Indiens, et
il
n'y en a pas un seul qui prononce Inka ou
Inkan. Le changement des voyelles n'est done nullement facultatif.
Si nous appliquons la technologie latine au rhythme poétique du que–
chua, considérant d'abot:d deux especes de voyelles, les fortes ou pleines
A, E, I, O, U et les faibles A,
1,
U, nous pourrions appeler rhythme tro–
chaique la combinaison d'une syllabe forte suivie d'une syllabe faible:
ainsiln-kan, A-ma sontde vrais trochées. Si le
pi~d
a tr9is syllabes, comme
en
que~hua
la syllabe finale est toujours faible et celle dumilieu toujours
forte, nous pouvons l'appeler amphibraque. Si on ajoute une syllabe a ce
dernier, comme cela ne fait que le transformer en deux
trochée~
consécu–
tifs, au moyen du changement des voyelles, nous pouvons en conclure que
dans la versi:fication quechua le trochée et l'amphibraque sont les deux
pieds qui prédominent, surtout le premiar. Celui-ci, dans l'octosyllabe de
notre drame, est une source d'harmonie.
Ainsi dans les quatre premiers vers du drame:
1
Pi-k1
1
.Eta-k1,
1
ri-kun
1
ki-tm
2 Ku-s1
1
hoy-llur
1
ta wa
1
sin-pl
3 A-ma
1
In-t1
1
mu-na
1
tmn-tm
4 ltay-man
1
hu-ra
1
ku-nay
1
ta-ha
1
nous trouvons que tous les pieds sont de vrais trochées, sauf le
troisieme pied du second vers (ta wa) et le quatrieme pied du quatrieme
vers{ta-h.a) oune se trouve pas la combinaison de la voyelle pleine avec
la faible. En pronongant correctement toutes les voyelles de ces vers,
on ne peut manquer d'y sentir une cadence qui, bien quo différente de
celle de la poésie latine, n'est pas moins harmonieuse et l'emporte de
beaucoup sous ce rapport sur la poésie des langues modernes. Il e.st
vrai que cette marche trochaique n'est pas si uniforme dans tout le
drame, mais elle y prédomine tellement que, sur les
1812
vers qui le
composent, on n'en trouverait peut-etre pas deux cents qui ne soient
pas rigoureusement trochaiques.
. La chanson a la
Tuya
(p. 28) et la chanson d'un inconnu (p. 44), les
seuls morceaux du drame qni ne soient pas en octosyllabes, sont tres-