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- CXLIV-

remarquables par la combinaison parfaitement réguliere du trochée et

de l'amphibraque.

Nous finirons ce chapitre par une observation qui nous fournira une ·

nouvelle preuve de l'antiquité du drame, a ajouter a celles que nous

avons déja tirées de la composition poétique. Tous les poetes ou ama–

teurs qui ont écrit des vers quechuas postérieurement a la cónquete,

comme ie curé Tellechea Badrial, ·quechuiste renommé, ont suivi les

regles de la prosodie latine, et le vers dans leurs compositions est loin

d'avoir la symétrie rhythmique du drame

d'Ollantai.

Entre autres pieces

de cet auteur, nous trouvons dans

Los Anales del Cuzco

de Mesa, toro. I,

p. 203, sa traduction bien connue de la

Despedida de Arriaza,

(Les

adieux

d~Arriaza),

poésie espagnole tres-populaire. Dans cette tra–

duction, qui est en octosyllabes, l'auteur montre évidemment qu'il n'a

pas compris les regles de la prosodie quechua, bien plus séveres que

celles de la prosodie espagnole; et si dans quelques passages on trouve

une certaine cadence, cela semble etre plutót un effet de l'instinct du

poete que de sa connaissance des regles. Si le drame

d'Ollantai

eú.t été

écrit apres la conquete, il n'aurait pu manquer d'offrir le meme carac–

tere rhythmique, et de trahir par la, comme par les autres détails de la

composition poétique, son origine moderne.