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remarquables par la combinaison parfaitement réguliere du trochée et
de l'amphibraque.
Nous finirons ce chapitre par une observation qui nous fournira une ·
nouvelle preuve de l'antiquité du drame, a ajouter a celles que nous
avons déja tirées de la composition poétique. Tous les poetes ou ama–
teurs qui ont écrit des vers quechuas postérieurement a la cónquete,
comme ie curé Tellechea Badrial, ·quechuiste renommé, ont suivi les
regles de la prosodie latine, et le vers dans leurs compositions est loin
d'avoir la symétrie rhythmique du drame
d'Ollantai.
Entre autres pieces
de cet auteur, nous trouvons dans
Los Anales del Cuzco
de Mesa, toro. I,
p. 203, sa traduction bien connue de la
Despedida de Arriaza,
(Les
adieux
d~Arriaza),
poésie espagnole tres-populaire. Dans cette tra–
duction, qui est en octosyllabes, l'auteur montre évidemment qu'il n'a
pas compris les regles de la prosodie quechua, bien plus séveres que
celles de la prosodie espagnole; et si dans quelques passages on trouve
une certaine cadence, cela semble etre plutót un effet de l'instinct du
poete que de sa connaissance des regles. Si le drame
d'Ollantai
eú.t été
écrit apres la conquete, il n'aurait pu manquer d'offrir le meme carac–
tere rhythmique, et de trahir par la, comme par les autres détails de la
composition poétique, son origine moderne.