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- CXLII-

En appliquant mon alphabet

a

notre drame, j'ai été ·surpris d'abord

de trouver ces changements de voyelles : mais en m'en tenant invaria–

blement au príncipe d'écrire les mots comme ils se prononcent, j'ai mis,'

par exemple : Tukuy, Tukuytan et Tukuytajmi (vers 652 et 653), ce

qui se répétant dans beaucoup d'autres mots, m'a amené

a

reconnaitre

la marche systématique de ces changements, et beaucoup de regles

d'apres lesquelles ils ont lieu. Ainsi, dans un mot radical terminé par

A,

cette lettre se change invariablement en A, quand on á.joute une

consonne, comme cela a eu lieu dans les mots : Mana, Manan ; Inka,

Inkaj; Wata, Watan; si cela n'a pas lieu pour d'autres consonnes, c'est ..

paree que tou,s les mots radicaux qui ne se terminent pas par A, se

terminent par 1ou u, et ces deux dernieres voyelles ne changent pas

quand on les fait suivre d'une consonne : Ex. : Int1, Intm ; Sonku,

Sonkun. Il n'y a pas en quechua de radicaux qui se terminent par I et

par U, et ceux qui sont terminés par A ou par O, comme Ama et hush.o,

sont excessivement

~ares.

Une autre regle que j'ai pu découvrir, c'est

que dans les verbes qui se 'terminent par uy, comme Rikuy, l'U ne

change pas au participe présent, que l'on écrit Rikuspa, et

a

mon avis

cette regle n'a pas d'exception. J'avais cru d'abord qu'il y en avait une

pour MUSI!a (dont l'U se prononce comme

ou

dans voute), mais

a

la

réflexion, j'ai reconnu que ce mot n'est pas un participe présent. Une

autre regle qui me parait aussi sans exception, c'est que le son de

l'I

n'existe pas devant

l'y

consonne, et que cette derniere ne. se trouve

jamais en articulation inversa qu'avec l. Aussi ai-je écrit Pur1y,

Pur1yta.

Ces exceptions au príncipe général

peuve.nt

encore etre considérées

comme des regles particulieres

a

certains cas : mais

il

en est d'autres

qui sont d'un caractere si arbitraire, que l'usage seul peut les faire

connaitre : ainsi dans certains noms propres, comme Ollantay, Paha- .

kutlj, les voyelles finales A et

1

ne changent pas par suite de l'addition

d'un suffixe, en sorte qu'on prononce Ollantayta, Pahakutljta, tandis

qu'Yupank1 fait forcément Yupanktta, et Sumaj, Sumajta. D'autres mots,

comme Sonh.u, baslm, Orlm, Wayqa, etc., ne changent pas la derniere

voyelle, et dans les dérivés Sonlmta, baslmta, Orlmta, Wayquta, etc.,

l'U reste invariable dans la prononciation.

·

Ces accidents sont tellement le résultat de l'agglutination, qu.e les

mames voyelle,s· gardent invariablement le meme son tant que le mot ne

re~toit

pas de nouveaux suffixes, et que l'cpinion de certains grammai-