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- CXXXVII-

insisté sur ce point, c'est précisément en vue de la conclusion que nous

tirons ici) ; qui croirait, disons-nous; que les grammairiens représen–

tent le cas nominatif par le radical quechua, sans y ajouter aucune dési–

nence

~

Nous pourrions appliquer la meme observatíon a tous les autres

cas de la déclinaison.

L'agglutination, dans la conjugaison des verbes, ne présente pas

moins de diflicultés, quoiqu'il n'y ait pas en quechua de verbes irrégu–

liers : car l'infinitif, qui n'est que le substantif exprimant l'idée abstraite

de l'action, auquel on ajoute la désinence

y,

prend une ou plusieurs

partículas pour donner au verbe· les d!vers caracteres que dans nos

langues nous désignons par les adjectifs

transitif, intransitif, réfiéchi,

réciproque,

etc. Ainsi Munay,

aimer,

est transitif; Munaskay, qui est

quelquefois transítif, est généralement intransitif, et pourrait se tra–

duire par

¿tre amoureux;

Munakuy,

s'aimer

soi-m~e,

a le sens

réfiéchi; et Munapakuy,

s'aimer l'un l'autre, s'entr'aimer;le

sei,lS réci–

proque. Cette particule paku, ainsi que les précédentes, a d'ailleurs plu–

sieurs autres significations. Il y a ancore d'autres particules qui don–

nent a l'lnfinitif diversas nuances que nous exprimons dans nos langues

au moyen des auxiliaires ou de plusieurs -yerbas combinés, ou meme

d'adverbes. Aínsí Munafuy veut dire

{aire aimer;

Munar1y, littérale–

ment

aller aimer,

exprime l'idée

d'¿tre en train de devenir amoureux;

Munallay

sst

une sorte de díminutif verbal, dont il est impossible de

trouver un équívalent en frangais pour

aimer,

mais dont il y a des

exemples pour certains autres verbes, comme

vivoter

dérivé de

vivre.

En quechua, tous les

verb~s

sont susceptibles de recevoir la particule

lla, aussi bien que les autres : par exemple Takillay, dérivé de Tak1y,

chanter,

veut dire

chantonner;

Uhyallay, dérivé d'Uhyay,

boire·,

veut

dire

buvoter

:

ftiwillay, dérivé de ftiw1y,

si{fier,

veut dire

si{fioter,

etc.

Il faut bien avouer toutefois que la traductíon que nous donnons de ces

verbes n'est pas rígoureusement 'exacte: car

i1

y a la des nuances quí

ne peuvent etre saisíes que par ceux quí sont natifs du pays, et dont on

ne pourraít donner une ídée que par de longues périphrases. Le vraí

sens de Munallay, par exemple, est

aimer légerement, sans consé–

quence, avoir une amourette.

· Plusieurs de ces particules peuvent naturellement

· ~.e

combinar en–

semble: ainsí Munarikuskallay, ou se trouvent réunies les partículas ri,

ku, ka et lla, dont nous avons expliqné les valeurs respectivas, et qui

précedent toujours la terminaison

y

de l'infinitif, voudraít dlre

¿tre en