CHAPITRE
SIXIEME.
CARACTERES
DE
LA LANGUE QUECHUA.
AOGLUTINATION.
Le caractere fondamental de la langue quechua est l'agglutination.
C'est elle qui domine dans tons les accidents lexicologiques et syntaxi–
qnes de cette langue, et qni en rend la grammaire completement ditfé–
ronte do celle des languos d'origine hellénique ou latine. Rigoureuse–
mont parlant,
il
ne saurait y étre question de divi ser les mots en
:mbstantifs, adjcctifs, verbes, etc.: car
il
n'existe qu'une seule espece de
mols, qui désigne l'etre soit moral, soit matériel, en sorte qu'a propre–
ment parler tous les mots sont des substantifs. Ces substantifs, au moyen
d'un ou de plusieurs suffixes, ou quelquefois au moyen d'affixes, servent
;\ cxpriruer, tantót une qualité, tantót une action, tantot une maniere
tl'ngir, et par conséquent tiennent lieu d'adjectifs, de ve!'bes ou d'ad–
verbcs. L'm·ticle, le pronoru, la préposition et la conjonction, qui, dans
nos lnngucs, sont des mots détachés, ne sont en quechua que de simples
lottres on :;yllabes qui s'ajontent anx mots. Qnelquefois le mot, sans re–
eevoir ancnno rlésinence, change de caractere selon la place qu'il occupe
tlan:; la pi'Oposition. Quelques exemples feront comprendre ce qui pré–
!'l>tll' lliÍl'llX
que tonto autre explication.
l. • hlisk1 "• dans le sens absoln, est un substantif et veut dire
miel.
:?. •
~lisk1
•, préeédant un substantif, devient un adjectif équivalent
a
doll.!',
soit tlans lo sens physique, soit dans le sens moral. Ainsi Rimay
signiliant
l'Oill't'rsatioll,
hlisk1riruay équivaut
a
dou.c
entrelien, conver–
satioll
ft'lldl't'.
~l.
•
Misk1y •• attenrlu que la désinence
y
est celle de tous les infinitifs,
tlL'Yient un verbe, qui signifie
SIICI'CI',
édulcorer,
dans le sens physique,
l't
adtllldl'
dans le seus moral.