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DÉCOUVERTt DU MONDE
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L'UOJ\JnlIL
l'espril el l'Ame font lout
a
eoup un pas immense vers '
la eonnaissance de leur vie la plus intime.
Mais ce que la
Divine Comédie
renferme en fait de
révélalions de ce genre est ausolument incommensurable;
n
faudrait parcourir tout ce grand poeme, chant par
chant, pour bien montrer tout ce qu'i1 vaut
a
cet égard.
Heureusement cela est inutile, puisque depuis longtemps
la
Divine Comédie
esl devenue le pain quotidien de tons
les peuples occidentaux. Le plan du poellle et I'idée qui
lui sert de base appartiennent au moyen age et n'ont
pOUI; nous qu'un intérét historique
i
mais par la richesse
ct la grande puissance plastique avec laquelle le poete
décrit la vie intérieure
a
tous ses degrés et avec lous ses
phénomenes, son reuvre inaugure la poésie moderne
l.
Que ceHe poésie ait ses vicissiludes, qu'elle aH par–
fois des éclipses d' un demi-siecle, qu'importe? Son pl'in–
cipe vital est immorlel, et chaque fois qu'au quator–
zieme, au quinzieme et au commencemenl du seizieme
siécle un esprit profoud et orig inal s'io ' pire d'elle en
Ilalie,
il
représente une bien plu haute puissance intel–
lecluelle que tout autre poele élranger, méme en admet–
tant l'égalilé de talent.
En Ilalie, la culture (dont la poésie est une manifes–
talion essentielle) pl'écede loujours I'art plastique el. con–
tribue
a
le faire náill'e el
a
le dévclopper¡ le méme fait se
repl'oduit ici. 11 faut plus d'un siecle pour que les pbéno–
menes intérieurs, pour que la vie de I'Ame arrive dans la
sculpture et dans la peinture
a
une expression compa–
rable
a
eelle que Dante a su lui donner. Peu nous importe
I
Au point de vue de la psychologie tbéorique de Dante, le com–
mencement du cbant IV du
Purgat
cat un des passages les plus
importants. Comp. en oUh'e les parl.ieli du
Gll/IvilO
qui ont trait
a
eelle question.