CHAPITRJ IV. - DÉCOUVRRTR DE
~'HOMnIE,
BTC. 41
moderne¡ mais l'Italie était si attachée aux mysterc',
elle dépen ait tant d'art et tant d'argent pour leur mi e
en scene que l'élément dramatique devait nécessairc–
ment en sOllffrir. De toutes ces innombrables et coO–
teuses représentalions ne sortit pas méme un gcnre pué–
tique comme les
Autos lagl·amenlale.s
de Caldéron et
d'autres poetes e pagnols,
a
plus forte raison un avan–
tage ou un point d'appui pour la scene profane \.
Lorsque, malgré tout, cette derniere se fit jour, elle
fu t en\'abie par le luxe auquel on De s'était que Irop
habitué
él
la suite des mysteres. On est surpri d'apprendre
quelIe richesse';" quelle profusion de décors la scene
ilalienne étalait, alors que dans le'Nord on se contenlait
encore de la simple indication du lieu de la scene. Mais
cela n'aurait peut-élre pas suffi pour arréter l'essor
de l'art dramatique en Italie si la représentalion eIle–
méme n'avait pas délourné l'esprit de la valeur poétique
de la piece, soit par la magnificence des
~ostumes,
soit
surtout par des inlermedes variés.
Le fait que dans beaucou p d'endroits, notamment
a
fiome et
él
Ferrare, on jouait les comédies de Plau te et
de Térence,
el
méme des pieces des tragiques anciens
(t.
1,
p. 300, 317), tantót en latin, tanLót en italien; que
les académies de ces villes pl'enaient
a
tAche de ressus–
citer les auteurs dramatiques de l'antil}uité; enftn que
les poetes de la Renaissance eux-mémes dé pendaien t de
ces modeles plus que de raison; ce fait contribua cer–
tainement aussi
a
maintenir le drame italien dans un
état d'iofériorilé. Pourtant je ne lui attribue qll'une
valeur secondaire. Si la contre-réform tion et la domi–
Ilation étrangere n'étaient survenues, le désavantage
,
.
1
Comparo les opinions contraires A celles
qui
sont
expl'imées
ici daos
GRIlGOI\OVIUS,
Hid.
de
Rome,
VII, 619.