88 LA DÉCOUVERTE
DD
~10NDE
ET DE L'HOMMB.
Sans méconnaitre ce qu'jl ya d'artificiel
el
de recherché
dans les poésiesde Pétrarque, touteo coodamnantle poete
qui s'imiteJui-meme et brode indéfi,nimeot sur un lheme
invariable, nous admirons chez luí nombre de charmants
lableau1 de sa vie intérieure. de ses joies et de ses lris–
tesses; ce sont bien des impressions personnelles qu'il
retrace, paree que nul autre avant luí n'a riell chanlé de
pareil, et c'est la ce qui faít sa vaJcur au! yeu,x de
la natioo et du monde. L'expressioo n'est pas partout
également transparente: souvent'
a
l'or pur de sa poésie
se meleot des éléments é,trangers, des allégories savantcs,
des sophismes subtils; mais, en somrne, !'exceHent el
l'exquis l'cmporlento
Boccace aussi, daos ses sonnels trop dédaignés
1,
arrive
parfois
a
pei ndre ses senliments d'u oe maniere saisis–
sante au plus haut degréo Le plaisjr de revoir des lieUI
sancLifiés par l'amour (sono. 22), la beaul é mélancolique
du pl'Íntemps (sonn. 33), les regrets du
pO~Lc
vicillissant
( onn. 65) ont élé admirablement ehanlés par lui. Puis
i\
a
dépeint dans
l'Amelo
la puissance de l'amour, de eeHe
passion qui ennobHt et qui tran figure, avec un enthou–
siasme qu'on n'attendrait guel'e de I'auteur du
Décamé–
ron
lo Enfin sa
Fiammetta
est un gTand tableau psyehique
oh se révele l'observateur profond, bien qu'jl SOil inégal
et que l'auleur sacrifie parfois 8 son golH pour les
pérjodes bien arrondies
i
la mylhologie el l'anliquiLé y
interviennent souvent au"ssi d'uoe falton ma 'leureuseo
I
Imprimé dans le
t .
XVI de ses
Op"e l:olg.,.;.
Sur ces sonncts.
voir M.
LÁND.l.U,
Georg.
Boecaec;~
(SlUIl{;., '871),
p.
36-40, qui fait
lurtou l ressorlir la dépendance de Boccace \'u-tl-vis de Dante
el
de Pétrarque.
I
Dans
le
chaut du ber¡;cr Théogape, aprés la féle de Vénus,
Opp. ed. AloUlie,.,
vol.
XV, 2,
p.
67
ss. Comp.
L&ND.l.U,
p. 58-64 ; sur
la
Fialtlt1lella,
voir
L.l.ND!U,
p. 116-'05, qui pallse sous silence le pas–
sage don& nous parlons.