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CHAPITRR IV. - DÉCOUVHRTB OH L'HOMllfE, ETC.

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sert de cadre

a

lOus les sujels possibles, de telle sorte

que les madri g3ux et méme les canzoni n'occupenl,

a

cólé du sonnet, qu'un rang secondaire. On a vu, dan la

suite, des Italiens se plaindre, tanlót en riant, lanlÓt

sérieusement, de ce moule inévitable, de ce

lit

de Pro–

custe de quatorze vers

a

l'usage des sentimenl el des

idées. D'autres élaient el sont encore enchant é de eeUe

forme

i

ils l'emploient

a

saliété pour y enehA er des

rémini cences sans intérét el des idées san con i ta nce.

Voila pourquoi

il

ya bien plus de soonelS in ig nifiants

00

mauvais qu'il n'y en a de bons.

Néanmoins

l'avé~ement

du sonnet est une bonne f9r–

tune pour la poésie italienne. Sa nelteté 'et la beau té de

sa slructure, l'obligalion qui s'impo e au poete d'élever

et de conden er l'idée dans la, seconde moilié, dont

l'allure est plu vive, enñn la facilité avcc laquelle la

mémoire le relient, onl dO le rendre toujours plus cher

méme aux plus grands écrivains. Ou bien croit· on

sérieusement que ceux-ci l'auraient

eonse~vé

ju qu'A

notr_e siecle s'i1s n'avaient pas été pénélrés de 5a haute

valeur'1 11 est certai n qu , ces maitres de l'art auraient

pu. montrer la méme puissanee de génie en employant

des formes toutes différentes. Mais c'est paree qu'i1s

firent du sonnet la forme Iyrique par excellence que

beaucoup d'autres poetes moins heureusement doués,

incapables de réussir dans des reuvres Iyriques de lon gue

haleine, furent foreés de eoncentrer leurs idées el leurs

sentiments. Le sonnet devint une sorte de condensateur

poélique comme n'en possede aueun aUlre peuple mo–

d erne.

C' est aim i qu'en Italie le monde du sentiment nous

apparalt sous une foule d'images nettes, concentrées,

frappantes

p~r

leur peu d'ampleur méme. Si d'autres

u.

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