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MOEURS ET RELIGION.

l'homme apres sa mort. Naturellement, elle n'admeltait

pas qu'elle eOt ellc-méme jeté les esprits les plus émi–

ments dans le désespoir et dans l'incrédulité par les

.moyens qu'elle employait dans ses luttes.

L'horreur de Dante contre Épicure, ou contre ce qu'il

rcgardait comme sa doctrine, _était certainement sin–

cere; le

po~te

de l'autre vie devait détester celui

q.ui

Diait l'immortalité de l'Ame, et l'idée d'un monde qui

n'a pas Dieu pour créateur et pour arbitre, ainsi que le

but méprisable que le systeme de ce philosophe sembl-ait

assigner

a

Dotre existence, étaient aussi antipathiques

que possible

a

l'esprit de Dante. Mais en

y

regardant de

plus

(pr~-,

on voit que certaines théories philosophiques

des ancieos ont fait sur le grand

po~te

lui-méme une

impression devaot laquelle s'efface la doctrine bibLique

du gouveroement du monde. Ou bien avait-il une idée

loole personnelle, subissait-il l'infiuence de l'opioioD ·du

jour, parlait-il sous rempire de l'borreur du mal qui

domine daos le monde, quand

il

niait la Providenee

l?

11 voit que son Dieu abandonne tous les détails du gou–

vernemcnt de l'univers

a

une divinité eapricieuse, A la

Fortune, qui n'a d'autre mission que de ehanger et de

bouleverser les choses de la terre, et qui, dans sa béati–

tude indifférenté, peut rester sourde au! plaintes des

hommes. Par contre,

il

maintient de toutes ses forees la

théorie de la responsabilité de l'homme ;

il

eroit au libre

arbitre.

La croyance populaire au libre arbitre regne de tout

temps dans 1'0ccident

i

du reste, on a toujours rendu

chacun responsable de ses actes, eomme si c'était une

1

b'./enlo,

VII, 67

96.

Sans doute

iI

J'aut remarquer

ce propos

que les vers dont

iI

s'aGit sont dits par VirGile, et qu'ils combattent

en pal'tie I'opinion formulée par Dante.