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MOEURS ET RELIGIO N .

Au moment de l'apogée de la

Renais~ance,

vers la Bn

du quinzieme siecle, les mémes idées se retrouvent cbez

Luigi Pulci, dans le

Morqante magqiore.

Le monde imagi–

nai re

OU

ses histoires se déroulent, se partage, comme

dans lous les poemes de ce genre, en deux camps, celui

des chrétiens et celui des infideles. Suivant l'esprit du

moyen Age, la victoÍl'e et la réconciliation entre les com–

baltants étaient fréquemment accompagnées du baptéme

des musulmans. vaincus; les improvisateurs qui avaien t

traité ce genre de sujets avant Pulci ne se sont saDS doute

pas fait fallte d'exploiter ce momo Or, Pulci s'applique

~

parodier ses devanciers, et encore ne choisit-il pas les '

meilleurs; cela se voit aux lnvocations

a

Dieu, au Christ et

a

laYierge,parlesquellesdébutenLles cbants desonpoeme.

Mais ce qu'11 reproduit surtout

I

ce sont les conversions

subites suivies de baptéme, conversions dont l'absurdité

doiL sauter tO'1t d'abord aux yeux de I'auditeur ou du lec–

leur. Mais

iI

va plus loín et confesse qu'¡¡ croit

a

la bonté

relative de toutes les religions

1;

malgré ses protestations

d'orthodoxie

2 ,

il

est déiste au fondo De plus,

il

dépasse le

moyen age dans un autre sens. Les siecles passés avaient

dit : 11 faut étre orthodoxe ou hérétique, chrétien ou

paieo, ou encore chrélien ou musulman ; Pulci crée la

figure du géant Margutte', qui se rit de toutes les reli–

gions, professe joyeusement l'égoIsme le plus matériel,

se Iivre

a

tous les vices et ne se Largue que d'une chose,

c'estqu'j\ n'ajamais commis une seule trahison. Peut-etre,

en ímaginant ce monstre honnéte

a

sa maniere, Pulci

8yait-il un but élevé, peut-éLre voulait-¡¡ inspirer l'amour

I

Sans doute dans la bouche da démon Astaroth, eh. xxv, str.

831

et ss· Comp. str.

141

et

~s.

J

Ch.

XXV lII,

str.

38

et ss.

3Ch.

XVIII,

str.

tt2jl1squ'1Ila lin.