CHAPo III - LA RELtGION ET L'ESPRIT, ETC. 2119
intéréts de la culture; seulement ceux-ci, tels que nous
les comprenons, ne nous donnent qu'une faible idée de
la surexcitation que provoquait partout la découvel'tc de
tant de choses nouvelles. C'est la le cóté sérieux de ce
caractere mondain; c'est lui qu'ont exalté la poésie et
l'art. Par une sublime fatalité, l'esprit moderne est con–
damné
a
garder ce caracteu-e;
il
est poussé par une force
invincible
a
étudier les hommes et les choses, et regarde
cette étude comme sa plus noble mission '. Quand el
comment ceHe étude le ramenera-t-elle 3 Dieu? com–
ment se cODciliera-t-elle avec les sentiments religieux de
I'individu? ce sont des queslions qui ne peuvent pas se
r ¿soudre au moyen , de formules générales. Le moyen
'Age, qui en somme s'était épargnél'expérience et le libre
examen, ne saurait étre appelé
a
donner la solution
d'aussi graves pro blemes.
A l'étude de l'bomme, malS aussi a bien d'autres
choses encore, se rattachaient la .tolérance et l'indi ffé–
rence avec lesquelles
00
traitaH le mahomélisme . La
connaissance et l'admiration de la haute culture des
peuples musulmans, surtout avant l'invasion des Mon–
gols, étaient certaiuement, depuis les croisades, I'apa–
nage ex-clusif des Haliens; qu'on ajoute
a
cela les
allures semi-mahométanes de leurs propres princes,
I'aversioo secrete et méme le mépris que leur inspirait
¡'Église telle qu'elle était, les voyages en Orient, le com–
merce dont les centres préférés sont toujours les porls
de.l'est et du
s~d
de la Méditerranée'. Des le treizieme
siecle, on peu.t constater r,bez les Italiens la reconnais-
1
comp. la citation empruntée au discours de Pie sur la dignit'6
deThomme, p. 90 ss., appendice no 4 (quatrieme partie).
'Sans coro ptCl'qn'on pouvait parfois rencontrer cbez les Arabes
eux-mémes une tolérance ou une indifférence semblable.