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CHAPo III. - LA R1!LYGION ET L'ESPRIT, ETC. U3

du bien en montrant le repoussant Morffante; mais

il

se

déffol1te bientót de ceHe fiffure, et, dans le chant suivant,

il

donne une fin comique a son héros

1

On a déja montré

que la création de Marffutte était la preuve de la frivo-

lité de Pulci; mais ce poeme doit tenir sa place dans le

tableau de la poésie du quinzieme siecle.

JI

caraclérise,

sous un air de ffraodeur grotesque, I'égoisme brutal qui

n'a gardé qu'uo reste de sentiment d'honneur. Il cst

encore d'autres poemes dans lesquels les auleurs mctlent

~-,

dans la bouche des géants, des démons, des paieos et

des mahométans, des paroles qu'un chevalier chrélien

n'a pas le droit de prononcer.

_ Tout autre fut l'intJuence de l'antiquité; elle n'agit

pas par sa religioo, qui n'avait que trop de rapport avee

le catholicisme de ceHe époque, mais par sa philosopbic.

La Iittéralure antique, que I'on admirait comme quelque

chose d'iocoroparable, était toute pleioe du triorophe de

la philosophie sur la croyance

anI

dieux; quantité de

systeroes el de fragments de systemes s'offraient

¡\

l'esprit ilalien, non plus corome des curiosités ou méme

comme des hérésies, mais corome des dOffme" pour

ainsi dil'e, qu'on s'efforltait moins de distinguer que de

concilier ensemble. Dans presque foules ces opinions et

doctrines philosophiques perltait I'idée de Dieu, mais

elles n'en formaient pas moios, daos leul' ensembk,

un

contraste frappantavecla théorie chrétienne du gou ver–

nement du monde par un Dieu unique. Or,

iI

y

a une

qlIestion vraiment centrale, que la théologie du moyen

affe avait déja cherché A résoudre, sans arriver 3 un

• Pulei reprend un theme analogue, mals sans s'y arréter;

n

montre la figure du prince Chiaristante (ch.

XXI,

str. 10/, 12/ ss.•

145, 163 ss.), qui ne croit A rien et qui se fait adorer avee

S8

femme eomme s'ils étaient des di vinités. Cela rarpelle preslJue

Sigismond Malatesta. (T. 1, p. 4/,282; 11, p. 2/8.)

11,

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