CHAPlTRE 11. - LA RELlGION DANS LA VIE JOURNALlERE.
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extorqué a des innocents jusqu'a deux ou trois ducal eu
les menaQant de la dénonciation, puis ils s'étaient dé–
noncés les uns les autres, ce qui fit qu'on les jeta eux–
mémes en prison. Mais comme on n'avait payé que pour
ne pas avoir maille a partir avec Zampante,
il
est pro–
bable que personne n'osa tenir compte de son invitation.
- En 1600, apres la chute de Ludovic le More, lorsqu'on
vit de nouveau se manifester les mémes sentiments, -
Hereule décréta de son propre chef
1
une série de neuf
processions, auxquelles assisterent plus de quatre mille
enfanls vétus de blanc, qui porlaient la banniere de .!ésus;
lui-méme
y
figura a cheval, paree qu'il marchait diffieile–
mento Ensuite parut un édit sembJabJe en tout point a
celui de 1496. On sait combien ce gouvernemeot tit
bAtir de couvents et d'églises; Hercule alla jusqu'a faire
venir une sainte en ehair et en os, la sreur Colomba "
peu de temps avant d'étre obligé de marier son fils
Alphonse avec Luerece Borgia (L502). Un coul'rier de
cabioet • alla chercher la sainle a Viterbe avec quinze
autres nonnes, et, a leur arrivée a Ferrare, le duc en
personne les conduisit au couvent qu'oo avait disposé
pour les recevoir. Avons-nous tort d'attribuer cette
piété exagérée a de hautes raisons politiques? L'idée
que la mai
00
d'Este se faisait du souverain pouvoir
(voir
~.
1, p. 69 ss.) comportait naturellement eette
exploitation du seotiment religieux.
1
Per bllono rispetlo a lui fIIolo e percM .empre
~
bvono a .Iar bene con
!ddio,
dit le chroniqueur. Puis, aprés avoir relaté I'arrété,
iI
ajoute
avec résignation :
La cagione perche Ita lallo el
d
habbia a lare no"
,'intende; basta che ogni bene e bene.
I
Probablement ceHe dont
i1
est queslion t. 1, p. 36. - Dans la
cbronique on dit qU'elle fut cherchée
a
Vilerbe.
I
La source I'appelle un
messo de' cancellieri del Duca.
Pour le
public, la chose devait émaner de la cour, et non des supérieurs
d'Ordre¡ religieux ou d'autres autorités ecclésiastiques.