TARRAGONE. - '"'"
1811.
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menl vides. Le maréchal Mai·monl, rcmarquanL
méme qu'on ne s'occupaiL pas asscz aclivcmcnL
de ce demicr soin dans l'arrnéc du maréchal
Soull, obligca ses régimcnls
a
moissonncr le blé
qui élail mur, el¡, transporlcr les grains rccucil–
lisdans l'inlérieur de lladajoz. Déjii bcaucoup
d'habitauls s'élaicnl éloignés lors du premicr
siége. Ala veillc du sccond, d'auLrcs avaicnLsuivi
ccL cxcmplc. La crainlc d'un troisicmc siégc en
fil
fuir encore un ccrlain nombre, el la plus
grande partic de la villc se lrouva ainsi <lésc1·tc.
Ce n'cuL pas élé un mal, si la portion qui rcstait
n'avail élé la plus pauvrc, la moins capable de
se nourrii·, el la plus<lifficilc
a
eontcnir. Au sur–
plus, si le lroisicmc siége étail probable , il
n'était pas prochain d'nprCs toutcs les ""aiscm–
blances, el la garnison rcDforcéc avoil le temps
de preadrc ses préeautions, el de se préparcr
a
soutcnir une nouvellc épreuve.
Les dcux maréchaux étaicnl
a
peine réunis
dcpuis quclqucs jours, qu'nnc collision failliL
éclaler entre cux. 11y avail longlcmps que le
maréchal Soull étail abscnl de l'An<lalousie.
ParLi de Sévillc pour venir livrcr la Lataillc
d'Albucra, s'élanl opiuiU!ré depuis, cL arce rai–
son,
a
dcmcurcr en posilion
a
Llercna, d'oú il
avail réussi
a
amcncr une conccntralion <le for–
ces en Eslramadurc, il auraiL bien vouluatlirer
définitivcmenl l'arméede Portugal dans leccrclc
ordinairc de ses opéralions, lui laisscr la ga1·dc
de lladajoz , se décbargcr ainsi sur clicde ccllc
parlie diflieilc de sa t:ichc, el consacrct• cnfin
toutcs ses forces au siégc de Cadix, si f:lchcusc–
mcnl négligé pour celui de lladajoz. Ce vreu
étaiL nalurel, mais en se plaqanl au poinL deme
plus élevé de l'ensemLle des choses, il n'était
poinL raisonnable, car l'armée de Portugal arniL
pour résidcnee néccssaire Salarnanque, po111·
conquéle
ii
conserverCiudad-Rodrigo,pour loche
cssenlielle la défense conlre les Anglais de la
Vieille·Caslille, r1ui élail la base d'opéralion de
loules les armécs francaiscs. Elle étail encore
dans son róle, mais rlans la parlie exlréme de
son róle, lorsque suivanl les Angla is du nord au
midi, clic venail lcur clisputer Badajoz ; mais
cxigcr <¡u'cllcs'étaUlit d'unc maniCre pcrm:menlc
en Eslramadure, c'élaiL lui fairc abandonncr le
principal pour l'accessoire. En e[el, landis
qu'ellc cuL gardé lladajoz el que le maréehal
Soull cut enfin assiégé Caclix, lord Wcllinglon
n'aurail pas manqué de venir prendrc Ciudad–
Rodrigo (ce qu'il pul fairc plus tard par suite
d'unc faule asscz semblable
a
eclleque l'on con-
seillail en ce momenl) el de eouper ensuitc, ense
portanl
h
Valladolid, loutes lescommunicalions
des Franqais. 11 fauLnjouler que confiner l'armée
de Portugal
a
Badajoz en l'y laissanl sculc, e'étaiL
la conda111nera l'impu>ssancc dans laquelles'élail
trouvé le maréchal Soull
ii
Llercna, el i1la con–
fusion de voir ¡¡¡·endre Badajoz sous ses i:cux.
Réduilc i1
Lrcnte mille hommes, comme clic
l'élaiL acluellemenL, elle ne pouvail rien, el clic
n'avaiL chance ele remonler ele cel effecLifi1 eclui
dcquarante ou quaranlc-cinqmille eomballanls,
qu'en rcvcnanl au Nord, el en se mcllanl en
mesure 1lc rallier tous ses hommes malades,
blcssés ou fatigués, qu'elle avail laissés
a
Sala–
manquc.
JI
n'était done ni raisonnablc ni juste
d'cxigcr cl'elle <111'clle se fixal i1 lladajoz ou dans
les cnvirons.
Le maréchal Soult, pressé par les lcllres qu'il
recevaiLde Séville, s'élanL préscnté un matin au
quarticr du maréchal Marmonl pour lui fairc
part de ses embarras et de ses désirs, le jeta
dans u11 grand étonncmenl el dans une exces–
sivc défiance. Laisser le 111aréchal MarmonL seul
ñ
Badajoz, c'était l'ciposcr au dungcr d'Ctrc
assailli par plus de 1,0 mille ennemis tanclisqu'il
n'auraiLque 50 millc hommcs 11 leur opposer.
C'étail salisfairc le
\'OlU
le plus ardcnl de lord
Wellington, qui allcndail sur la Caya que !'un
des deux maréchaux ftlt abandonné par l'auLre
pour l'accatiler. Le rnaréchal MarmonL, donl
l'cspl'il élaiLforl p1·é1•enu co1J1.1·c le caraclerc de
soncollCguc, crut voir dans ccllc proposition,
oulrc une ing1·atil11<le inoulc , le désir perfide
d'cxposcr l':irméc de Portugal 11 un désasLre, el
conqul de celle iutcntion, lrés-graluilemcnt.
supposée, un profond resscntimcnL. 11s'exagc–
rait bcaucoup les torlsdeson collegue, el, commc
il ar·rive souvenL, lui prctaiLdes calculs que ce
collrguc ne faisail pas. Le rnaréchal Soull, en
effel, ne songeail pasa comprome!Lrcl'arméc de
Portugnl, cnr il scftit compromis lui·mCmc, mais
il voulait se déchargcr sur clic de la plus ingrato
partic de sa tache, quoi qu'il púL en advenir,el
cnsui lenllcr vaqucr;1usoin deses propresafTaires.
Le mnréchal Mnrmont lui répondit avec une
extrCme aigreur que s'il \'Oulait
s'CJoigncr
de
sn
pcrsonnc en laissanl
ii
lladajoz
le
gros de l'armée
d'Andalousie, rien ne scrait plus facile, car il
rcstcraiL, lui rnaréchal Marmonl, pour comman–
der les deux arrnécs réunics, que sinon il par–
tirail sur-le-ehamp , el ne rcviendraiL sur la
Guadiana que lorsqu'il scrail assuré d'y lrouver
une force assez considfrablc pour que, réuni i1