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LIVl\E QUAllANTE-DEUXIEME.

tombe frappó d'une baile, el expire en prooon–

~anl

le nom de sa mere. t e commandanl de lo

colonne Rcvcl, profitanl de ce qu'cn ccl endroil,

qui rcgarrle vers la ph1ce, il n'y a pas de fossé,

foil appliqucr les échcllcs contre l'escarpcmenl.

Les sapcurs el les grcnadicrs escalarlcnt le mur,

saulcnl dans le fort. el ouvrcnl la porte ¡,la

colonne, qui entre l.1t1!onnclle lwi séc. En ce

mCmc momcnt, la colonnc Miocquc , dirigéc

contre la breche, et ne la lrouvant pas prati–

calile, se erl de ses échcllcs. Ccllcs-ci étant

trop courlcs , le scrgcnl ele mincurs Mcunier

prcle ses forlcs épaules aux volligeurs, qui,

montant dessus, pénelrenl dans le forl el don–

nenl la main

i•

leurs carnarades. Mais ce moycn

élanl lrop lenl et lrop mcu1•lricr, une portie de

celle mcme colonne chercl1e une aulre voie pour

pénélrcr. Hcurcuscmcnt l'officicr

tlu génic

Vacani

" découverl toul

i\

foil

a

nolre gauche une issue,

c'esl l'extrémilé de l'aqucdueamenanl l'eau dans

!'Olivo, laquclle n'est fcrmée que par des palis–

sadcs.

JI

les rcnvcrseavccquelqucs sapcurs, et pro–

cure ce nouvcau passagc ;\ nos so1dnts impaticnls

d'cnlrcr. Les dcux colonncs Revel el Miocque,

nyant pénélré par ces clivcrscs issucs, fondent

sur les Espagnols, qui abandonncnl le forl et se

relircnt dans le réduit. On les suil en soulenanl

conlre cux un horrible combal corps

n

corps,

soil

a

la hoionnclle, soil

á

coups de fusil. Les

Espagnols, ne voyanl presque pas rlc salol, se

défcndenl avcc désespoir, el comrne ils sont

dcux fois plus oombrcux que nous , el que

l'cscm·pcrncnt du réduit scconde lcur résislancc,

ils nous dispulent l'Olivo de maniere

11

rcndre

le

sucl·Cs

inccrtain. Muislebravcgénéral Harispc,

aprcs avoir failli élrc écrasé par une bombe, ac–

courl avec ses réservcs. Cinq ccnts ltalicns, sous

les chers de balaillon Marcogna el Sacchini, rani–

mcnl par lc11r présencc l'ardcur et la confiancc

des assaillanls. Tous ensemble escaladcnl le

réduil, et, lransporlés de fureur, passent au

fil

de l'épée les défenseurs opiniótres de l'Olivp. Le

général Suche! el ses officiers, arrivés

ii

tcmps,

sauvenl encore un millicr d'hommes; mais neuf

cents Espagnols cnviroo onl déjit succombé dans

ce terrible combat. Des cris de vicloire appren–

ncnt aux assiégés et aux assiégcants cct impor–

lant triomphe.

On lrouva dans !"Olivo une cioquanlaine de

bouches

it

fcu a\'ec bcaucoup de cnrlouchcs, el

sur-lc-champ on se mil

il

l'reuvre pour rctour–

ner les défenscs du forl conlre

la

place, pour

empccher les Espagnols de le reprendre, et pour

rendre ulile aux assiégeanls une arlillerie qui

leur élait naguere si dommageable. Rass11ré sur

le résullal du siége par le succes qu'il vcnait

d'oblcnir, mais cffrayé des perles que ce succcs

méme faisail présager, le générnl Suchct voulul

profiler de l'cfTcl moral produit sur les deux

nrmécs, pour lcnlcr la garoison par des paroles

concilianles, et pnr In proposilion d'une Lré.-c

donl le prélexle scrait d'enlerrer les morls. Ln

garnison, élonnée de notre audnce, mais se sou–

cinnt peu d'avoir pcrdu deux mille hommcs, ne

1:épondit que pnr des ncccnls ele dédain el de co–

lcre aux ouverlures du général Suche!., et il fol–

lut se résigner

i\

ne ricn oblcnir que par In force.

La saison rendant la tcrre dure el difficile

¡,

excavcr el les exbalnisons dangereuses, on dul

brúler les morls au licu de les enlcrrcr. Mnlheu–

rcusemcnl le nombre en élail déjil considérable.

Mailrc de l'Oli\'O, on eommcnca les lravaux

cl'approche devant la ville basse..Les chemine–

menls parlnienl des bords du Francoli, et s'avan–

~aicnl

de l'oucst

¡,

l'cst, ayanl

n

gauchc l'Olivo

qui loin de nous cnvoycr ses feux les dirigeail

conlrc les Espagnols, el

a

droilc la mcr qui exi–

geail de grandes précaulions

¡,

r,1use de la flollc

anglaisc. On élcva en cfTct Je long du rivage une

suite de rcdoulcs, qu'on arma d'unc lrcs·grossc

nrlillerie pour lenir les Anglais

ii

dislance, el

cloigner surloul leurs chaloupes canonnicres.

On avait ouvcrt la tranchée

a

150

loises de l'cn–

ceinle, qui, en celte parlie, formait un saillnnl

propre

a

l'atlaque. Elle présenlail de ce coté

deux bastions fort rapprochés l'un de !'nutre,

celui des Chanoines

a

nolrc gauche, el celui de

Sninl-Charles

¡,

nolre droile. Ce deroier se liait

avcc le mur du porl et le quai d'embarquemcnt.

La masse de fcux

¡,

cssuyer n'élait done pas trcs–

inquiélantc, cnr on n'cn pouvait rcccvoir que des

dcux bnslions vcrs lcsquels oo cbeminail.

JI

esl

vrai qu'au-dcssus et un peu en arriCrc de ces

bastions se ll'Ouvait

le

forl Royal, ouvrage lres–

élevé, el qu'il nolre droitc, le long de lamer, se

trouvait aussi un aulre pelit forl, porlanl le nom

de Francoli parce qu'il étail situé

a

l'cmbouchure

de ce ruisscau. Ce dernicr ouvrage se raltachait

¡,

la place par une muraille baslionoéc.

11

fut

décidé que !out en conlinuanl les approches

conlre les dcux haslions des Chanoines et de

Saint-Charles, on dirigcrail une baltcrie de

breche conlre le forl du Francoli pour l'cmpor–

ler d'assaul.

Vingt-einq picccs de canon ayanl élé dislri–

buées entre plusieurs balteries qui tiraienl

a

la