TA!l!IAGONE. -
JUIN
i8It.
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couru
1t
Ja tete d'unc réserve, se précipite avce
furcur sur Ja colonnc Fondzelski, qui avaiLdeja
cnvahi la moitié de la basse ville. Cclte colonne,
conformémcnt aux instructions qu'elle avait re–
~ucs,
se réfugie alors dans les maisons, et s'y dé–
fcnd opini:itrémcnt en altendant qu'on vicnnc
1t
son sccours. Hcureuscmcnt le colonel Robert
du 1·l7', avcc J'aidc de camp du general en chef,
M.
de Rigny, qui amime une rése1·ve des
1i'
Jé–
ger, 42°, 1·l5°, l 2I
0
de Iigne, souticnt Ja colonne
Fondzelski, repousse les soldats ele Saarsficld,
passc par les armes ou jettc dans la mer une par–
tie rl'entre eux, rcfoulc les autrcs vcrs les portes
de Jo villc basse, et ne s'arretc que dcvant la mu–
raillc de la villc haute. Quclques-uns ele nos sol–
clals s'y font tucr 11 force el'audace.
L'assaut, commcncé
a
scpt hcures, élait fini
a
huit. Nous avions en notre posscssion pres el'une
een!Aine de bouehes
ii
fc11, une immense quan–
tité de munitions, peu ele prisonniers vivants,
mais beaueoup de blesses et de morts, les bas–
tions Saint-Charles et des Chanoincs, le fort
Hoya!, toute Ja basse ville, le portet les batteries
qui Je fermaicnt. Sans pcrdrc de tcmps, on com–
menga
U
tircrsur l'cscadrc anglaisc, qui mil
ilUS–
silol
ii
la ''oile en nous saluantde ses fcux. Apres
eerudecombat, on s'occupa de comptcr les perles.
Nous avions cu
1t
combattre 5 rnille Espagnols.
Nous leur avions tué environ l
,500
hornrnes, et
nous n'avionspuenprendreque
200,
blessés pour
la plupart. lis nous avaicnt mis
500
hornmcs
hors de eombat. On brúla
·1,400
cadavrcs tant
íran~ais
qu'espagnols.
Nous nvions déjit livré quatre assauts meur–
triers, et ce n'élait pas ledcrnicr que devait nous
couter le siégc de Tarragone, cxcmple cxtraor–
clinaire d'hero'isrnc dans la défcnsc et dans l'al–
taque. 11 fallail absolument en finir, car la flolle
anglaise, ayant remonté une seconde fois clu midi
au nord les cótes de Catalogne, avait apporlé au
général Campo-Verde un nouvcau détachcmcnt
cspagnol, et de plus un corps de dcux rnille
Anglais.
11
restait encorc au moins douzc millc
hommcs dans la villc haute avec une irnmcnse
artilleric, et une sorlie clu clcclans, concerléc
avec une altaquc <lu dchors, pouvait i1 tout in–
slant nous surprendrc. Le 21;, en clfct, une
grande agitation se manifesla d::ins la garnison,
et des coureurs ele cavalcrie se montrercnt dans
la direction de Barcclone. Le général en chef
posta le général llarispe, sur lequcl il se rrpo–
sail volontie!'s des missions les plus difllcilcs, en
avnnt de Tarragone, rnr Ja route de llarcelonc,
CO~!iULAT.
' ·
avcc deux divisions et toulc la cavalcrie de J'ar–
mec. 11 se tinl Jui-mémc entre la place, oti ron
accélérait les travaux d'npprochc, et les troupes
elu général lla1·ispc, prct i1se portcr au point oú
son secom·s scrail le plus nécessaire, et passa ces
dcmicrsjoursentre la tranchéc et ses camps exlé–
ricurs.
La tranchéc avail été onvcrtc sur une sorlcdc
platcau Iégcrement incliné qui scrt ele base ¡, Ja
ville haute, et se trouvc au niveau des loits dela
villc basse. Notre premiere et uniquc pnrallelc
cmbrassait presque toul lefront de
Ja
vi lle haute,
composé
ch
cctte parlie de quatre bastions, el
avait pour but principal l'élablissement ele deux
battcrics de breche dirigécs conlrc Je bastion
Sainl-Pnul, le dcrnicr
it
gauchc. Ce bastion cou–
vrait I'anglc formé par Ja facc ouest que nous at–
taquions, et par la foco nord con11·c laqucllc on
médilait une escalade. On prcssaiL''ivemcnt les
lravaux afin d'ouvrir promptement la breche, car
on n'cspérait pas que ccttc garnison cxaltéc,
apres avoir essuyé quntre assauts, voulúL s'épa1·–
·gner le elcrnicr, qui pouvail ccpcnclant J'cxposcr
11 etre passée nu
fil
ele J'épéc. Un de nos parle–
mentaircs s'étnnt présenté hors ele nos lranchécs
en ngit:rnt un mouchoir hlanc, n'nvait rcgu que
des injures pour toute réponse. Un rnpporLde
déscrteur
annon~nilt
une attaque elu dchors pou1·
le 29, le générnl en chef disposa louL pour livrcr
le dcrnier asSauL le 28 jnin au soir. 011 accélérn
la eonslruclion de Ja baLlerie de breche, qni fut
complétcmcnl armée <lans In nuiLdu 27 au 28,
les troupes s'attclanL avcc enlhousiasrne aux
picces, qu'on avait la plus grande peine
a
hisscr
su1· ce lerrainescarpé. Le 28 ju in, qui elevailctrc
le dcrnier jou1· de ce sié¡;c mémo1·able,
011 011-
vrit le feu des l'aurore avec une sorte rl'anxiéLé.
car il était
urgr.ntel'avoir rcndu la breche111·ali–
cable elans la journée mcme. Trois cents bons
tircurs, postés sur les parlirs saillantcs du tcr–
rain, Liraient sur les cmhrasu1·es de l'enncmi
pour démonter son arlillcric, eL les Espagnols
eux-mcmcs, se rnontranl hardiment sur Ja bre–
che, tiraicnt de /cur cóté sur nos cnnonnicrs.
Ricn ne pouvaiL ebranlcr ces dcrniers. llcs q11'ils
Lomhaienl ils étnicnt rcmplncés pnr el'nulrcs, lcs–
qucls conlinunient arce le rnCmc dé\'oucmc11t
rreurrc ele démutition rkstinéc
ii
nous ounir les
murs de Tnrrngonc. Enfin, ,·crs le milicuclu
jo11r
In breche parul s'élargir i1
YUC
d'reil cL s'alrnisscr
en quclquc so1·te sous nos boulcts, qui, cu accu–
mulnnl les tlécomhrcs, remlnicnl Ja pcnLe moins
rapidc. Nos soldats, venus de Lous les points,
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