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LIVRE QUARANTE-DEUXIÉME.
assislaicnl avidemenl
lt
ce spcelaele, tandis que
la garnison e>pagnole, du haul de ses rempnrls,
nous provoquait par des eriset des injures.
Ve1·s les cinq hcures du soir
a
peu pres, le
générnl Suchct voulut
lincr
l'assaut
1
afin d'évi–
tcr un co111bat de nuit, si, commc on J'annon–
~ait,
nous trou"ions la gra11dc ruc de
la
Tlnmbla,
qui coupe transversnlcment la haute rille de Tnr·
1·a¡¡one, bnrricadéc et défendue. Legénéral
lln–
bert, eelui qui :wait emporlé la ville de Lerida,
<lc\'ait commandcr l'assaul.Quinzc ccntshommcs
endcuxdélnchcmcnts pris parmi les compngnics
d'élilc des ifc• et 5e légcr, des
'1f¡.t,
1_,.2e, ·lv..e,
115•, 116•, 117', ·12·1•
de ligne, el du premier
régimcnl polonais de la Vislulc, forcnt mis sous
ses ordres. Une seeonde eo!onne 11
pcu pres
d'<'gnlc force, prise dans les régimcnl>
frnn~nis
et italicns préscnts au siégc, fut rangéc sous lrs
ordrcs du général Ficaticr, et tenue en réscrvc.
Agnuc11c, etsur Ja focc nord faisant anglc avcc
la focc oucst que nous attaquions, le général
Monlmnric devait,
lt
la tele des116° el 117°, es·
saycr d'cnlcvcr pni· cscaladc laporte du Hosairc,
trCs-rnisinc du IJastion haltu en LrCcl1c, cLré–
pondanl 11
l'exlrémiLé mcme de la Hambla. Ces
disposilions lerminées
¡,
cinq hcurcs el dcmic,
le général en chef donne le signa!, cL la prc–
miCrccolo11nc,
s1élangant
aupas de coursc, frnn–
chit un ccrtain cspacc
it
découvc1·L, se détournc
pou1·ériler des alocs croissant au picd d11 rem–
pnrt, puis reprend sa marche direcle vcrs In
brCchc, el comrnence
a
la gravir sous un fcu
effroynblc. Les plus hardiscombnttants pnrmi les
Espagnols, nrrnés de fusils, de piques, de haches,
poussnnt des cris ful'icux, altcndent les assnil–
lants sur le sommeLdo la breche.Sur ce terrain
rnouvnnl, sous la fusillndc
a
bout portnnt, sous
les coupsde piques el de ba'ionncllcs, nos soldaIs
lombent, se rclevenl, combntlcnt corps
lt
corps,
el tanlót nvnnccnt, tnntót reculcntsous Indoublc
impulsion qui par dcvonl les repoussc, por dcr–
riérc les soulient et les porte en nvnnt. Un mo–
ment ils sonl pres de cédcr
a
la fureur pntrio–
tiquc eles Espngnols, lorsquc, sur un nouvcau
sign;1)
du génfral
en
chef,
une
secoudc colonnc
s'élnncc, conduile por le général Jlabcrt, par le
coloncl Pepe, par le chefde lintaillon Ceroni, el
par lous les nicles de camp du générnl Suchct,
MM. de nint-Joscph, de Higny, d'Aramon,
Mcycr, Dcsnix, llicord, Auvray. A e11x s'étnit
joinL unscrgcnt italicnnornrnéilianchini, lcqucl,
pour récompcnsede ses prodigcs de valcur 1 l'nt·
laque de!'Olivo, avnit demandé el obtcnu l'hon-
neur de marcher en tete ou dernicr nssout de
Tal'rngonc. Ce rcnforL imprime une nouvelle et
forle impulsion
a
nolrepremicre eoJonne, Ja
SOU–
lt\ve jusqu'au sommet de Inbreche, et y pnrvient
avcc clic. Le bravc Binnchini, aprCs avoir
rc~u
plusieurs coups de fcu, avance cncore, et lombe.
Lcjcuned'Aramon cst renversé d'une blessure
a
In cuisse. Enfin onse faitjour
a
travcrs la massc
des défenseu1·s, on pénctrc dans
la
'•ille, et on se
jcllc les uns
a
droiLc, les nutres
a
gaucl1e, pour
lom·ncr pni· le ehcmin de ronde les rucs barri–
cadécs, nolnmment ccllc de
la
Hnmbla. Le géné–
rnlen chef foil entrcr aussitóL la réserve d11 gé–
nérnl FicaLicr pour ce second combnt, qui peut
Ctre trcs-mc11rlrier et lrcs·chnnceux, cm· la gar–
nison, forlc cncore dedix
n
douze millchommes,
a résolu de se défcndrejusqu'it Inmort. Pcndnnt
ce temps, le général Monlmnrie s'a1·anee vers la
porte du Hosnire avec les 116°el H7°delignc,
cnlcve les palissndes du chemin couvert, et se
jcllc dans le fossé sous une fusillade mcurtriere.
11
vcut appliqucr les échcllcs conlre la porte,
mais
i1
In lrouvc muréc el bnrricadée.Unecorde
h
noouds, suspentlnc
h
!'une des cmbrasurcs, et
scrvnnt aux Espngnols pour y monler, cst nlors
découvcrlc par nos voltigcurs
q11i
s'cn saisisscnt,
elgrimpcnl les UllS
U
Ja SUilc des nutres, landis
que les eleux régimenls restés dans le fossé es–
suicntle feudes murnilles. Mnisii peine quclques–
uns de nos hnrdis voliigeurs onl-ils pénélré de
Insorle dnns la place, que les Espagnolsse ruenl
sur eux p.iur les accabler.
11
''ont succombcr,
qunnd l'officicr du génic Vacnni, entré dans la
'·illc nvec un elélnchement de sapcurs 11 In suite
des premicres colonnes, ouvre
¡,
coups de hache
la porte dLl Hosaire, et donnc acccs nux lroupes
elu géuérnl Monlmarie. Cclui-ci s'élance alors
dans l'inlérieur de la ville haute, et allaque
la
l\amblnavec les lroupes des généraux Hnbert et
Fienticr. Nos soldals cxaspérés n'éeoulenl plu.s
ricn, et immolent
a
coups de ba'ionnclle lout ce
qu'ils rcnconlrent. Acharnés conlrc une troupe
enncmie qui s'enfuit vers In cnlhédrale, ils la
poursuivcnl ''ers cet
édir.ceauqucl on arrive par
une soixanlainc
de marches,
gravisscnt cesmar–
ches sous un fcu meurtrier, pénclrenL dans
l'église, et luent sans réruission les malheureux
quiles avnienl ainsi fusillés. Toutefois, trouvnnL
dans cclle cnthédrnlc quelques ecnlaines elebles·
sés, ils s'arrélent et les épargnenL. En ce mo–
ment huit mille l1ommcs, seul reste vivnnl de lo
gnrnison, sorlis par la porte de Bnrcelone, cher–
ehent
a
se snuver du coté ele la mer. On les