102
LIVllE QUARANTE-DEUXIEME.
qu'il donnait un ordrc, et pour le do11ncr
¡,
lll'ú–
pos avait l'immcnsc avantagc, nuqucl il allri–
hunil lui-mCmc une
¡rnrt.icde ses succCs,
d'Cll'C
exoelcme11Linformé par les Espagnols de tous
les mouvcmcnts de ses
ndvcrsnirt'S.
Les géné–
rnux frarn;nis, nu contruirc, élaient indépcn–
dants les uns des nutres, plncés
t1
de grandes
distanccs, divisés, <l<ípourvus de tout, informés
de ricn
1
et c'étnit mirnclc de les trouvcr réunis
une fois, clans un but commun, avcc le maléricl
néccssui1·c i1 une opération de quclquc impor–
Lanee. Pou1· r1uc le maréehal Soult
re~úL
le
seeours <lu mai·échal
~larmonl,
il fallait <JUC
cclui-ci , ouuli:inLles rcsscnLimcnts de l'arméc
de Porlugnl, viut précipitammcnt
fi
son nicle,
qu'il le voulúL et qu'il le put, <1u'il eút nolam–
incnt un pont et des vivrcs U Almul'az. Pour
que le maréchal MarmonL púLprotégcr Ciudad–
llodrigo en lcmps uLile,
il
fallaiLque leeomman–
dnnL de l'arméc du Nord vouluL bien l'y :iider,
que, dans cellc vue, il conscnLiL
il
susp1•cndl'e In
poursuitc des bandcs,
il
rnsscmblcr clouzc ou
quinzc millc hommcs sur
un
scul point,
a
négli–
gcr ninsi la plupal'Leles aull'es, et
;i
pl'éparer
daos cclte prévision
de
vastcs nrngasins
U
Sala–
manquc; ou bien que l'arméc du centre, qui
avaiL
i1
peine ele quoi gnl'dCI' Tolcdc, Madrid,
Cundalaxarn, 11égligc•H !'un de ces postes si
importnnLs pour le salul d'un poste qui ne luí
éLaiL pns confié, et qu'cnfin ces elivcl's généraux
rnarchassent sans jnlousic les uns des aulrcs sur
Ciudnd-Rodl'i30. Et voulusscnl-ils louLcela, le
pusscnt-ils, il fallniL qu'ils connusscnl
n
tc111ps
les mouvcrncnls
<le
l'cnncmi
qui
molivcr:.licnt
ces conccnLl'aLiuns defol'ccs. Napoléon lcm· avnit
bienrccommandéde se secourir réeiproquemcnl,
maisnc pouvantprévoir les cas,
il
ne
le lcur avniL
prcscrit que d'une maniCrc génératc , et oo a
déjá vu commcnL ils cxéeulaienl mcme les ol'dl'cs
les plus p1·écis, donnés po111• un cas elétcrrniné
cLurgenL. 11 n'éLnit done pns impossible
it
lord
\Vcllington, en coneluisanL ses préparntifs avcc
sccrct, eten dérobnnL adroitcmcnt ses mouvc·
mcnls, de t.rouvcr vingt-cinq ou trente jours
pOUI' entl'epl'cnell'c un grnnd siégc, et pour
l'achcvcr avanl que les
Frai1~ais
fusscnt nl'rivés
au sccours de la place assiégéc. C'était sur cotte
chance que lo1·d Wellington fondnil ses plnns
d'opéi'ations poul' l'nulomnc de ·18'1 ·l , et pom·
l'hivc1· dC'IS H i11812.
Dnns le morncnL, ses soldals éLnnl un peu
rclrnl.éspal' la i'<'sistancc de Badajoz; il voulut
changer le buLoífcrt
il
lcurs cífol'Ls, et sPngcn
par ce molif
n
se porte!' sur Ciudad-Rodrigo. 11
avnit faiL d'aillcurs la remarque fort judicieuse
que le mnl'échal Marmont , cu remonlanL ele
Naval·Mol'al ¡, Salamanque pOUI' sccoul'il' Ciu–
dnd-Rodrigo, avaiL moins de clrnnccs <l'Ctre ral·
lié pal' des fol'ccs suflisanlcs c1u·en dcscendant
en Estramadurc pour sccourir Iladnjoz, car<lans
ce dcrnier cas il étail loujours ossuré d'y trou–
ver le maréchal Soult , disposant de bcaucoup
plus de moycns c¡ue le rnai·échal Bcssicrcs en
CasLillc, et ayanl ¡, eléfcndrc Badajoz un inLél'éL
pcrsonncl de pl'emicr ordre. 11 valoil done micux
lcntc1· une cnll'C¡Jl'isc sur Ciudad-llodrigo c¡uc
sur Badajoz : sculemcnt
il
cxisloit de ce cólé
une difficullé, c'était de
n~nvoir
pas un pnrc de
siégc, el pas ele licu fcrmé poul' le mctll'e i1
l'aul'i, ce qui faisail c¡ue lord Wcllinglon ne se
consolaiLpos el'al'oir vu Alméidn délruiL sous ses
ycux par les
Fl'an~ais.
Au conlroire, poul' l'ntta–
qnc de Badajoz, il possédait dcux vaslcs maga–
sins fc1·més, ALranlCs d'abord, oU la marine
aoglaisc
avniL
transporté
par
cau un immensc
mnléricl , et puis Elvas , ou l'on se rcndail
el'Abranlcs pal' une bello routc de tel'l'c , et oú
l'on pouvaiL mctlre en surcLé tonL l'allirnil d'un
grand
siégc.
Néanmoins,
ne
se lnissant
pas
clécourngcrpar
ccLtc difficnlté, lord Wellinglon avait fail trans–
pol'ICI' sccl'clcmcnt daos le voisinnge ele Ciudad–
Rocli·igo unpnrc de gPossc arlillcric, PavniL fait
royngcr une piCcc nprCs l'autre, et avait cu
cnsnitc la précaution de lecachcr dans plusicurs
villagcs.
11
avail en oull'C amcné suceessivcment
tontes ses divisons dans le hauL Be'i>'a, snuf cclle
du géné1·al Jlill, restée en observation su1· la
Cuadimrn, et avait campé ses troupes dcrriCrc
l'Agucda, lnissanL au partisan don Julian le soin
d'affnmcr Ciudad-Rodrigo par des courses inccs–
santcs
¡¡
lravcrs les campagncs voisines.
VCl'Sla fin d'ao1lt et le commcnccmcnt ele scp–
lcmbrc, le ma1·échal Marmont, micux infol'mé
eetle fois que nous ne l'étions Ol'dinaircnicnt
des
mouvcmcots de l'enncmi ,
avaiL
appris Je
déplnccmcnt ele l'armée nnglaise, et
l'C~u
dn
~énél'al
Reynaud , commandant de Ciudnd–
Hodl'igo, l'avis que
In
place allait éll'c réduitc
aux dcrniCrcs
cxtrémités, que 1<1
gnrnison,
déji1
misen In dcmi-ration, n'nurait de In viandc que
que jusqu'nu 15 scplcmbre, elu poin que jus–
c¡u'nu 25, el que , passé ce Le1·m", clic scrait
contrninlc ele se l'cndl'e. Apres un avis pareil, il
n'y
avait
pns de tcmps
11
pcrdrc.
Le
soin de ravi–
laillcl' Cinclnd-Roclrigo' rcgal'clnil n cellc époquc