TAnnAGONE. -
OCTODRK
18lt.
107
montagncs.
JI
follait crcuser la lrnnchéc elans un
t.errain trCs-dur, souvcnt dans un roe nu, en
y
cmploynnL la mine, el chcmincr
\'Cl'S
un groupc
de murailles et <le lou1·s élevée;, qui avaicnt un
le!commanelcmcnt, que ele leul'Sommetonplon–
geait clans nos tranchécs, et on nous mcll:iit hors
ele combat trente ou 1¡uaranlc hommcs p01· jour.
De plus, il fallnit tout porlcr i1 cctlc haulcur,
jusqu'aux elébluis qui rcmplissaicnt nos sacs
¡,
terre, ce qui nous cmpCchait de dunncr
i1
nos
épaulemcnts l
1
épnisscur désirablc,
aut1·c
inconvé–
nicnt grave, cnr ils ne préscntaicnt qu'un al>l'i
fort insuffisaut. Pcndant quºon se
linait
fl
ces
pénibles travaux, les chefs des bandcs qui infcs–
laicnt les monlagncs de Tcruel, ele Calatayud,
de Cuenca, situécs entre laprovincc d'Aragon et
celle ele Valence, éiaienl <lcl'enus plus actifs <¡ue
jamais, altaquaicnt nos postes, cnlcvnicnt nos
troupeaux, et on ne poul'ait plus eliíTérer d'cn–
voyer des colonncs sur lcurs dcrriCrcs pour ré–
primer leur audace.
lmpalientc de triomphe1· du fachcux obstacle
qui l'arrClait,
rarméc
voulaiL qu'on
lui
pcrmit
l'assaut, des qu'il scl'ail possiblc. 011 ncdcmanelait
pas mieux, mais l'étahlisscmcnl des biillcrics
sous le feu conlinucl des Espagnols arail coüté
des peines infinics et des perles sensibles, el. 011
ne put ballrc en breche que le 17 oclobrc.No11·e
artillel'ie, habilcmcnl dirigéc, clétl'uisil les prc–
rnicrs rcl'clemcnts. M:iis, dans l'épaisscul' drs
murailles,
se trouvaienL d'ancicnncs
nrn~onnel'ics
durescommc le roc
1
cL
au-dcssus les Esprigno!s,
animés
d'unc éncrgic que nous Jcur ª"ions
a
peine '
1
UC
a
Tarl'agonc,
)'t.!SlanL
c't
tlécouvcrL sous
le fcu de la ballcl'ie de breche, ajuslaic111 nos ca–
nonnicrs, les renvcrsaicnL hommc
par
hommc,
et ralenLissaient ainsi nos cfforls.
Enfin, le 18 dans l'aprés-midi, la breche,
<¡uoique préscntanl cncorc un
cscnrpcment
nsscz
difficilc
a
franel1il', fut déclaréc abordable, et 011
ordon11a l'assaut. J,cs Espagnols dcboul sur la
hl'eche et au sommet de la tour dnns laquelle
011 l'avait pratiquéc, éiaienl nrmés de fusils rt
<le haches, et poussaient des cris féroccs. Le colo–
nel Matis, avcc quatre ccnls hommcs d'élite pris
d•ms les 5' légcr, H
0 ,
117'
de lignc, et <lans ¡,,
division italicnnc ,
s'nrnn~n
hn1·diment
sous
le
fcu le plus violcnt. Mulgré l':iudacc des nssail–
lanls, la bl'echc était si cscarpée, la fusillaele si
vive, que les
soldals
qui cssnyercnt de gravir
ces décomb1·cs furcnt ahallus, et r¡u'il fallul y
renonccr
nprCs une nouvelle
perle de dcux.
ccnls
hornmes morls ou blcssés. Ainsi ccltc malcn-
conlreusc ciladclledeSngontc, en le11nnt compte
<le la prcrnii:re cscalade ma11r1uée et des perles
essuyécs pcndant les trnvaux, nous al'aiL rléja
cotité scpt
:1
huit ccnls hornmcs, snns nucun
ré–
sultnt.
t ';_1r111éc valcncicnnc,
assistant
du milicu
de la plninc ¡, ce spcclacle, scntnit sa confiancc
dnns
ses propl'CS
mu1·aillcs
augmcnlcr
<l'heure en
hcurc , el np1·i:s avoir "" échouer les cíTurls du
mnréchal Monccy conlrc Valcncc en
1808,
ccux
du général
Suc~ct
en
18·10,
se llallait r¡u'il en
sc1·nil de rncmc de cctlc nouvcllc tcnlalil'c.
C'étail sur ccllc arméc, si remplic de coolcn–
lcmcnt,.r111c
le
rnnréchnl Sucl1ct songcait
h
fuirc
lombcr
sa
vcngcance; e'étnit
en
allant
la balli'c
¡,
onlrnncc qn'il espérnit réparcr les écliecs que
vcnait de lui foirc ép1·oul'CI' la gnrnison si obsti–
nc'o ele Sagontc.
JI
se disnit, en clfct, que s'il
pllt'\'Cnuit
il
vaiucrc
l'nr111éc
vnlcncicnnc
en
rase
cumpagnc,
il
décourngcrnit
In
gnrnison
de
Sn–
¡;ontc, et pcul-cilrc
mCnrn
¡ircndrait
Sagontc
el
V'11cncc
a
¡,, fois, pn1· l:i scule puissnncc des
cffcls mornux. Mnis il n'nurnit pas l'Oulu, pour
rcncontrcr
l'nrmée
cnnemic, s'éloigner
trop
de
Sngonlc, et s'npproehcr t1·op de Valenec, el il
ltlehait
de
décounir
un
lcrrain
oú il
pourrniL la
joindre, lorsc¡uc le général Illake l'inl lui-mcme
lui oíTrir l'occusion qu'il chcrchnit
¡,
fuirc nailrc.
I~a
garnison
de
Sugonle,
si clic
nous avnit
cnusé
des
pcl'tcs,
en
:wnit éprouré
nussi;
elle
étnit au tCl'lnc de ses forces morales, dési1·ait
vivcmcnt
qu'on
In
sccourút, et
le
dcmandait en
communiq11n11l
p:ll'
des signnux
avcc
les vnis–
scnuxqui croisnicnt
lc
long
du
1·i\'11gc.
Le
général
Blnkc n'nl'ait ¡rns moins de trente mille hommcs
:1
rnctlrc
en ligne,
p:u mi
lcsqucls figu1·aicnt les
dcux dil'isions Zayas et Lardizalrnl, les mcillcures
de
l'Es¡rngnc. JI
avait
été
rcjoint,
en outrc, pnr
les Murcicnssous le gé11é1·al Mnhy, et parle bral'C
pnrlisnn Villn-Cnmpa.
11
s'al'an~a
doneau milicu de la plaine, s'éloi–
gnant de Valcnce et s'approehant de Sagontcavcc
l'auitude el'un général disposé
il
lil'rCI' bntaillc.
Le
maréclrnl
Sucl1ct
en con<;uL une
vive joic,
et
fit aussitót ses préparalifs de eombnt. Les deux
nrmécs
se
trou\•Crcnt
en
préscncc
le
2~
octobre
nu
matin.
Le génGral lllake rnngcn
i1
sn
cil'oitc, au dclii
d'un
ravin dit du Picador, et le long de In mcr,
In dil'ision Zayas, que la flot.tillc cspagnoledcl'ail
nppuye1·
de son fcu; au
centre,
la
division
Lar–
<liztdrnl,
soulenuc
pnr toule In cnvnlcric
cspn–
gnolc
sous les ordrcs du générnl
Cnro;
a
sa
gauche, la <livisiou valcneiennc Miranda, celle