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LIVllE QUAllANTE-DEUXIÉME.
le maréchal MarmonL, se porlanl sur la gauche,
résolul cl'cxéculer la rcconnaissance projelée.
S'avancnnl nvcc sn cavalcrie, que le bra\'CAlont–
brun
c~mnrnndait
cncore, il
npcr~ut
In division
légcrc Crawfurcl parlagéc en dcux brigaelcs fort
éloignées l'une de !'nutre, et clans un étnl te!,
qu'on auraiL pu les délruire sueccssivcmcnl., si
on les cúl abordécs avcc une forlc avanl-gardc.
De plus lord Wcllinglon, avcc une armée mal
rassemblée, privé de l'uuc de ses elivisions, hors
eles licux choisissurlcsqucls ilainwiLil combatire,
auraiL été probnblcmcnt vaincu s'il fUt vcnu au
secours des dcux brigadcs de Crawfurd, el une
fois vaincu, délruil pcul-clre.
Par mall1eur, n'ayanl que de la cavalcrie, on
ne pul mrurc autrc chose en :want.
Le
général
Mo11tbrun se jetn sur l'infontcric anglaisc :ivee
sa ''igucur accoutuméc, la culbuta quoiqu'cllc
flil bien postéc, lui cnlcva qualrc pieccs de ca–
non, mais ne les garda point, car, n'nynnl pns
un scul balaillon, il ne pul résisler lo1·squc ccllc
infanteric ralliéc rcvint sur lui. Le mm·échnl
Mnrrnont, préscnt
fl
ccttc action, dcmandait
i1
grands cris la clivision Thiébaull qui lui avaiL éié
dcstinéc; mnis le général Dorscnnc, pcrsonnagc
de caractcrc cliflicilc el forl préoccupé de lui–
rnl:me, quoic¡ue du reste officier trCs-brave, par
111auvaise volonté, ou fautc de lemps, ne fil ar1·i–
rcr cctle division que lorsqu'clle ne pouvail
plus clre utilc. En cll'cl, quand elle parut, les
deux b1·igades anglaiscs ralliées et réunics,
étaienl déji1hors d'nllcinle.
J,e lcndemain, loule l'infantcrie de l'arméc se
lrouvnit en lignc, mais les Anglais étnient en
plcine
rclrnite,
et
avaicnt asscz d}avance
pou1·
qu'il ne ful plus possiblc de les rcjoindre, du
moins en une scule mnrchc.
JI
devint évidcnl
que, si on les eút abordés
la
veille en orelrccon–
vcnnblc,
011
aumiL cu chance de les écrascr. Les
suivre, les alleindrc, les baill'C, CUL encOJ'e élé
Jll'al.ic11ble, si on avail cu pour lrois ou quat1·e
j•>u1·s de vivrcs sur le dos des soldals. On ne les
avail pns.
11
fallul done rebrousscr chcmin 31·ec
l'uniquc sntisfaclion d'avoir ravilaillé Ciudad–
ftod1·igo, et Je rcgl'Ct mncr d'avoir laissé éclrnp–
pcr l'm•méc anglaisc da11s un moment oú l'on
auraiLpu l'nccnblcr. J,'irréflexion chez Je princi–
pnl ele nos clcux généraux, le cléfaut de concou1·s
chcz l'aulre, ¡ll'ocurcrenl ainsi i1 J'hcurcux
\Vcl–
linglon une Lonnc fortune de pbs, le sau1·r1·cnt
d'un immcnsc péril, et nous privCrenl de l'occa–
sion de clétruire un mortcl enncmi, occasion qui
s'élnil en vain présentée plus d'une fois, C'étniL
une nouvelle preuvc aprcs millc aulrcs des in–
convénicnls altaehés au défaul d'unilé dans lo
commandcmcnt, et ele l'irnpossibililéde supplécr
it
celle unilé par l'au torilé de Napoléon exercée
i1la dislance de Paris
a
Mnclrid.
Napoléon, eommc on l'a vu, pcrsistanl
11
pcn–
scr que la réscrvc, réccmmcnt préparéc, pour–
rait suffirc aux bcsoins de la gucrre cl'Espngne,
moycnnanl qu'on employal bien l'auL0111ne el
l'hiver, aprcs quoi il lui semil possible derclirer
011 p1·inlcmps la garde impériale, voulaiL que les
opéralions importantes
commcn~asscnl
en scp–
lcrnbrc. La prcmiere ele ces opérations éwiL
it
ses
ycux d'occupcr Valcnce, el e'csl parce que la
conquCtc de Tarragonc étail l'achcmincmcnt
vcrs cclle de Valcnec, qu'il avail accucilli avee
tanl de plaisir, el récompcnsé avce tanl d'éclal,
le dernicr cxploit elu maréchal Suchct.
JI
preseri–
vil done
a
ce marécbal d'étre en mouvcmcnl au
plus lard vc1·s le
'15
scplembre, lui promcl–
tanL des qu'il serait en nrnrchc un fort appui sur
ses elerrieres, soil ele la parl el11 général Decaen,
qui avail remplacé le maréchal Macdonald en
Catalognc, et se trouvnit di barrassé de FiguCres,
soil ele la parl du généralRcille, commandanl en
Navarre, qui allait reecvoir deux des clivisions
de la réscrve.
Valencc prise , Napoléon se llaltail que le
maréchal Suehel étcndrail son aclion jusqu'il
G1·cnade, que l'armée d'Andalousie pourrait
des lors se rcporlcr prcsquc toul enticre vers
l'Estramadurc, que la moitié au moins de cellc
arméc se réunissanl
a
eclle de Portugal, ramcnéc
¡,
une !'orce de líO mille hommcs par la renlrée
des blessés, eles malaeles el eles détaehés, on
pounaiL pénétrer avcc
70
mille hommcs dans
l'Alc111ejo, pcndanl que l'armée du Norel, ren–
forcée de deux divisions·ele la réscrvc, <lcsccn–
dr:1it de son colé sur le Tage par la roulc qu'avait
suivic Mnsséna, et irnit fairc sa jonction avcc ces
70
mille hommcs. Napoléon ne désespérnit pas
de pousscr alors lrCs-vivemcut les Anglais, et de
les conduirc bien pres du précipicc qu'ils avaicnl
dcl'l'icre cux en s'obslinanl il rcslcr
it
Usbonne.
11
espérait mcme, louL en prélendanl it de si
vaslcs résullats, pouvoir relircr sa jcune gardc,
i1 condition loulcfois de la rcmplacer au moyen
eles quatrii:mes balaillons de Drouel, rcconduils
n
Dayonnc, el remplis lit eles eonscrits de
1811
el
18·12,
ce qui elevail compcnscr, elu moinssous
le1·apporl du nombre, le déparl eles régimcnls
de la g:t1·elc. On va juger par le résullal si ce
grand génie pouvaiL liii-méme, loul grand c¡u'il