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TAllllAGONE. -

otcEllDnE

·18H .

111

d;loviar au-dcssus du villagc de Manisscs, poinl

oú sonl établics les priscs d'c:lU qui scrvcnt

i1

détourncr Je

Cours

du Guadalaviar pour le ré–

pandrc enmillc canauxdans la plaincde Valcncc.

Le maréchal Suchet avail C•llcnlé que le général

Harispc, évitant ainsil'obstacledescanaux, pour–

rait plus rapidcmcnl tourncr Valcncc, el venir

en opércr rinvcslisscmcnl au

sud.

Le mouvcment du génfrnl Harispc ful un pcu

retardé parce qu'il atlcndait l'arril'éc du général

Rcillc, ne voulant p;is iaisscr sans appui les

troupes pcu nombrcuscs dcmcurécs

a

la gauche

du Guadalnviar. Sans cct appui en cffct le géné–

ral Blakc, qu'on allail bloqucr sur In rivc droilc,

aurait pu se sauvcr par Ja rive gauchc, en pas–

sant sur le corps des faibles dé1achc111c111s qu'il

y

aurait lrouvés. DCs qu'on vil

p:uaitrc

In tCtc

des troupes du génfrnl Rcillc, qui arri\'aicnl cx–

ténuécs de fntiguc, le gCnéral lforispc poussn en

avant

1

cnlcva ManissCs, lomba sur les dcrriCrcs

de Mislata, dégagca les llalicn5 qui soulcnaicnl

un combal des plus péniblcs, lcur facilita l'occu–

pation des posilions dispulécs, dcsccndil cnsuil

au sud de Valcncc, el achcva 1·crs la fin du jour

l'investisscment de ccLtc villc. Pcndanl ce mou–

vcment circulaire nutour de Vnlcncc, Je génél'al

Mahy

a

la tele des insurgés de Murcie, le partisnn

Villa-Campam·ec sa <livision, s'étaicnl

rclÍ1'és su1·

le Xucar et sur Alcira, ne l'Oulanl pas étrc cn–

fermés dans Valcnce, et jugc;rnt avcc raison que

c'élail bien asscz du général lllakc pour la défcn–

dre, si clic pouvait clrc défcndue, el Lcaucoup

trop pour rcnd1·c les armes si clic dcvail finir

par capilulcr. Le général en chefcuvoya les d1·a–

gons

a

la poursuilc des troupes en rclraitc, mais

on ne pul que leur cnlevcr c¡uclques hommcs et

précipiter lcur fuilc.

Cctlc opéralion, heureusemcnt cxécutéc, nous

coúta environ

1,00

hommcs tués ou blessés, et

In pluparl ltalicns, car il n'y avail cude forlc ré–

sistance c¡u'a Mislata. Elle compléiaill'in1·cstissc–

mcnl

de Valen

ce, el nous

donnait l'assur;ince,

en

prenant la place, de prcndrc en oulrc le général

lllake avcc vingl millc hommcs. Ccrlaincmenl si

lapopulalionvalencicnn9, qui n'était pasdemoins

de

soixanle

millc

fo1cs,

sccondée par vingt rnil!e

hommcs de troupes régu1iCres, aynnl <les rivrcs,

des défenses nombrcuscs el bien cnlcnducs, avail

été animéc cncorc des scntimcnts r¡ui l'c111lam–

maienl en

1808

el en

1809,

clic aur,1it puré–

sistcr longtcmps, el nous faire paycr cher sa

soumission. Muis les hommcs exaltés el sangui–

nnircs, qui avaient égorgé les

Fran~ais

en

1808,

étaicnt ou calmés, ou dispcrsés, ou lerrifiés.

Troisans tlcgucrre civilc et étrangórc, de courses

Joinlaincs, t:lnlót en Murcie, t:rntót en Calalognc,

ª":.iicnL

fo

ligué

la population

nctivc et

ardcntc,

et

usé ses pnssions. Vnlcncc en était nu mCmc point

que S:ir:igossc, au mCmc point que bcnucoup

<l':llllrc:; p:u·tics

de

l'Espagnc. Moycnnant

qu'on

désal'lli;it ccux qui araicnl pris legoúl ct'l'lrnbi–

ludedesnl'mcs, ouqui les gnrdoicnt

!HH'

amour du

pillngc. le

reste,

lassé

d'unc

tyr:mnic insuppor–

tnblc,

cxcrréc altcrnativemcnt parlous les partis,

était ¡wCt

h

se soumcltre

3un vainqncur dément,

répulé lronnclc. et appurlant plulót le rcposque

l'ci:c:lnvngc.

Le souvcnir des nrnssacrcs comrnis

sur lrs

Fran~ais

en

·1808,

qui cül <'té un molif

de

i'ésistcr

ú

ouu·nncc

i1

un ossiégcant impitoyn–

blu,

étnit

nu co11trnir•e une rnisonde se rcndre le

plus

tót possiblc

:i

un enncmi

donL on connaissait

la do11cc11r, el qu'il ne follail pas ohligcr

a

se

monlrcr plus sércrc qu'il n'étail disposé i1l'clrc.

Ces scntiments, :igiss:lntsur l'nrméccllc-mCmc

du générnl

Illnkc, cmpCclrnicnt que , d':iucun

cóté, ne naquil la résolulion de détrui1·c Va–

kncc, cornme on rwnit clétruit Sarngosse, plutót

que de In livrcr :\ l'cnnc111i. Le mnréchal Suchel

élait informé de ccttc disposition des csprits, el

il voulail li:ilcr les approchcs aulanl que possi–

blc, afin d'nrnencr

Jn

rccldition, car Ju conccn–

Lrnlion de fo1·ccs qu'il avait oblcnuc ne lui étail

que trCs-passngCrcmcnt nssuréc. En conséqucncc,

il résolul de cornmcncer les trnvnux sur clcux

poinls dr l'cnccinle qui présenlaienl des circon–

stanccs fal'orablcs

ii

l'allnr¡uc. Dans les prcmicrs

jours de janvier

1S12,

le coloneldu génic Hcnri,

qui s'était signalé d;rns Lous les siégcs mémora–

blcs de l'Aragon el de la Calalognc, ouvriLla

lranehéc vcrs le sud de la l'illc, devnnl une saillic

forrnéc pnr la lignc des onvrngcs cxtéricurs, et

au sud-oucst dcvanl le faubourg Saint-Vinecnl.

En r¡uclqucs jours les lravaux furcnl poussés jus–

qu'au pic<l du rclranchcmcnl, nrnis on y perdit

le coloncl Hcnri, juslcmenl rcgrellé de l'armée

pour son courngc et

ses

tnlcnts. Legénéral Illakc

ne voyantnulou1·

de

lui

rien de préparé

pourune

défensc

a

oulrancc, abandonna la lignc des re–

trnnchcmenls cxtéricurs, et se rcLira dans l'cn·

ccintc

clle~mCme.

Le maréchal Suchct, disccrnanl parfaitemcnt

ccl élaLde choscs, se porla aussilól sous les murs

de la place, et y disposa une ballcric de morticrs

pour accélércr la fi n rl'1mc résislancc mouranlc;

mais s'il chcrchail

n

cffrayer la pupulalion, il

élail loin de vouloir délruirc une cité dont les