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TAIUIAGONE. -

JAN,'lrn

i812.

H7

tóut le pourlour de Ja place it surveillcr,

iJ

Jui

reslait pour unique réserve conlre une colonne

qui aul'niL forcé l'cnccinlc, cnviron une

cc11tainc

d'hommes. Nénnmoins, sommé par Je générnl

anglnis, il répondit en homrnc d'honncur, qu'il

mourrait sur le rcmparl, et ne c.1pitulerait point.

La réponsc était méritoire, car dans l'état auquel

il était réduil, les regles de la défcnse des places,

.meme entcnducs honornblcment, lui auraicnt

permisde traiter.

Daos Ja nuit du

'l8

au 19 janvier, lord Wel–

lington

lan~a

dcux colonncs d'assaut sur l'cn–

ccinle, et disposa des réscrvcs pour les soulenir.

La colonnc dirigéc sur la grandebreche

il

droitc,

apres íll'Oir couru

a

découvcrt jusqu'au borcl clu

fossé, apres s'y ctre précipitée, cssaya de grnvir

lrs décombrcs de Ja muraillc, et ful plusicurs

fois arrctée par la mitrnille, par les grcnadcs, et

par une fusillade

a

bout portant. Le général

Barrié, qui était

a

cet cndroit, parce que c'était

le plus mcnacé, pul se flattcr un moment de

réussii". Appclé par des cris

a

Ja

pctite breche,

il crut qu'clle était cmportée, y courut a\'cc sa

réscrve, rcconnut que c'était une faussc ala1·mc,

et retourna it la grande. Mais Ja sccondc colonnc

anglaisc, apres al'oir élé rcpoussée de la pctile

breche, y rcvint en force, vainquit le poste de

voltigcurs qui la défcndait, et pénétra dans In

villc. Ccttc fois le général Barrié, supposant que

c'était cncorc une faussc alerte, n'accourul pas

asscz tót, et sa colonnc qui défendail la grande

breche, prisc

a

rcvcrs, fut obligée de mcttre bas

les armes. La garnison et son commani!ant

avaient poussé la résistance au dcrnicr lerme;

on ne pouvait Jcur rcprochcr que quclqucs

fautcs de métier, et il faut ajoulcr que memc en

les évilant ils n'auraient pas sauvé la place. La

ville, quoir¡uc alliéc, fut pilléc, lord Wcllinglon

étant obligé de concédcr cct acle de barbarie 1

!'esprit de ses troupes. Nous respcclons profon–

démcnt 13 nation anglaise et sa vaillantc armée,

mais il nous sera permis de faire rcmarqucr

qu'on n'a pas bcsoin d'un te! stimulant auprcs

des soldats francais.

La place, att;quée le 8 janvier, avait done

succombé le 18 ausoir, c'cst-u-dirc qu'clle avait

éLé prisc en dix jours. Un parcil résullat pouvait

paraitrc cxtraordinairc; mais ledélnbrcmcnt des

forliflcations, l'insuffisancc ¡Je la garnison, le

grand nombre des assiégeants, et, il faut ledire,

la prodigalité avcc laqucllc lord Wcllington avait

dépensé les hommcs, luiqui prcnait tant de soin

de les ménager en rase campagne, expliquaicnt

Ja promptitudc de ce succcs. Ce siégc ne lui avait

pas coüté moins ele1,500

a

·1,400 soldats mort·

011

hlcss<'s, clquclqucs-unsdescs officicrsle plus

dislingués, notamment le brave et harcli C1·aw–

fm·d, commandant ele la division légcrc. Les

Anglais n'ayant pas ele troupes spécialcs du

génie, et lcurs ingénicurs, quoir¡uc fort inlclli ·

genls, étant pcu vcr·és <lans l'art profond ele

Vauhan, brusquaicnt les approchcs, négligcaicnt

l'établisscmcnt au bord clu fo sé, laissaicnt sub·

sistcr la contrescarpc, et cnsuitc lil'raicnt les

assauts

a

coups cl'hornmes. Ce systcmc, aprcs

a1•oir échoué del'ant Badajoz, n'avait triomphé

derant Ciudad-Rodrigo qu'au moycnde plusicurs

altaqucs si111ullanécs, maniere de proceder qu,i

exige une armée considérable, d'immenses sac1·i–

Jiccsd'hommcs, bcaucoup d'éncrgie cnfin, et qui

pcut échoucr aussi dcvant des garnisons nom–

breuscs et résolucs '·

· Quoi qu'il en soit ele ccllc c¡ucstion puremcnt

lechniqnc, la promptitudede la prise de Ciudad–

llodrigo fut un coup ele foudrc pour les comman–

clants des urmécs du norcl et de Portugal, et pour

l'étal-major de Madrid. Ce clc1·nicr dut ctrc le

moins surpris, cm·

il

a\'ait hlümé la convcrgcncc

de toutes les forces disponibles vcrs Valencc,

dont lord Wclli11gton venait de si bien profiter.

Le plus aflligé ful le maréchal Marmont. Au rno–

mcnt ou

iJ

avait appris, c'csl-u-dirc vcrs le 10

janvicr, le commcnccment clu siége du Ciudad–

llodrigo, il élait occupé

a

se transporlcr des bo1'<ls

du Tagc aux bords clu Douro, comptant sur une

défcnse d'au moins vingt jours; il cspérait avant

cctte époquc avoir réuni cinq de ses divisions,

pcut-ctrc six sur scpt, et avoir obtenu encorc ele

l'arméc du nord douzc ou quinze mille hommcs

troupes auxiliaircs, ce qui luí aurait pcrmis

ele marcl1cr a\'ec plus de quarante millc solclnls

au sccours ele la placeassiégée. MaisJa négligcncc

clu général Dorscnne, chargé ele pourvoi1·

n

la

stircté de Ciudad-Rodrigo, avait fort abrégé la

duréc de la résistancc possiblc, et il f'aut ajoulc1·

que le maréchal Marmont lui-mcme, en prcnanL

vingt jours pour sccourir la place, bien qu'il ne

dépass:it point dans ce calcul la limited'unc clé–

fcnsc ordinairc, n'avait pas

:1sscz

songé oux ncci–

dcnts qui déjoucnt souvcnL les prévisions les

mieux fondécs. Néanmoins, quoiquc fort géné–

rcux de caracterc, le maréchal Marmont se mit 1

dirc que le général Barrié était un misérable,

t

Nous n'cxprimous ici que J'avis 1lc lo1·d Wclli11gtou lui–

mCmc sm· lanrnniCredcprocédc1· dcs in¡;éuicurs:rn¡:;;lais.