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TARnAGONE. -

JANVIEn

1812.

pour coupcr au trop confiant généml Girarcl sa

lignc de communication avcc la Gundiana. C'cst

ce qu'il fit, el le 27 oclobre ausoir il nrrivn tres–

prcs des derricrcs du général Girard. On avait

pré1,cnu cclui-ci du dangcr dont il élait mcnacé;

nrnis avcc

la

hrusqucric du couragc impré–

voyant, il avait répondu au générnl llrichc qui

l'avcrtissait :

l'ous ne voyez ¡mrtout

que

des An–

glais

!

réponsc des plusofTcn.santcs, et des moins

mél'itécs pour le brave général qui l"avait

rc~ue.

Le général Girard cepcndant, rceonnaissant la

néccssilé de rebrousscr chcmin, arnit déjaremis

en marche ]'unede ses dcux brigadcs, et avce la

seeonde il allcndait le 28 au matin pres d'Al'royo

del Molinos l'aleade de Caeeres, qui avait promis

d'apporler les mille onces auxquellcs ectte ville

étnil imposée, lorsr¡u'il ful convaincu, mais trop

tard, de son injusticc cnvcrs le général Dric11c.

Envcloppé par plus de 10 mille hommcs, dont 6

millc Anglais et 4 mille Portugais, il l:ieha de

rachclcr son imprévoyancc par sa vaillancc, et

pal'l'int

a

se fairc jour, mais en sacrifianl un ba–

la ilion d'arricrc-gardc composé de compagnios

d'élitc, et ayant

a

sa tele un officicr qui s'était

déj!t tres-bien conduit

a

I'Albucra, le comman–

dant Voirol. Ce bntaillon, cntouré de toutcs

parts, se défendit avec une bravoure héro"ique,

mais fut accablé et pris lout cnticr. Ccttc cruclle

échaufTouréc nous c011ta pres de dcux millc

hommcs, tués, blcssés ou prisonnicrs, et ful

pour les Anglais un vrni sujet de joic, puree

qu'elle lcur fournissait un fait rcmarquablc pour

rcmplir de quclque chosc la Jongue !acune de

l'été, el pour occuper par un récit flatteur l'opi–

nion publique d'Angleterrc, qui en étnit restéc

nux assauls rcpoussés do Badajoz et au dcrnier

rnvitnillcmcnt de Ciudnd-Rodrigo pnr les Fran–

~nis.

Legénéral Girai·d l"ut rcnvoyé par legénérnl

Drouet au marécl1nl Soult, par le mnréclwl Soult

ii

l'Empereur, nfin de rendre complc de sn con–

duile, et ses chefs, pour Ctre justes, nprcs l'n–

voiraccuséd'impré\

1

0yancc,

auraicntdlts'accuscr

cux·mCmcs d'uac imprévoyancc au moins égalc.

Mnlbeurcusement

i1

dcvnit bienlot nous ar–

river pis cncorc, toujours pnr ce mcmc défaut

de vigilancc, si fréc¡uent dans toulc gucrre,

mais plus fréquent dans ccllc d'Espngnc f[UC

dnns aucunc nutre, 1 cnusc de In variélé infinie

des nccidcnls, et surtoul de l'cxlrémc division

clu commnndemcnt. Ciudnd-Rodrigo, donl nous

vcoons de dil·c 11ue lord Wellington médilait le

siége pendant la convergcnce ele nos forces 1'crs

Valcnce, nllait en fournir un nouveau et liien

triste exemplc. Ccttc pince, située entre l':u·mée

du Norrl el l'arméc ele Portugnl, s'élnil tro11véc

remisc n la responsabililé eledeux chefs, c'cst-n–

dirc d'nucun, le maréehal Marmont et legénéral

Dorscnne. Pourlnnt ce dernier, nur¡11el nvait été

imposé le soin d'npprovisionncr In garnison de

Ciuelnd-Hodrigo (mesure ordonnéc pour elimi–

nucr les charges ele l'nrmée de Po1'lugnl), nurnit

du s'cn oceupcr plus

particuli~rcmcnt.

Mais,

Lres-cnpablcde commandcr une clivision en rnsc

cnmpagnc, Je générol Dorscnnc n'cntcndait ricn

a

Indéfcnsc des places, etavnit confié nu géné1·al

Ilarrié, qui n'y cnlcndaiLguCrc davantagc , In

garcle de Ciudad-Rodrigo. 11 lui nvait donné

1

1

800 hommcs pour occupcr une pince únns

lnquclle il en nurnit fallu au moins cinr¡ rnillc

pour se défcndrc nvcc succCs. Les

F1·nngais

n':1-

vaient mis fjue vingt-quntre jours

n

In prcndrc,

centre six millc Espngnols, pour1•us de tout, et

aussi brarcs c¡uc fanatiques. Combicn ele temps

pourrnicnt

s'y

mnintcnir

1,800

Fr:rn~ais,

n'ayant

nucun des moycns dont nvnicnt clisposé les Espa–

gnols, el se rcgardant eommc sncrifiés d'avnnce

par In négligence de lcurs chefs? Le générnl

Dorsenne s'étnit

n

peine ndressé celle 11ucstion,

et se rappclnnt d'nvoir quclques mois nupnravnnt

npporté des vil'l'CS

¡,

Ciudad-Rodrigo en compn–

gnic clu maréchnl Marmonl, n'y pcnsnit plus, 011

presquc plus.

Ccpenclant le générnl llnrrié, qui s'étnit renelu

comptc ele la siluation, n'nvail pus manqué, di:s

In

fin de déccmbrc, ele faire part au comrnandnnl

ele l'nrméc du Nord 1lcs mouvements de l'cn–

ncmi, lcsqucls, bien que soigncuscmcnl cuchés,

étaicnt néanmoins trCs-sensihlcs, d'nnnonecrque

ses vines fini1·aienL en févl'ier, que sa garnison

élail tout

u

fait insuffisantc, el qu'il succombc–

rait liienlót s'il étail séi'ieusemcnt ntlar¡ué. Ces

avis furcnt

re~us

commc ccux clu général IJl'ichc

nu générnl Girard, commc importunité d'offi –

cicrs qui se plnigncnt toujours, et clemnndent

plus qu'il ne leur faut, plus qu'on ne peut lcur

donner. En lout Lcmps on se modelesur le cl1cr,

el Nnpoléon par calcul ou illusion trnitant sou–

vcnt ses générnux de In sortc, il n'y nvnit pns

alors de méeliocrc officicr qui n'cn fit nulant

!1

l'égard ele ses subordonnés.

Ln pince íut done livrée :\ clle-méme nvcc

·1,800 hommcs de garnison, réduits :\ ·1,500 pnr

les mnlndies, la déscrtion el les bnlaillcrics

quotidiennes contrc les coureurs cspngnols du

clehors. On nvait réparé la JJl'(\cl1c pnr laquclle

les

Frn.n~riis

élaicnt enlrt:r.:, mais en

picr1·c

sl:cl1c,