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Ll\'IIE QUAIIANTE-DEUXIEME.

faute de nrnlériaux pour la réparcr aulrcmcnt.

Sur le mamclon appclé le grand Teso, d'oú

étaicnt llOl'tis les cheminemenls du maréchal

Ncy, on avait conslruit une rcdoulc de force

insignifianle, et

011

avait occupé les couvcnts

cxléricurs de Saint·Frangois et de Santa-Cruz

arce tout au plus

200

hommcs, ce qui réduisait

ii

1,500

la garnison chargéc degardcr l'cnccinlc.

(Voir la cartc n•

~2.)

Lord Wcllington , nprCs avoir amcné avcc

bcaucoup de sccrct son pare de siégc pres de la

fronlierc, la franchit le8 janvicr

1812,

cspérant

qu'avant lerclour des troupes cnvoyécs

a

Valcncc

parl'armécdcPortugal,en Navarrc pnrl'arméedu

Nord, il auraitcmporléuneplace aussi dépourvuc

de moyens de défcnsc que paraissnit ré1rc en ce

momcnt Ciudad-Rodrigo. Pour en ctre plus stir

il résolut de bt•usquer loulcs les atlaqucs, ce que

la faiblcssc de la garnison dcvait rendrc pcu

périllcux.

Ayant des le 8 pnssé l'Agucda et invcsli la

place, il voulut le soir méme cnlcvcr la lunctle

éiablic sur le grand Teso. Arméc de trois bou–

chcs

a

feu, gardéc par cinquante hommcs, elle

ne pouvait pas opposcr grande résislancc , et,

en cffct, le malhcurcux délachcmcnt qui la

défcndait, assailli brusquement, ful pris ou lué.

lmmédiatcmcnt apres, lord Wellinglon , qui

n'avait pas moins de 40 mille hommcs, com–

mcn~a

les travnux avcc une quantité immcnsc

ele bras, et envcloppa de ses tranchécs la place

lout cntierc, clu couvcnt de Santa-Cruz it cclui

eleSaint-Frangois. Batlrc la parlic des muraillcs

oú les Frangais avaicnt déji1 fait breche élait la

marche indiquéc, et les chcmincmcnts furcnt

dirigés de ce cólé. Commc les couvcnts de

Santa-Cruz et de Saint-Frangois prcnaicnt en

llanc les tranchécs anglaiscs, on résolut de s'cn

rcndrc maitrc

a

force d'hommcs. Ce n'était pas

difficile, car il n'y nvait guCrc qu'unc cinqunn–

taine de nos soldals dans l'un, et cent cinquanlc

dans l'aulrc. Lord Wellinglon

fil

cnlcvcr cclui

de Sanla-Cruz dans la nuit du 15 au 11;, el les

cinquanlc hommcs qui roccupaicnt, insuffisanls

pour s'y mainlcnir, se rclirCrcnl

aprCs

s'Ctrc

comportés de leur micux. Le général Ilarrié

fil

une sorlie pour rcprendrc le poste , le rcprit

cffccli\•cmcnl, mais fut

obligC de

l'évacucr de

nouvcau dcvnnl la ntuliitudc des assaillanls. Le

conrcnt de

SainL-Fran~ois

imporlait da\'antage

¡,

l'cnncmi, car il incommodait de ses fcux la

gauchc eles lranchécs anglaiscs, par laquclle lord

Wcllinglon voulait cnlrcprcndrc une sccondc

attaque. Les cent cinquanlc hommcs qui gar–

daient ce couvcnt, assaillis par des forces écra–

sanlcs, mcnacés d'étrc coupésele laville,se rctire–

rcnt aprcs avoir encloué lcurs canons. Une plus

grande cxpéricncc de la défcnsc des places

aurait appris au général Darriéque vouloir con–

servcr des postesdétachés avcc si pcu de monde,

c'était compromcllrc des hommcs inutilemcnt.

Du reste, il aurait su ce qu'il ignorait, qu

1

il n'au–

rait pas pu fairc bcaucoup micux avcc les forces

donl il disposait, et

il

faut ajouler aussi qu'cn se

rcnfermanl dans la place, pour s'y borner

a

Ja

défense de l'cnccinle, il n'aurait pas fort allongé

la résistancc.

Taus les omiragcs cxtCricurs étant cnlevés,

lord Wcllinglon dirigen vingt-six bouchcs

a

fcu

sur la vicillc breche, et en quclqnr.s hcurcs les

picrrcs snns cimcnt s'écrou!Crcnt avcc une faci–

lité cffrayanlc. L

'assr.ul

dcvint praticablc. Les

assiégés, ici commc

n

Badajoz, profilant de rha–

hiludc qu

'avair.nt

les Anglais de battrc cti breche

avant d'avoir déiruit la contrcscarpc, cssayercnt

couragcuscmcnt de déhlaycr le picd des mu–

raillcs. Mais pcu nombreux, mal convcr·ls par la

contrcscarpc el le glacis, ils furcnt bicntót chas–

sés par le feu cnncmi, el l'artillcric anglaise pul,

en accnmulant les décombrcs au picd de la

breche, en rcfaire le talns. Lord Wcllington avait

appris

a

Badajoz qucllc entrcprise c'était que de

donncr l'nssaut

á

des places défcnducs par des

Frangais, et il avait scnti que pour en venir

'1

bout il follait une scconde atlaquc, non pas feinlc

mais séricuse, afin de diviser l'atlcntion des as–

siégés, et de les troublcr par dcux assauls livrés

en mcmc lcmps.

JI

fil

done établir une nouvcllc

bal.lcric de breche

o

gauche de ses lranchées,

vcrs le couvcntdcSaint-Franc;ois,elgr:lccau ma–

téricl dont il disposait il putfoirc batlre l'enccinlc

iJ

outrancc. L'nrtillcric de la place, bien scrvie,

conlrnria

bcaucoup

ces nouvcnux travaux, mais

ne put ricn cneore contrc le grand nombre des

travaillcurs, et bicntót sur ce sccond point, la

breche, quoique moins largc, ful jugéc prati–

cablc.

Le général Barrié, cléciclé 3 mourir les armes

a

la main, avait cmployé les moycns orclinaircs

de l'art pour résislcr

a

l'assaut. 11 avait fait élever

un doublc

relrancbcmr.nt

en arricrcdes breches,

pincé sur lcurs flanes des pieccs de canon

n

mi–

lrnillc, sur lcur sommct des bombes qu'on dcvait

roulcr

a

la mai11, et des troupes d'élitc par dcr–

rierc. N'ayant plus qu'un millicr cl'hommcs pour

se défcnrlrc, aynnt cleux breches ;, gardcr, et