TARRAGONE. -
JUIN
18H.
fois sur la place et sur le fort Francoli, celui-ci, le siégc, car, oulrc les perles quotidienncs, qui
malgré un fcu tres-vif de l'ennemi, fut prompte- en une vingtdine de jours s'élcvaient déj11
a
ment battu en breche et accessible
a
l'audacc de 2,1'00 hommes, il voyait les difficullés se mul-
11os colonncs d'assaut. Quoiqu'il cut escarpe et tiplier au dedans et au dchors de la place.
La
contrescarpe en
ma~onnerie,
plus des fossés flotte anglaisc, escortant un immcnse convoi,
plcins d'cau' on résolut de l'enlevcr sur-le- av.1it amcné
a
la garnison 2 mille hommcs de
champ, et le respectable Saint-Cyr Nugucs, rcnfort, des vivres, des munitions, et un bravc
chef d'élat-major du général Suehet, conduisant officicr, le général Saarsficld, chargé de défcndrc
trois pctiles colonnes d'infanterie, l'assaillit dans la ville basse. Elle avait ensuite débarqué sur
la nuit du 7 au 8 juin. Nos fantassins se jetercnt la route de Barcclone la division
v~lenciennc,
dans les fossés , ayant de l'eau jusqu'a
la
poi- fortede6 millchommes,!aquellcdevait sejoindrc
trine, et gravirent la brechesous un fcu tl'cs-vif. au général Campo-Verde, chefdel'arméecatalane.
Les Espagnols résisterenl d'abord avec lcur opi- Celui-ci,
a
la tele de quinzemillc hornmes, tcnait
niatrcté ordinaire , mais l'ouvrage ne tenant a la campagne, dans l'espérancc ou de surprcndre
la ville que par une communication étroitc et nosconvois,oudcsejctersur nostranchées,parun
longue adossée
a
la mer, ils craignirent d'élre mouvcmcnt concerté avec la garnison et la llottc.
coupés, et s'cnfuirent ,-crs la place. On les pour-
Le général Harispc établi avcc dcux divisions,
suivit en crianl:
En vil/e! en uille
!
dans l'espoir une
fran~aisc,
une ilalienne,sur Ja routc de Bar-
de terminer Je siége par un coup de main, mais celonc, avait
l'a~il
sur les attaques qui pouvaient
on dut s'arrctel' devant un fcu épouvantable et venir de ce cóté. Le général Habert, posté avee
des ouvrages tcllcment imposants que toule sur· une division
fran~aise
sur les bords du Francoli,
príse était impossiblc. Le colonel Saint-Cyr Nu- gardaitla route deTortose par lar¡uelle nous arri–
gues ramena ses soldats dans le fort du Francoli, vaient nos conrnis d'arlillerie, et celle de Reus
se h:ita ensuitc de s'y établir, de repol'ter les par laquelle nous arrivaient nos convois de vivrcs.
lerres des parapcts vcrs la place afin de se mettre Lerestedes troupesétait cmployé aux trarnux du
,¡
couvert, et de lourncr contre la radc l'artilleric siége. Les précautions étaicnt done prises contrc
qu'on venait de conquérir.
une attaque extérieure et intéricure,et Je géuéral
C'était le deuxicme ouvrage emporté d'assaut. Suchet eomptait sur la valcur deses soldat• pour
Alais
il
y en avait bien d'autres
eneo~e
a enlevel' résislcr en mcme temps a l'cnnemi du dedans et
par le mcrne moycn.
11
restait une lunetlc, dite du dehors. Mais nos postes, échelonnés sur la
du Prince, adosséc a lamer, et oceupant le milicu
route de nos convois, avaicnt tous les jours des
du mur qui reliait le Francoli
a
la place. On y
fit
combat.s acharnés a soutenir contre les détache–
brechc, et le 16 on la prit
a
la suite d'un nouvcl mcnts de Campo-Verde, et celui-ci se vantait
assaut qui ful long et meurtricr. Des ce momcnt d'avoir rccu de nomlJrcux renforts, et d'étrc
i1
la
il
ne rcstaitplusd'obstaclc intcrmédiairei1 vaincre · vcillc d'e; recevoír de plus considérables cncore.
pour ahordcr les deux bastions de Saint-Chal'les Au risque d'a[aiblir sa lignc de défcnse du eóté
et des Chanoines, qui se présc11taicnt
a
nous des insurgés de Terucl et de Calatayud comman-
comme la tete du taureau. L'un
o
droite, celui dés par Vil:a-Campa, le général Suchct résolut
de Saint-Charles, s'appuyait, avons-nous dit,
a
d'appelcr
a
lui le général Abbé avec une brigadc.
la mcr, et couvrait le mur du port; l'autrc,
a
Le sort de la eontrée dépcndant du siégede Tar-
gauchc, couvrait l'angle que la facc oucst de ragone,
il
fallait tout saerifier
a
cet objet esscn-
l'cnceinle forme avcc sa foee nord. Au-dessus se
tic!.
drcssait le fort Royal
a
quatrc bastions. Si les
Excité par de pareillcs raisons, ét scco11dé pa1·
fcux de l'ennemi u'cmhrassaient pas un grand un dévoucment sanshomesdelapartdes troupes,
espace en lorgeur, ils étaicnt trcs-rcdoutablcs le général Suehct ne perdait ni un jour ni une
par leur hauteur, et cette atlaque dcvait nous hcure. De la premiere parallclc on avait passé
a
coúler beaucoup de monde, soit pour les appro- la secoude, et on avnit disposé une suite de bat–
cbes, soit pour leservice des batleries, soit pour terics qui, cmlJrassant dans leur vasle circuit les
l'assaut lui-mcme , qui ne pouvait manquer de baslions des Chanoines et de Saint-Charles, de–
reneont1·er une résistance éncrgique, puisque de vaient foire breche
a
l'un et
a
l'autre, et au fort
son succcs dépcndait le so1·t de la ''iilc basse et Royal lui-mcmc. Le général,par un assaut simul-
du port lui-mcmc.
tané et énergiquc, voulait enlevcr la basse villc
Le général Suchet désirait vivement accélérer et toules ses défcnscs. Apres ce grand cffort,
il
se