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TAfifiAGONE. - rn1N

1811.

93

fondcur. C'était une ligne de bastions untis sur

Je roe, avcc fossés crcusés égalcmcnt dans le

roe, ayant par dcrric1·c un mur crénclé qui

communiquait par une poternearce In place. En

dcdans se trouvait un réduil plus élcvé que le

fort lui-mcmc, et pouvant opposcr une scconelc

l'ésistancc

Ul'nssaillant

victoricux. Les Espagno1s

nvaicnt 1,200 hommcs de gnrnison et 50 picccs

de gros calibre dans ces ouvragcs rcdoutablcs,

et ele plus la faculté de rcccroir des rcnforts de

In villc, qui c11c-mCmc en pouvnit rcccvoir snns

fin par ses cornmunicalions maritimes.

On travailla plusicurs jours sous un fcu con–

tinucl et en faisant des perles sensibles, car

chaquc soir on comptait de 50

a

60 morts ou

Llcssés daos les dcux bravcs régimcnts qui

avaient obtenu l'honncur de ce lll'cmicr siége.

On

s'avan~ait

en zigzag sur une crCtc qui se rat–

tachait

a

!'Olivo, et on chcrninait au moycn de

sacs

¡,

tcrre, car il n'était guerc possiblc de crcu–

scr la roche dure sur lnquclle on travaillait.

Enfin, voulont nbrégcr ces approchcs mcur–

tricrcs, on se 1"\ta d'établir la batlcric de b1·cchc

il

trcs-pctitc distancc du fort, et elle fut prctc

a

rcccvoir l'artillcric Je 27 au soi1'. L'cmploi eles

chcvaux étant impossiblc sur ce tcrrain , les

hommcss'attelercnL aux picccs et les trainercnL

sous une horrible mitraillc, qui en ab:itlait un

grand nombre sans ralcntir l'ardcur des autrcs.

L'cnncmi ayant disccrné,

malg1·é

la nuit, ce que

foisaient ces groupes sur lcsqucls

i1

tirait, voulut

les cmpcchcr plus direcLcmcnt d'nrrivcr

il

lcurs

fins, et cssaya sur cux une brusquc sortic. t e

jcuncet vaillant généralSalme, avcc une réscrvc

du 7", murclrn aux Espag:no1s, et au momcnt oU

il poussait le cl'i

En avant

!

fut rcnvcrsé par un

biseaicn.

11

expira sur le coup.

11

étaiL adoré des

solelats, et le méritait par son courage et son

esprit. lis voulurent le vengcr, fondircnL sur les

Espagnols, qu'ils poursuivircnt

ii

la ba'ionncllc

jusqu'au bord des fossés de l'Olivo, et ne rcvin–

rcnt que ramenés par la miLraille et par l'évi-

- dente impossibilité de l'cscalade.

Pcndant ce temps , les pieccs ele 24 avaicnt

été mises en batlcric, el Je lcndcmain, :\ la

poinlc du jour, le fcu

eommcn~a

sur

le

bastion

de droitc faisant face

a

nutre gauche.

A la distance ou l'on était parvcnu, les cfTcts

de l'arLilleric étaicnt terribles de part et d'aulrc.

En pcu d'hcurcs la breche fut ouvcrtc, mais

l'cnnemi boulcversa plusicurs fois nos épaulc–

ments, et, au milicu de nos sacs

~.

lcr1'c rcnvcr–

sés, un intrépielc officicr d'artilleric, le chef

d'cscadron Duclrnnd, fit répnrer sans ecsse sous

les projcctilcs cnncmis les elésordrcs causés

a

notre batlcrie. Le lcndcmain 20 on continua

¡,

battre en breche toute la journéc, et on résolut

de elonner l'assaut , r¡uel 1¡uc fUL le résultat

obtcnu par notrc artillcric, car il n'y avaiL pas

moins de quinze jours qu'on étaiLelcvantTarra–

gonc, et si un sen! ouvrngc

cotitniL

:wtant de

tcmps et el'hommcs, il fallaiL eléscspércr devenir

li

bout ele In place cllc-mémc.

Quoiquc ayant déjh essuyé eles pc1·tcs consi–

dérables , les 7° eL·I6° de ligne n'nuraicnt pas

abnndonué·

h

d'aulrcs l'honncur d'cmportcr

el'assaut le fort dont ils avnicnt cxécuté les

approchcs. Une colonne elu 7', forlc ele 300

hommcs, sous le chef ele hntaillon Miocquc,

dcvait se portcr elirectemenL sur la breche; une

scconde ele mcmc force, eomposéc eles soldnts

elu 16°, sous le commanclant Rcvcl, elcvait tour–

ncr par notrc gauchc, aborelcr la elroite elu fort,

et cssnycr d'y pénétrcr pnr la gorgc. J,e général

I!arispc éLail prct

u

appuycr ces elcux colonncs

nvec des réservcs. Toutc l'arméc avaiL

rc~u

l'orelre d'ctre sous les armes el ele simulcr une

allaque généi'alc.

Au milicu de la nu:t, en cfTet, le signa! csL

donné et l'aetion commcncc. Autour eles dcux

villcs, nos tirnillcurs ouvrcnt un fcu lrCs-vif,

commc si on allait se jcter sur l'enccintc elle–

mcmc. Les assiégés inquieLs répondcnL ele toutcs

lcurs bottcrics sons snvoir sur qui. La llolle

anglnisc se joint

1t

ccux, tirant au hasard Je

long clu rivngc. Les Espagnols pour s'éclaircr

sur le dangcr qui les mcnacc, jettcnt des ccn–

taines de pots

¡,

fcu, et mclcnt lc11rs cris de

furcur aux hourras lll'olongés ele nos solelnls.

Pendanl ce tumultc, calculé ele notrc part,

les elcux colonnes d'assaut s'élanccnt hors des

tranchécs, et font soixaulc ou quatrc-vingts pas

h

elécouvcrt sous les fcux de !'Olivo. Elles al'l'i–

vent au borel elu fossé taillé dans le roe, s'y

précipitcnt, el tandis que la colonnc du com–

mnndant Miocque arméc de ses échclles court

droit

h

la breche qui n'était <1u'imparfaitcment

praticablc, l'autrc, cclle du commanda11t Hcvel,

tournc

11

gauchc afin d'assaillir le fort par la

gorgc. Dans ce momcnt, achrvnicnt d'cnlrcr

douzc ccnts Es¡rngnols, rm•oyés par la place au

secours ele !'Olivo, et la porte du fort venait de

se rcfcrmcr sur cux. Le capitninc du génic

Papigny,

¡,

la tete de 50 sapcurs, ni.laque In

porte

u

coups de hache. Elle résistc, et il se sai–

sit d'une échcllc pour passer par-dcssus. Mais il