TAfifiAGONE. - rn1N
1811.
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fondcur. C'était une ligne de bastions untis sur
Je roe, avcc fossés crcusés égalcmcnt dans le
roe, ayant par dcrric1·c un mur crénclé qui
communiquait par une poternearce In place. En
dcdans se trouvait un réduil plus élcvé que le
fort lui-mcmc, et pouvant opposcr une scconelc
l'ésistancc
Ul'nssaillant
victoricux. Les Espagno1s
nvaicnt 1,200 hommcs de gnrnison et 50 picccs
de gros calibre dans ces ouvragcs rcdoutablcs,
et ele plus la faculté de rcccroir des rcnforts de
In villc, qui c11c-mCmc en pouvnit rcccvoir snns
fin par ses cornmunicalions maritimes.
On travailla plusicurs jours sous un fcu con–
tinucl et en faisant des perles sensibles, car
chaquc soir on comptait de 50
a
60 morts ou
Llcssés daos les dcux bravcs régimcnts qui
avaient obtenu l'honncur de ce lll'cmicr siége.
On
s'avan~ait
en zigzag sur une crCtc qui se rat–
tachait
a
!'Olivo, et on chcrninait au moycn de
sacs
¡,
tcrre, car il n'était guerc possiblc de crcu–
scr la roche dure sur lnquclle on travaillait.
Enfin, voulont nbrégcr ces approchcs mcur–
tricrcs, on se 1"\ta d'établir la batlcric de b1·cchc
il
trcs-pctitc distancc du fort, et elle fut prctc
a
rcccvoir l'artillcric Je 27 au soi1'. L'cmploi eles
chcvaux étant impossiblc sur ce tcrrain , les
hommcss'attelercnL aux picccs et les trainercnL
sous une horrible mitraillc, qui en ab:itlait un
grand nombre sans ralcntir l'ardcur des autrcs.
L'cnncmi ayant disccrné,
malg1·é
la nuit, ce que
foisaient ces groupes sur lcsqucls
i1
tirait, voulut
les cmpcchcr plus direcLcmcnt d'nrrivcr
il
lcurs
fins, et cssaya sur cux une brusquc sortic. t e
jcuncet vaillant généralSalme, avcc une réscrvc
du 7", murclrn aux Espag:no1s, et au momcnt oU
il poussait le cl'i
En avant
!
fut rcnvcrsé par un
biseaicn.
11
expira sur le coup.
11
étaiL adoré des
solelats, et le méritait par son courage et son
esprit. lis voulurent le vengcr, fondircnL sur les
Espagnols, qu'ils poursuivircnt
ii
la ba'ionncllc
jusqu'au bord des fossés de l'Olivo, et ne rcvin–
rcnt que ramenés par la miLraille et par l'évi-
- dente impossibilité de l'cscalade.
Pcndant ce temps , les pieccs ele 24 avaicnt
été mises en batlcric, el Je lcndcmain, :\ la
poinlc du jour, le fcu
eommcn~a
sur
le
bastion
de droitc faisant face
a
nutre gauche.
A la distance ou l'on était parvcnu, les cfTcts
de l'arLilleric étaicnt terribles de part et d'aulrc.
En pcu d'hcurcs la breche fut ouvcrtc, mais
l'cnnemi boulcversa plusicurs fois nos épaulc–
ments, et, au milicu de nos sacs
~.
lcr1'c rcnvcr–
sés, un intrépielc officicr d'artilleric, le chef
d'cscadron Duclrnnd, fit répnrer sans ecsse sous
les projcctilcs cnncmis les elésordrcs causés
a
notre batlcrie. Le lcndcmain 20 on continua
¡,
battre en breche toute la journéc, et on résolut
de elonner l'assaut , r¡uel 1¡uc fUL le résultat
obtcnu par notrc artillcric, car il n'y avaiL pas
moins de quinze jours qu'on étaiLelcvantTarra–
gonc, et si un sen! ouvrngc
cotitniL
:wtant de
tcmps et el'hommcs, il fallaiL eléscspércr devenir
li
bout ele In place cllc-mémc.
Quoiquc ayant déjh essuyé eles pc1·tcs consi–
dérables , les 7° eL·I6° de ligne n'nuraicnt pas
abnndonué·
h
d'aulrcs l'honncur d'cmportcr
el'assaut le fort dont ils avnicnt cxécuté les
approchcs. Une colonne elu 7', forlc ele 300
hommcs, sous le chef ele hntaillon Miocquc,
dcvait se portcr elirectemenL sur la breche; une
scconde ele mcmc force, eomposéc eles soldnts
elu 16°, sous le commanclant Rcvcl, elcvait tour–
ncr par notrc gauchc, aborelcr la elroite elu fort,
et cssnycr d'y pénétrcr pnr la gorgc. J,e général
I!arispc éLail prct
u
appuycr ces elcux colonncs
nvec des réservcs. Toutc l'arméc avaiL
rc~u
l'orelre d'ctre sous les armes el ele simulcr une
allaque généi'alc.
Au milicu de la nu:t, en cfTet, le signa! csL
donné et l'aetion commcncc. Autour eles dcux
villcs, nos tirnillcurs ouvrcnt un fcu lrCs-vif,
commc si on allait se jcter sur l'enccintc elle–
mcmc. Les assiégés inquieLs répondcnL ele toutcs
lcurs bottcrics sons snvoir sur qui. La llolle
anglnisc se joint
1t
ccux, tirant au hasard Je
long clu rivngc. Les Espagnols pour s'éclaircr
sur le dangcr qui les mcnacc, jettcnt des ccn–
taines de pots
¡,
fcu, et mclcnt lc11rs cris de
furcur aux hourras lll'olongés ele nos solelnls.
Pendanl ce tumultc, calculé ele notrc part,
les elcux colonnes d'assaut s'élanccnt hors des
tranchécs, et font soixaulc ou quatrc-vingts pas
h
elécouvcrt sous les fcux de !'Olivo. Elles al'l'i–
vent au borel elu fossé taillé dans le roe, s'y
précipitcnt, el tandis que la colonnc du com–
mnndant Miocque arméc de ses échclles court
droit
h
la breche qui n'était <1u'imparfaitcment
praticablc, l'autrc, cclle du commanda11t Hcvel,
tournc
11
gauchc afin d'assaillir le fort par la
gorgc. Dans ce momcnt, achrvnicnt d'cnlrcr
douzc ccnts Es¡rngnols, rm•oyés par la place au
secours ele !'Olivo, et la porte du fort venait de
se rcfcrmcr sur cux. Le capitninc du génic
Papigny,
¡,
la tete de 50 sapcurs, ni.laque In
porte
u
coups de hache. Elle résistc, et il se sai–
sit d'une échcllc pour passer par-dcssus. Mais il