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LIVílE QUAílANTE-DEUXIEME.

llcl'Lhic1"

¡,

des cxplicalions plus pt'éciscs el plus

calmrs. Joscph avnit <lit qu'il follnit d'nbord

qu'on rcspccl:il en lui le frcre de l'Empcreur et

le roi cl'Espagnc,

qnion

ne permit pasaux géné–

raux de le trnitcr, commc ils le foisaicnt, avcc

le dcl'nicr mépris; que d'nilleurs il étnicnt divi–

sés entre cux nu point de sncrificr

o

lcurs jalou–

sics lesang de lcnl'ssoldnts; que si on voulait lui

remire

l:l

dignité

co11vcnn!Jle

1

rélahlir l'unité

dans les opérations militaircs, cmpcichcl' les

exccs el les pillnges, il follnit lui allribucl' le

comnrnndcmcnt supéricur, snuf ;\ luí donncr

pour chef d'état-major un maréchal digne tic

confiancc, el i1lui adresser de Paris des instruc–

tions auxqucllcs il se conforrncrnit scrupuleuse-

111cnt; qu'il fallnit ne laisscr dans les provinces

1¡11c des licutcnanls générnux, probes et habilcs,

<¡u'il y en avnil <le pnrcils dans l'nl'll1éc fran–

«;nisc, etsouvcnt trCs-supéricurs aux. maréchaux

.

sous lcsqucls ils étnicnl crnployés; qu'il n'élniL

pas moins urgcnt, si on voulnit foirc ccsscr

l'cxnspfr:1lion

des Espagnols , de

rcnonccr nu

systCmc dévaslnlcur de noul'rir la gucrrc pnr

In

gucn c,

qn'nu

licu de chcrchcr Utircr <le

J';1r–

gcnt de J'Es¡rngnc on

dcvait cornmcncer par luí

en cnvoycr, qu'onscrait plus lord nbondnmmcnt

rcmboursé des avances qu'on lui aurait faitcs;

que si on accordnil i1lui, Joscph, nn subsidc de

lrois i1 qun11·c millions par mois, il aurail des

fonetionnaires bien rétribués el fidclcs, une

armée cspagnole dévouéc, et mcilleurc que les

Fran~nis

pour la répression <les bnndes, qu'il

nurait mcmc poui· le scrvi1· une parlic des bandcs

prClcs

it

pnsscr sous ses drapcaux moycnnanl

qu'on les pny;iL; que si on aimail micux conver–

tir ce subsidc en cmprunl, il le rcmboursc1·nil

cxnclcmcnl sous pcu d'nnnécs, que par chaquc

miIlion avancé il

rcndrail

rnillchommcs de trou–

prs

fran~aiscs ;

que si de plus on voulait bien

pnycr ccllcs-ci,

les

nounir

:1

l'nidc de

mngasins,

les

employc1· sur·toul

:1

d1assc1· l'arrnéc anglaise,

el enlin rnssu1·cr l'Espngnc sur Ja conscrvation

tics pro,•inecs tic l'Ebrc , on

vcrrnit

se

formcr

;'1

)f

atlrideldans les

c11virons

une régionde cnlmc

el

cl'ap~iiscmcnl,

laquclle

s'élcndraitdc

proclicen

prochc <le In capilnlc nux ¡11·ovinccs, et qu'urnnt

pcu l'Es¡rng11c soumisc rcslilucrait

h

la Fr:rncc

ses

~ll'lnécs

et ses trésors, subirniL une sccondc

fois,

i1

l'avnnlage des dcux nntions, In politiquc

tic

Louis XIV ; qu'nu conl1·airc, si on pcrsis–

taiL duns le syslCmc actucl, l'Espngnc dcvicn–

tlraiL le lornbcau des armécs de Napoléo11, la

confusion de

Sil

polili11uc, pcut-clrc

fllClllC

Je

tcrmc de sn grnndcur, et la l'uine de su fnmille.

Toutcs ces allégations étaienl vraics

a

quclques

crrcurs pres, qui dcvnienl servir de prétcxte

a

Nnpoléon pour refuser les demandes les plus

fondées. Qu'on fllt arrivé

a

un moment favo–

rable pour sourncltre l'Espngnc épuiséc, que les

Anglais cxpulsés elle <lut pcrdrc l'espérauee, el

que In fatigue se joignnnt

o

l'cspérnncc pcrdue, i1

In discipline rélnolic, nux dévnstntions suppri–

mécs, clic dut ctrc subjuguéc en nsscz pcu de

tcmps, ce qui se passait en Arngon el mCmc nu–

lour de Madrid en étnit In prcnvc. Qu'nvcc quel–

c¡ucs millions on put créer une ndminislrntion

dévouéc, une arméc

cspa~nole

fidcle et bonne

pour In police intéricurc, ce qu'on voynit

ii

Ma–

drid aulorisail

¡,

l'cspfrcr; que sans 111émc dépla–

ccr Napoléon, ce qui élail diflicilc, on pút sup–

plécr

:i

sn préscnrc par un chef d'étnt-mnjor

habilc et fcrmc, le! que le générnl Suchet, par

cxcmplc; qu'cn donnnnt

ii

crlui-ci une nnlorilé

absoluc sur lous les générnux, des troupes suffi–

sanlcs et de l'nrgcnt, il paninl 3 conquérir

Cndix et

a

¡rncificr l'Espagnc, eommc

il

réussit

hicnlol

a

conquél'ir Tarrngonc el

a

pncificr V:i–

lcncc; que lnissnnl en <lchors de sn dircclion une

seulc opération, ccllc d'cxpulscr les Anglais, on

Ineonfi:it

¡,

Masséna, qu'on procur:il 11 cclui-ci

une n1·méc de cent millc hommcs et des moycns

de lrnnsporl suffisnnls, nul doulc que le sagc

Suche!, l'éncrgiqne Massénn, ne se íusscnl cn–

tcndus, et que le génie réuni des <leux n'ctil

terminé la gucrrc cruclle qui, mnl conduilc,

nllnit devenir le goufüc oú irnit bicnlól s'abi–

mcr In fortunc de Nnpoléon el de la Fl'ance.

Mais c'étnit une crrcur

:'1

Joseph de

croirc

qu'il

fnllail donncr des millions el non pas des mil–

licrs d'hommes, car il fallait donncr !'un el J'au–

lrc ; c'élail une illusion

a

lui de croire qu'il pút

commnndrr , el

qu'il

pút

niavoir qu'un com–

plaisnnl puul' chef <l'élal-major, car

il

lui nurait

foil

u

subir

un

vrai chef<l'nrméc, un chef

commc'

legénéral Suchct, nyant l'nrt de mélcr la guerrc

sngcmcnl dii·igée

a

l'ndminislrntion hnuile,

¡,

la

politiquc concilinnle; il lui aurnit fallu enfin

subir un Vcndómc, c'cst-il-dire Mnssénn, faisnnt

la gucrrc nux Anglais pour les cxpulscr, tandis

que Suchct la fcrait nux Espagnols, non pour les

cxpulsc1" mais pour les soumctlrc et les rn–

mcncr.

11

y

nvait done bcnucoup de ''érité, un peu

d'errcur dans le systeme de Joseph, et ecln suf–

fisnil pour <¡uc N.1poléon

rccon11nen~:\l

ses impi–

toynhlcs ruillel'ics contre les prétentions <le son