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LE CONCILE. -

AOUT

l8H .

G7

ment !out cntier, que naturellement

il

se réscr–

vait pour fui seul. Mais il voulait, en e11s d'hosti–

l_ités soudaines, qu'il y cút sur l'Elbe et l'Oder,

et dans une seulc main, une armée de 1

~O

mille

Fran~ais

et de

~O

milie Polonois, préle

a

se por–

ter au pas de com·sc sur la Vislule.

11

se propo–

sait plus lard, lorsquc les opéralions seraicnt

commcncécs, <l'cn détachcr une portion, qui ,

joinle au corps du llhin, scrait pal'l:igée entre

les m11rétlrnux Oudinot et Nry. Le maréchal

Oudinot devait réunir

a

Munstcr les régimcnls

canlonnés en Hollande, le nrnréchal Ney

a

Mayence ccux qui élaicnt eantonnés sur le Uhin.

11

avait été cnjoint

a

l'un el

a

l'aulre de se rcndre

sur-lc-champ

a

lcurs corps, et de commencer

l'organisation de lcur infantcrie et de lcur artil–

le1·ie. Quant i1 la eavaleric, ils devaient en rece·

voir chacun leur parten entran! en Allemagne ,

oú toutcs les troupes

a

chel'al al'aient déjn été

envoyées afin de se monler. lndépendammcnt

de ces forces déjn si considérablcs, cent mille

alliés de toules nations del'aient clrc réparlis

entre nos différents corps d'arméc. J,cs généraux

fran~ais

désignés pour commandcr ces troupes

alliécs nvaicnt ordre d'allcr s'établir aux licux de

rassemblcment.

Napoléon enjoignit au prince Eugcne d'ctre

pret pour la fin de J'hil'Cr suivant

a

passer les

Alpes avcc l'arméc d'ltalie. Ainsi qu'on l'a vu,

il avait, dans sa confiance acluclle pour l'Au–

t1·iche, réuni en Lomhar<lie la presque totalité

des armées d'lllyrie et de Naples.

11

al'ait

choisi dans chacun des mcillcurs régiments,

portés lous

li

cinq bataillons, trois bnlaillons

cl'é–

lile destinés

¡,

se rendre en Uussie.

11

se propo–

sait d'en composer une armée de

40

millc Fran–

~ais,

rcnforcéc de20 milie ltaliens, laquelle, sous

le prinecEugcne, franchirait les Alpes en rnars.

Les quatricmes et einquicmes hataillons retenus

nux <lépOts, avcc plusicurs régimcnls cnLicrs cL

l'armée napolilainc de Mural, étaient ehargés de

gar<ler l'llalie contre les Anglais et contre les

mécontenls. La conscl'iption de

18H,

et les ré–

fraclaircs de l'ile d'Elhe, soumis i1une rude dis–

cipline, devaient pcndantl'hiver remplir succcs–

sivement les quatricmeset cinquicmcs hataillons,

qui se seraient vidés pour compléter les trois

prerniers. Napoléon avait en oulre Jll'is dans les

.troupes d'lllyrie et d'ltalie dix ou clour.e régi–

mcnls cnticrs, pour crécr unenrméc de réscr\'c,

<¡ui <lel'ait aller en Es¡rngne remplacer la gardc

impériale et les Polonais, dont ledépart pou1· In

llussie était ordonné. Ainsi mcme en se prépa-

rant

a

frappcr un grand coup au Nord, Napo–

léon ne

renon~ait

pas

o

en f'rappcr un au Midi ,

poursuivanl, selon sa coulumc, lous les huts i1la

fois. Un nn :wpnravnnt ccllc nrméc de rCscrvc

n'aurait élé nulle part micux placée qu'cn Es¡ia–

gne, puisquc la élait le théat1·e eles él'énemcnls

décisifs; en ce momcnt, au contrairc, la qucs–

lion élant transportée au Nol'll , e'est la qu'il cí1t

fallu porter loutes ses forces, en se bornant en

Espagnc

a

une défcns\ve é11C1·gique sur les li–

mites de la Vicille-Castille et de l'Andalousie.

Mais dans son a1·cleur, Napoléon, prenant pou1·

réel lout·ce que concevait sa vaste imagination,

croyait pouvoi1· lancer en meme temps la foud1·c

a

Cadix et

a

Moscou.

Tandis qu'il se lil'rait i1 ces Yasles eoneeptions,

dont l'exécution élait irrévocablement arrétée

pour le prinlcmps suivant, il songeait

i\

aller vi–

siter lui·mcme un pays récennnent réuni

l'Em–

pire, un pays auqueJ il lenait ueaucoup,

SUI'

]'esprit duque! il se ílattait de produire pu1· sa

présence une inllucnee favorable, et d'ou il Jui

élnit possiulc d'inspeeter pcrsonnellcment une

partiede ses préparatilS de guerrc: c'élait la Hol–

lande. 11 avait rcmis plusicurs fois ce projct de

voyage, et il avait i1creur de le réaliser al'ant la

grande guerre du Nord, ne voulant pas que,

lorsqu'il scrnitsurInDwina ou sur leJ1orysthC11c,

les Anglais pussent Jui eauser pou1·

le

'l'cxcl ou

pour Amsterdam quelque grave inquiétude,

comme cellequ'ils luiavaient foit éprouver pour

Anl'ers pendan! Ja earnpagnc de

1800.

ta

suilc ;\ donncr

a

ses combinaisons mari–

times était un autre motif d'enlreprcndre ce

voynge. Persistan!

ii

tout embrasser

il

Ja

fois, il

n'avait

nullcmcnt rcnoncé

a

ses créations

na–

vnlcs,

cL

s'cn occupait

avcc aulant

d'aclivilé

que

s:il

n'arnil

point

sungé

a

la

gucl'l'e de

Hussic.

11

voulnit d'abord

Lcni1·

les

Anglais en halcinc, les

empCchcr, en

leur causanl des inquiétudcs conti–

nucllcs,

de

dégarnir

l'Angletcrrc, et d'cn rctirer

des troupes pour les envoycr dnns la Péninsulc.

JI

nvait résolu pour cela de les faire vil'rc sous

lo

menace d'expéditions toujours préparécs pour

l'lrlande, In Sicile, J'ligyple méme, et cspérait

ainsi, dans le cas peu probable rnais possiUlc ol1

la gucrrc

du

Nord sc1·ail óviLéc, d'avoir le moycn

tl'cmhnl'qucr

envil'oncent millo

hommcs.

Maintcna11t que l'Ese<iut élaitcntiiwcmcul Us:1

disposition, il :1vait :1utrcmcnl combiné sa flot–

tillc de lloulog11e. 1\prcs l'al'oir réduite

¡,

ce

qu'cllc co111pren:1il de 111cillcu1·s luilimcnts, il

po11-

n1it

y

embarquer non plus, commc autl'cfois,