Table of Contents Table of Contents
Previous Page  81 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 81 / 570 Next Page
Page Background

LE CONCILE. -

NO\'E!!Bll8

l811 .

71

honunes sur Dcrlin, et cJTaccr de la cartc de

J'Europc les dcrnicrs restes de la monarchic

prussiennc. Des ordrcs furent donnés en consé–

qucncc au maréchal Davoust pour qu'il se porl•it

saos rclard sur l'Odcr, qu'il coupat

it

l'armée

prussienoc le chcmin de laVistule, et cnlcvatau

bcsoin la cour cllc-mcmc

it

Potsdam.

Napoléon cut aussi des résolulions fort im–

portantes

a

prcndrc rclativcmcnt

a

la Suedc.

Nous avoos déja raconté l'élcction du oouvcau

princc royal. Ce princc n'avait pu pardonncr

li

Napoléon de fcrmcr l'orcillc

a

la proposilion de

lui cédcr la Norwége. Arrivé de la vcillc en

Sucdc, n'oyant dti sonélcction qu'it des circon–

slanccs passogcrcs et sut'lout

1

la gloirc des ar–

mécs

frao~aiscs,

n'ayant en réalité aucun parti

qui lui fút pcrsonncllcment attaché, et gagoant

peu

it

étre1•u de pres, car on le trouvait bicnlol

vain, vantard, prodigue de folles promcsscs, et

moins militairc qu'il n'avait la prétcnlion de

l'ctrc, il avait songé

a

se recommnndcr aux

Suédois par une acquisition éclatantc qui pul

flallcr leur patriotismo. Or, bien que désolés ele

la porte de la Finlandc, les Suédois scntaicnt

pourtaot que cctte provincc si néccssairc

it

la

Russie serait l'étcrncl objct de ses désirs et ele

ses cfforts, qu'cn prcnant définili1•cmcnt pour

sé¡rnralion desdcux Élals legolfe de Dolhnic011

adopterait 11ne fronlicre plus vraic (sauf les iles

d'Aland, indispensables

1

la surclé ele Stock–

holm, surtout pcndant l'hivcr), et que c'était

Líen plutot en Norwégcqu'il fallait chcrchcr le

dédommagemcot de ce que laSucdcavaitpcrdu.

C'était la, commc on l'a vu, le motií pom· Je–

que! le princc Dcrnadottc avait, dans son agita–

tion fébrilc, demandé la Norwégc et non la

Finlandc

a

Napoléon. Or Napoléon pouvait pro–

mcttrc et rncmcelonncr la Finlandcdansl'hypo–

thcsc el'unc gucJ'l'Chcurcusc conlrc Ja Jlussie,

nrnis

il

citl commis une vérilablc lrahison en·

vers un allié fidele, le Dancmark, s'il cütseulc–

mcnt hésité

a

l'égard de la Norwégc. Son silencc

significatif avait éclairé le prince royal, ctcclui–

ci dCs cct inslanl ayail commencé

il

s'abandon–

ner

a

une.hainc dont

il

portait depuis longtcmps

le gcrmc au fond du cceur. Le roi régnant, af–

faibli par l'age et la mauvaisc santé, lui avait

confié la régcncc des affaircs, du moins pour le

momcnt. Dcmadollcenavait profitépour carcs–

scr le partí russcet le parti anglais, sans toutc–

foisabandonner osteosiblcmcnt le parti

fran~ais,

auqucl il dcvait son élection. Ne s'expliquanl

pas cncorc ouvcrtcmcnt contrc Ja France, il ne

ccssaiL de se dirc Suédois avant tout, et ¡ll'<)Lit

tout sacrificr '' sa nouvcllc patrie; ele 1·épélcr

que laSueelc n'appartcnait

il

pcrsonnc, et qu'cllc

n'aul'ait pour ulliés que ccux qui ménagc1·aicnl

et scrviraicnt ses intércts. Tandis qu'il tcnait

ce langagc puLlic, il favorisait plus que jamais

le commcrccintcrlope, faisaiLdirc sous 111ain aux

Anglais qu'ils pouvaicnt continucr

1

fréc¡ucnlcr

les cnvirons eleGothcnbourg, malgré la déclara–

lion apparcntc

de

gucrrc, el insinuait

a

la léga–

tion russc que sans doute laperlede la Finlandc

était un malhcur pour la ficrléde la nation sué–

doisc, mais 1¡ucce qui était pcrdu était pcrelu,

et que le elédornmagcmcnt auqucl clic aspirait

étail aillcurs.

11

avail co outrc maintcnu l'ordrc

donné it la marine suédoisc ele rcpousscr nos

corsaircs, et protégé ouvcrtemcnt des soldats

qui

a

Slralsund avaicnt mallraité jusqu'au san¡;

des matclots

fran~ais.

M. Alquicr était notrc ministre a Stockholm,

et commc il avait cu le malhcur de se lrouvcr

a

Madrid un pcuavant la chute eleCharles

IV,

el

1

l\omc au momcnt de l'cnlcvcmcnl de Pie Vil,

on l'accusait ÍOl'l injuslClllClll d'cll'C partout

il paraissait le sinistrc précurscur eles dcsscins

de Napoléon. Tout ce qu'on pouvail lui rcpro–

cl1cr, c'était de joindrc

h

une véritablc clroiturc

et

11

une rcmarquablc clairvoyancc, une roi<lcur

quclqucfoisdangcrcurn dans les situalions déli–

cales. C'cst avcc lui que le nouvcau princc de

Sucdc avait cu¡, s'expliqucr sur les gricfs ai·Li–

culés par la Frunce, et il s'étail cogagé entre

cux un cntrcticn, dont le récit aurail paru in–

croyaL!c, si M. Al1¡uicr, qui l'avail rapporlé ,;

Napoléon, n'avait élé un témoin digne de toutc

confiancc. Apres d'inutiles et pcusinceres cxpli–

cations sur l'établisscmcnt anglais de Gothcn–

bourg, sur l'incxécution des principales clauscs

du dcrnicr traité, etsur le sang

fran~ais

versé

ú

Slralsund, l'ancicn général Dcrnadotlc avail

demandé insolcmmcnt

a

M. Alquicr commcnt il

se faisait que ccltc Franco qu'il arnit lant ser–

vio, qui lui avail de si grandes obligations, se

conduisit si mal cnvcrs lui,

a

ce point qu'il Con–

slantinoplc,

a

Stralsund et

a

Stockholm mcmc,

il n'cut que de mauvois procédés

a

cssuycr de

ses agcnts. - Aces mots étrangcs, M. Alquicr,

en croyanl

it

peineses orcillcs, avaiL répondu au

nom•cau Suédois qui se plaignait ele l'ingrati–

tudc de la Franco, que si la France lui avait des

obligations, clics'cn était bien acr¡uittéc en Je

porlant au lroneele Sucdc.

Sans doutc, s'il cut éLé possib;c en ce moment