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LIVRE QUARANTE ET UNIEME.

fique ligne du Rhin de Bale

1t

Nirncgue, devait

a

partir de ce dernier point se changcr en ilcs lout

afaitinacccssiblcsa l'cnncmi, mcmcal'cnncmi

maritimc, moycnnant les bcaux ouvragcs du

Tcxcl qui en formcraient la pointe extreme et

invinciblc.

Sccondé dans l'cxécution de ses plans par

l'habilegénéral du génie Chasscloup, Napoléon

ordonna au Tcxel mcme des travaux superbcs,

dont l'objct élait d'abrilcr une immcnsc llottc

avcc ses magasins, de lui ménagcr l'cntréc et la

sortic par tous les vcnls, et dcfcrmcr compléic–

mcnt le Zuydcrzéc.

Ces ordrcs, toujourscon,us dans l'hypolhcse

d'unc lutlc suprémc et formidable qu'il ne ccs–

sait d'avoirpréscntc

a

l'cspriL sans en Ctre

inli–

midé, ces ordrcs donnés, il se rcndit

1t

Wcscl,

oll il prcscrivit d'aut1·cs travaux pour assurcr la

défcnscde

~elle

ville, et lui procurcr une impor–

tance administrative qu'clle n'avait pas. 11 1•011-

lait en fairc le Strasbourg du Rhin inféricur.

11

vcnait de décrétcr

la

bclle routc d'Anvers a Ams–

tcrdam; il projclacelle de \Vese!

1t

Hambourg,

et Cll mcmc tcmps prit prélCXIC de Sa présencc

ences licux pour passcr en revuc dcux bcllcs

divisions de cuirassicrs. 11 les inspecla entre

Dusscldorf et Colognc, pourvut

¡,

ce qui lcu1·

nrnnquait sous le rapport de l'organisaLion et de

l'équipcmcnt, et ¡ll'ofila de lcur arrivéc sur le

Rhin pour les achcminer saos bruit sur l'Elbc.

C'élait une nrnnicrc commodc de fairc passcr

presquc

inaper~uc

sa grossc cnvalcric, dont ces

dcux divisions formaicnt cnviron la moitié. A

cctlc occasion, il s'occupa de la création des lan–

ciers. 11 avait déji1 pu s'apcrccvoir en Polognc

de l'utililéde la lance.

11

résolut de la mcllrc

¡,

profit dans la prochainc gucrrc, et se décida

a

co1wc1·tir

cnrCgimcnlsdclancicrs

six

régimenLs

dcdragons, un de chasscurs,eldcuxde cavnlcric

polonaisc, ce qui dcvail portcr" ncur les régi–

mcnts de ccllc ai·mc.

11

avait foil venir de Po–

lognc des instructcurs, formés dans lcur pays

au manicmcntdc la lance, el ilen

fil

la réparli–

Lion

cnt1·c

les nouvcaux régimcnts. 1\prCs avoir

donné

a

ces divcrs ohjcls 11attcntion néccssairc,

il

se

J'Cndit

á

Colognc,

et

arrCta

legenre <le dé–

rcnsc donl ccuc place étail susceptible.

Pcndanl qu'ils'occupail chcmin faisant Je ces

innomlmblcs délails, il cut

a

p1·c11drc plusicurs

détcrminations rclativesa lapo!itir¡uccxtéricurc

et intéricurc de l'Empirc. La cour de Pn1ssc,

profondémcnt inquiCLe, commc on J'a

''u,

de la

gucrre prochainc, eupcrdait Je rcpos. Elle sen-

tait bien que le tcrritoirc prussicn étant le chc–

min obligé des armécs bclligéranlcs, il lui scrait

irnpossiblc de rcster ucutrc, et, nedcvnnt ricn

a

Ja Jlussic, qui en

l807

avait conclu la paix

1t

ses

dépcns, avait mcmc acccpté uneportion de son

tcrritoirc (ledistrictde Biulystok), clicétait dis–

poséc

a

s'nllicr

a

Napoléon, pourvu qu'il lui ga–

rantit l'intégrité du reste de ses Étals, ,et un

dédommagcment territorial si clic le servait

bien. Malhcureusemcnt Napoléon se montrait

sourd

a

SCS insinuations, afia de

DC

JlOS ré1•éJer

lrop tót ses dcsscins, et, dans la terrcur dont

clic était saisic, clic attribuait cellc réscrrn au

projcl d'cnlcvcr

a

un jour donné la royauté,

l'arméc, la monarchic prussicnues.Cettc penséc

désolantc assiégcant sans ccssc le roi, il ne per–

dait pus un inslanL pour armcr, et au licu de

42 mille hommcs (nombre fixé par les traités),

il en av11it plus de lOO millc, dont moitié cn-

1•oyés encongé, maisprétsarcjoindre au moycn

d'unc combinaison qui a été précédemment

cxpliquéc.

Ainsi quenous l'avons <lit, le plan de Ja cour

de Prussc étaiL, au momenl ou les événcmcnts

paraitraicnt murs, d'obligcr Napoléon ase pro–

nonccr, ets'il rcfusail son alliance, de se jetcr

au dcli1de laVislulc avcc.

100,000

ou

150,000

hommcs, et d'allcr rcjoindrc les Russcs par

Kccnigsbcrg. Quclquc dissimulésque fusscnt les

préparatiís decctlc cour, ils ne pouvaicnt écbap–

pcr

a

un observatcur aussi cxcrcé que le maré–

chal Davoust, présent sur les licux, et fort vigi–

lant. Deplus,

M.de

Hardcnbcrg,cssayantclrnquc

jour de fairc cxpliquer le ministre de Francc,

M.

deSaint·Marsan, et, alin d'y réussit', s'atta–

chant

it

lui montrcr tout ce que la Prussc aurait

de moycns

a

offrir

a

l'ullié dont clic épouscrait

la cause, se laissa allcr jusqu'a lui dirc que,bien

qu'cllc !'ul sculcmcnt sous les armes une qua–

rantainc de millc hommcs, clic pourrail au bc–

soin, ctcn quclqtrns jours, en armcr cent cia-

·

quantc millc. Ces mols, échappés au prcmicl'

ministre prussicn, ayaicnl été un trait de lu–

micrc, el Napoléon ordonna

a

M. de Saint-Mat•–

sau de se l'cndrc immédiatcmcnt chez leministre

et chcz le roi, de leur déclarcr

a

!'un et

a

l'aulrc

queses ycux étaicnt enfin ouvcrts sur les pro–

jcts de la Prussc, qu'il fallait qu'cllc désarmat

sur-lc-ehamp, en se fiant a sa parolc d'honncur

de l'admcttrc dans son alliancc

a

des condilions

satisfaisanlcs, lorsquc la prudcncc pcrmcltrait

de s'cxpliqucr, ou qu'cllc s'aLtendit

a

voir le

maréchal Daroust marchcr avcc cent millc