LE CONCILE. -
SEPTE•BllE
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l.
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de dépót les mieux organisés, une compagnie
d'infnnlcrie, pour la mcllrc
n
bord des vaissenux
de lignc et
l'y
Jaisser Irnbituellemcnt en rési–
dence. Le nombre aetuel des vaisseaux armés
étant cl'cnviron 80,
il
suffisait d'ajouler unecom–
pagnie Jans 80 ele ces bataillons de dépót pour
rernplir le vide qu'on y aurait opéré, et pour se
procurer une force lrcs-uLilc sur Ja flolle, soit
qu'il fallut en garantir la súreté, ou eonLrihuer
nu combat en cas de rcnconlre avec l'cnncmi.
Napoléon, suivant sa coutume d'exéculcr sur–
lc-champ ses projels une fois
con~us,
donna im–
médiatement les ordres nécessaires pour J'envoi
deces compagnics degarnison dans lous les ports
de mer ou des rscadrcs élaient réunies. Toujours
impatient dans Ja poursuite des résu)t;ils, il
avait fort insisté
n
Anvcrs pour que les construc–
lionss'y succédasscnt sans reláchc, et qu'aussilót
un vaisscnu lancé
i1
Ja mcr
1
un autl'c le rcm–
pla~at
sur les chantiers. Les bois de construction
monquaient.
11
imagina, pour s'en procu1·cr, un
vaste syslcme de transports, de Ilambourg
a
Amsterdam, au moyen rlc pctits Latimcnls pas–
sant entre Ja lcrre et les iles qui Lordcnt le ri–
vnge de Ja mer clu Nord, depuis les bouchcs de
l'Elbe jusqu'au Zuyderzéc. JIne s'cn lint pas Ja.
Un été fort sec, qui avait donné des vins excel–
Jents (ceux dils de Ja Comete), avait nui au dé–
vcloppement des eéréalcs. Parlout on
annon~nit
une disellc; le prix des grainsaugmcntait 3cha–
quc inslant. Napoléon retira les Jicences aeeor–
dées pour l'cxporlation des grains, et ordonna
n
Hambourg d'achclcr des Llés qui dcvaicnt clre
trnnsportés en Franre, en longcant les cóles, ou
bien en suivant les flcuvcs et les canaux, el
li1
oii
les uns et les autres ne se joignaientpas, encxé·
culant r¡uclqucs pctils trajcts JJ.11' lerre, pour
aller, par excmple, de J'Elbe au Wcser, du
Wcser
a
l'Ems, de J'llms au Zuydcrzée. Vingt
mille chernux de J'artillcl'ie el du lrain, oisifs
jusqu'a l'ouverturc des hostilités contre la Rus–
sie, furent cmpJoyés a
CCS
eourls trajcts, en fni.
sant dcmi·lravail pour les lenir en lrnleine sans
lcsépuiser.
A
pres avoir inspcelé Je régimcnl de Walche–
ren, et prcserit difTércnles mesures rclati1•cs a
la santé des hommcs et
n
Jcur équipcmcnt, Na–
poléon passa en llollandc, et se rcndit
n
Amster–
dam. Le pcuple hollandais, trcs-affiigé d'nvoir
pcrdu son indépendance , cspérail cepcndant
trouver quclque dédommagemer.t dans sa 1·éu–
nion
a
un grand empirc et dans J'administration
vivifiante de Napo!éon. ll y avait cu, quclque
tcmps
auparav:mt,
n
roccasion de la conscrip–
tion, des cxécutions sanglantes daos
l'Ost-Frisc ;
néanmoins, soit Je presligc de la gloirc, soit
J'cntraine111cut des fclcs mcme chcz les pcuples
les plus froids, les llollandais
re~ure1it
avce des
acclanwtions le conc¡uér:rnt qui lcur avail
ravi
Jeur indrpcndancc, et qu'ils n'aimaicnt point,
comrne ils le prouverent bicnlol. L'accueil ful
tel, que Napoléon put s'y lrompc1'. A l'aspect de
ce pays si riche, si heureuscment disposé pou1·
les grandes opéralions
rnaritimrs,
el l'acc11cil–
lant si bien, i/ enfanlnmi/le combinaisons nou–
rcllcs, lui aecorda des faeililés pour la peche,
supprirna clivcrses entrares
qui gc':naicnt la na–
vigation inléricure du Zuydc1zée, et le Jaissa
pour un moment rempli d'espérances et d'illu–
sions.
Entre autres préoeeupalions qui avaicnt ali iré
Napoléon en llollandc, malgré la mnuvaise sai–
son, eelle de la défcnse de nos nouvclles fron–
tiCres
n'était
pos In rnoindre. Avcc
!'admirable
coup d'ccilqui,;\ la simple vue d'une carte, lui
fnisait discerner commcnl on pouvait défendre
ou nttaquer un pays, il découvrit s111·-le-champ
Je mcilleur syslcme de défcnse pour Ja Jlollande.
11
décida d'abo1·d que, vu les dangc1·s qui pnu–
vaicnt
In
mcnaccr du cóté des Anglais, le g1·aoJ
dépót
du maléricl de guc1·re ne scrait ni an
'fcxcl, ni
ñ
Amstcrdam, ni mCmc
i1
Jlollcrda111
1
mais
:'i
An\'ers, el il ordonnn
de
commcncc1· s:'lns
délai le lran po1·1
ii
Anvcrsde toules les riehcsscs
des arse11nux holl;111dais.
11
décida qu'il y :wrnit
une prcmicre lignc de défcnse passant par Wc·
sel, Koc\'ordcn el
Groni11guc,
cmbrnss:inl non–
sculement Ja llullandc proprcment dite, mais
les Gueld1·es, J'Ovcr-Yssclet Ja Frise, lignc faible
du rrslc. et n'nyant que la vnlcur dºounagcs
nvancrs.
JI
en dé.:;ig:na une sccondc plus f'ortc,
se détaclrnnl du
Rliin
vcrs Ernmc1·ich, suivnnL
l'Ysscl, passant par Dcvcnler el Zwnlle, cmbras–
sant les Gucldrcs et une moilié du Zuydcrzéc,
couv1·a11t prcsque toutc Ja Hollande, moins Ja
Frise.
~Jais
il éiablit que Ja vraie lignc de dé–
fcnse élait celle qui, abandonnant Je llhin, ou
Wahal, sculcmcnt
o
Gorcum, allait aboulir
a
Naardcn sur le Zuydc1·zce. Cclle Jignc, en effct,
eouvrait Ja partic la plus hollandaisc de la llol–
J;i11de, composée de tcrrcs fc1·tiles, de villes flo.
rissantcs, toutcs siluécs au-dcssous des caux, et
pouvant au moycn des inondations Ctrc
conrcr·
tics en ilcs imprcnab!cs, qui se raLtachcraicul nu
Hhin pa1· Je puissanl Jiras du Wahal, de maniere
'JUC
Ja nou\'cllc Francc, <léfonduc par la magni·