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UVRE

QUARANTE ET UNIEME.

de pré\'oir l'avcnir, il cUt fallu ménagcr ccl or–

gucil inscnsé; muis on comprcnd l'indignation

du ministre de Frunce, car ily a des choscsque,

dut-on perir

a

l'instant mcrnc, on nedoil jamais

sou!Trir. Poursuivant cct cnlrcticn, leprince par–

vcnu s'était ré¡wndu en prodigicuscs

w1nlcrics,

arait rnppclé toulcs les bntaillcs auxqucllcs il

avnit nssisté, et prélcndu, ainsi qu'il le faisait

ordinaircrncnl avcc ses familicrs, que c'était luí

qui nvnit

ga~né

la hataillc d'Auslcrlitz, ou il

n'avait pas brtilé une amorce,celle de Fricdland,

oti il n'était pas, celle de Wngram, oú il avait

suivi Ja déroute de ses soldats.

11

avnit dit cn–

suitc c¡u'on lui en voulait

ñ

Paris, il lcsavaitbicn,

mais qu'on ne le détróncrait pus; qu'il avait en

Sucdc un pcuple dévoué qui lui é1ait altnché

jusqu'il Ja mort; que récemmcnt ce pcuplc avait

voulu détclcr so voilu1·c et la traincr, qu'il avait

foilli

s'é\•anouir d'émolion ; que dCs c¡u'il parais–

sait les soldals suédois était saisis d'cnlhou–

sinsme, qu'il vennit de les passcr en rcvuc, que

c'élnicnt des hommcs supcrbcs, des colosscs,

qu'avcc cux

il

n'aurait p:.is bcsoin de tirer un

coup de fusil, qu'il n'aurnil qu'i1 lcur dirc :

E"

avant, marche!

et qu'ils culbutcraicnl quclquc

cnncmi que ce

íút,

et que sous ses ordrcs ils

seraicnt ce qu'avaient

été

les Saxons

ñ

Wagram,

c'cst-a-di1·e les prcrnicrssoldnts de l'nrrnée fran–

~ais.

11

Ah ! c'cncst

trop,

s~étnit

éci·ié

M.

Alquicr

qui n'y lrnail plus, ces colosses, s'ils son! jamnis

opposés

h

nos soldats, lcur feront l'honncur de

tircr des eoups de fusil, et il

"°'

suflira pas

de

lcur

préscnec pour cnfonccr les rangs de l

1

tJr–

mée

frnn~nise.

11

BerntJdotte, dnns un étnt d'cxal–

tation fébrile, s·étnit alors écrié, commc un

hommc en démcnce, qu'il était sou\'crnin d'un

pnys in<lépcndant, r¡u'on ne l'avilirnit pas, qu'il

mourrait plutótqucde lesouffrir ...- Etson fils

cnfo11t élanl enIré par hnsnrd dans Jecabincl ou

nvnit liru cet cntrcticn, il Pnvait

pris

dnns

ses

hras

en

lui

disnnt :

1(

N'est-cc

pns,

mon fils

1

que

tu

seras comme

ton

pi:re,

et

que

tu

mourras

plt.1tót que de te lnisscr nvilir?...

i•

Puis, ne sa–

chnnt plus co1nmcnt se tirer de cctlc sccnc ridi–

cule, désirant au fond du creur r¡u'cllc rcslat

sccrclc, ilavail ccpc11dnnl poussé la fa nfaronnadc

jusqu'n dirc

i1

M. Alquier: " Je vous p1'ÍC de

mandcr ;\ J'cmpcrcur Nnpoléon lout ceque rous

venez de roir et cl'cntendrc. - Vous le voulcz

1

lui avnil répondu M. Alc¡uicr, ch bien, il sera

fail commc vous désirez. "EL il s'était retiré sans

ajouter une parolc. Dans la bouche d'un per-

-sonnngc aussi peu vrai que Je prince royal, ses

derniers motssignifiaicut : " Ne diles rien de ce

que vous avcz entendu. ,, Mais M. Alquicr, qui

cut été plusutilc

a

sonsouvcrain en tnisant cetlc

scCne, n'osa pas manqucr au dcvoir strict de sa

profession, et il manda toul

a

París '· Napoléon,

qui ne prévoyait pos alors les crucllcs punitions

que la Providcnce Jui réscrvnit, qui ne prévoyait

pas combien pour l'humilicr davanloge clic fcrnit

partir de bas les coups qui le frapperaicnl bicn–

tót, sourit de piLié en lisant ce dangcrcux récit,

se dit qu'il avail bien dcviné ce ereur dévoré

d'cnvic , en le rcgardant dcpuis longtemps

comme capablc des plus noires trahisons, et ne

voulut répondrc que par un haut dédain

h

desi

ridiculcs cmportcmcnls.

JI

ordonna :\ M. Alquier

de quillcr Slocld1olm sans rien dirc, sans prcn–

drc congé du princc royal, et de se rcndrc de

sa pcrsonnc a Copenlrnguc.

11

cnjoignit

a

M. de

Cabrc, sccrétnirc de la Jégation, d'cn prcndre

les nffaircs en nrnin,dcncjamnis visilcr le princc

royal, de n'avoir de relation qu':wce les minis–

tres suédois et pour les a!Taircs indispensables

de so mission.

11

fil savoir au ministre de Sucde

a

Pnris que si satisfaction n'était pas accordéc,

surlouL pour l'a!Tairc de SIJ'nlsund, le trnité de

pnix nvcc la SuCdc serait non avcnu, et les rela–

tions rélablics cornme sous Gusta

ve

IV, e'est-it–

rlirc su1· le picd de gucn c. C'était annonccr

d'avnncc le sort réSCl'Vé

a

la Pornéranie sué–

doisc.

Napoléon cut cncorc pcndnnt ce voynge des

ordrcs

a

donner rclativcmcnL aux a!Taires rcli–

gicuscs.

Lo

députntion de prélats et de cardinnux cn–

voyée

a

Savonc arnit lrouvé Pie VII, commcde

coulurnc, doux et bicnrcillnnt, quoique ngité

par la gravité des

éréJJcmcnts,

et

n'avnit

p<~s

cu

bcaucoup de peine

it

Jui persu:lflrr que le décrcl ·

du concilc était aeccplable. Ce nouvcau décrct,

COllllllC011

doit s'rn

5011\'Cllir,

olJligeniL le pape 3

clonncr aux évCqucs nommés l'inslitulion cnno–

niquc dans un délai de six mois; npres quoi, Je

mélropolitain ét:iit autorisé

i1

la confércr. Quoi–

quc ces dispositions portasscnL une allcinte évi–

dcnlc au principe de l'inslitution canoniquc,

dont

pcrsonnc nlors ne prcnaiLsouci pnrcc qu'on

étuit cxclusivcment frappé dans le momcnt de

l'abus qu'un pape, mCmc cxccllcnt, pou\'ait en

faire, !out Je monde insista auprcs Je Pie

Vil

pour qu'il approuvat le décrct duconcilc.Quant