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LIVRE QUARANTE ET UNIEME.

n'avaicnl plus aucun role

a

joucr, CI J'hiVCl' s'op–

prochant, l'<igc de la plu1rnrl d'cnLre cuxcxigcant

qu'ils se misscnt en roulc avanl la mauvaisc

saison, il élait naturcl el nullcmcnt olfcnsanl ele

les congédicr. Le ducdeRovigo avail les moycns

d'auLorité el mcmc de douccur néccssaircs pour

hatc1·tousces départs, et d'aillcur• il savait mclcr

asscz de bonhomic

a

la tcrrcur c¡u'il inspirail,

pour s'acquitlcr <lesa commissioniilnpl11sarandc

snLisfnction de son maiLrc et de ccuxqu'il s'agis–

sait cl'éloigucr. Napoléon lui en donna l'ordre,

ne voulanl plus en rcntrant

ii

Parisy Lrouvcr ce

qu'il appclait une

convention de dévots.

Ces résolutions priscs, Napoléon continua son

voyage, acheva l'inspcction des troupes et clu

maLériclqu'on achcminait duRhin sur l'Elbc, et

puis rcpartil pour París, ou il arriva dans les

premiers jours ele novcmbrc. D'autrcs suites de

grandes alfaircs l'y atlcndaicnt. La Prussc, lo

Sucdc avaient répon<lu

ii

ses sommaLions impé–

ricuscs. La Prussc, mise en dcmcure de suspcn–

dre ses armcmcnts, et placée entreccllcsuspcn–

sion OLl une marche immédialc clu maréchal

Davousl sur llcrlin, s'étaiL soumisc. La parolc

solcnncllc donnéc par Napoléon avait d'aillcurs

rassuré le roi de Prussc, et ce princc avaiLde–

mandé sculemcnt qu'on procécli1t sur-lc-cLarnp

a

la discussion du lraiLé d'alliancc qui dcvait luí

garantir ses Élals aclucls et un agrandisscmcnl

a

la paix. Napoléon conscnLiL

ii

ouvrir ccttc né–

gociation, mais en ordonnanl de la lrainct•en

longucur, pour que la Russic, 11ui croyait la

gucrrc ccrlainc, ne la crút pas si prochainc.

L'orclrccnvoyé

ii

M. Alquicr de se lransporlcr

:'1Copcnhaguc avail Lcl'l'ifié le princc royal ele

Succlc, qui n'était ficr qu'en "PP"rcncc.

11

se

prit

:\

dircque M. Alquicr, accouLumé i1b1·ouil–

lcr son gouvcrncmcnt

"''CC

Lous les cabincts

auprcs desqucls il résidait, avait défiguré les

sci:ncs qui s'étaicnt passécs.

11

n'cnétaiL rico, cL

M. Alquicr n'avait dit que la slJ•icLc vérilé, Mais

ce nouvc"u Suédois, si épris ele sa nouvcllc

paLrie, et qui avaiL demandé qu'on répélat tout

a

Napoléon, était fort embarrassé maintcnanl

dece 11u'il nvait <lit, car c'élaiLpar imprudcnce,

el non par prévoyancc, qu'il tennit une si mau–

vaisc conduiLc cnvcrs son pays natal. Le roi cn–

corc régnant, nevoulant pas laisscr g:ilcr cln1·an–

tagc les relntions avec la Francc,rcprit lagcsLion

des "fraires, mais la hainc clu princc roy,.1, un

pcu plus cachéc, n'cn dcvint que plus dongc–

rcusc.

11

commcn~a

des ce momenL de sourdcs

mcnécs pour rapprocher l'Anglctcrrc de la Rus–

sic , et ololigé de s'cxpliqucr avcc ccux qui

l'av,.icnL nommé par pcnchanL pour la France, il

se Lira d'cmbarras en <lisant que la mésintclli–

gcncc qu'on cléplorait, el qu'il cléploraiLaussi,

était la suiLc d'un malhcur particulicr desa vic,

m"lhcur qu'il se \'oyaiL forcé d'avoucr, c'élaiL

d'avoir inspiré

a

Napoléon une ardenle jalousic.

On comprcnd avec quel dédain Napoléon clut

accucillir de tcllcs forfanlcrics : il rceommaoda

de nouvcau une abstcntion complete de touLcs

rclalions avec le princc royal, et la poursuilc

modéréc mais inílcxiblc eles réclarnaLions de la

Francc rclativcmcnt

il

laconLrebandeet i1l'effu–

sion du sang des maLclols

fran~"is.

llcnlré

ii

París, Napoléon orclonna

a

ses rni–

nisLrcs de rcchcrchcr avcc soin les afraires admi–

nistraLivcs, de quclc¡uc naturc c¡u'cllcs fusscnl ,

qui pouvaicnL réclamer une solution , afin de

n'cn laisscr aucunc en soulfrance lorsqu'il parti–

raiLau printcmps pour la Russie, et se miL

a

les

expéclicr loules, sans ccsscr de donner

a

ses

préparatifsmililaircs l'aLtcnLionla plusconstante,

Sa puissanlc organisation pouvait, en cfTct, suf–

firc aux unes commc aux auLrcs. Malhcurcusc–

mcnL, si grand, si puissanl que soiL le génie

d'un hommc, il y aquclquc chosc de plus granel

que luí, c'cst l'univcrs, qui lui échappc quand

a

luí seul il vcut l'cmlirasscr tout cnLicr! Avant

de suivrc Nnpoléon dans le goulrrc ou il allait

bicntóL s'cngagcr, il fauL rctraccr les dcrnicrs

événcmcntsqui vcnaicntdcsc passcr cuEspagnc,,

et dont l'imporl"ncc, soit en cux-mcmcs, soit

par rapporLi1 i'enscmblc des nlTaircs, élaiL loio

cl'ctrc médiocrc. Ce réciLsera l'objct du livre

suivnnt.