74
LIVRE QUARANTE ET UNIEME.
n'avaicnl plus aucun role
a
joucr, CI J'hiVCl' s'op–
prochant, l'<igc de la plu1rnrl d'cnLre cuxcxigcant
qu'ils se misscnt en roulc avanl la mauvaisc
saison, il élait naturcl el nullcmcnt olfcnsanl ele
les congédicr. Le ducdeRovigo avail les moycns
d'auLorité el mcmc de douccur néccssaircs pour
hatc1·tousces départs, et d'aillcur• il savait mclcr
asscz de bonhomic
a
la tcrrcur c¡u'il inspirail,
pour s'acquitlcr <lesa commissioniilnpl11sarandc
snLisfnction de son maiLrc et de ccuxqu'il s'agis–
sait cl'éloigucr. Napoléon lui en donna l'ordre,
ne voulanl plus en rcntrant
ii
Parisy Lrouvcr ce
qu'il appclait une
convention de dévots.
Ces résolutions priscs, Napoléon continua son
voyage, acheva l'inspcction des troupes et clu
maLériclqu'on achcminait duRhin sur l'Elbc, et
puis rcpartil pour París, ou il arriva dans les
premiers jours ele novcmbrc. D'autrcs suites de
grandes alfaircs l'y atlcndaicnt. La Prussc, lo
Sucdc avaient répon<lu
ii
ses sommaLions impé–
ricuscs. La Prussc, mise en dcmcure de suspcn–
dre ses armcmcnts, et placée entreccllcsuspcn–
sion OLl une marche immédialc clu maréchal
Davousl sur llcrlin, s'étaiL soumisc. La parolc
solcnncllc donnéc par Napoléon avait d'aillcurs
rassuré le roi de Prussc, et ce princc avaiLde–
mandé sculemcnt qu'on procécli1t sur-lc-cLarnp
a
la discussion du lraiLé d'alliancc qui dcvait luí
garantir ses Élals aclucls et un agrandisscmcnl
a
la paix. Napoléon conscnLiL
ii
ouvrir ccttc né–
gociation, mais en ordonnanl de la lrainct•en
longucur, pour que la Russic, 11ui croyait la
gucrrc ccrlainc, ne la crút pas si prochainc.
L'orclrccnvoyé
ii
M. Alquicr de se lransporlcr
:'1Copcnhaguc avail Lcl'l'ifié le princc royal ele
Succlc, qui n'était ficr qu'en "PP"rcncc.
11
se
prit
:\
dircque M. Alquicr, accouLumé i1b1·ouil–
lcr son gouvcrncmcnt
"''CC
Lous les cabincts
auprcs desqucls il résidait, avait défiguré les
sci:ncs qui s'étaicnt passécs.
11
n'cnétaiL rico, cL
M. Alquicr n'avait dit que la slJ•icLc vérilé, Mais
ce nouvc"u Suédois, si épris ele sa nouvcllc
paLrie, et qui avaiL demandé qu'on répélat tout
a
Napoléon, était fort embarrassé maintcnanl
dece 11u'il nvait <lit, car c'élaiLpar imprudcnce,
el non par prévoyancc, qu'il tennit une si mau–
vaisc conduiLc cnvcrs son pays natal. Le roi cn–
corc régnant, nevoulant pas laisscr g:ilcr cln1·an–
tagc les relntions avec la Francc,rcprit lagcsLion
des "fraires, mais la hainc clu princc roy,.1, un
pcu plus cachéc, n'cn dcvint que plus dongc–
rcusc.
11
commcn~a
des ce momenL de sourdcs
mcnécs pour rapprocher l'Anglctcrrc de la Rus–
sic , et ololigé de s'cxpliqucr avcc ccux qui
l'av,.icnL nommé par pcnchanL pour la France, il
se Lira d'cmbarras en <lisant que la mésintclli–
gcncc qu'on cléplorait, el qu'il cléploraiLaussi,
était la suiLc d'un malhcur particulicr desa vic,
m"lhcur qu'il se \'oyaiL forcé d'avoucr, c'élaiL
d'avoir inspiré
a
Napoléon une ardenle jalousic.
On comprcnd avec quel dédain Napoléon clut
accucillir de tcllcs forfanlcrics : il rceommaoda
de nouvcau une abstcntion complete de touLcs
rclalions avec le princc royal, et la poursuilc
modéréc mais inílcxiblc eles réclarnaLions de la
Francc rclativcmcnt
il
laconLrebandeet i1l'effu–
sion du sang des maLclols
fran~"is.
llcnlré
ii
París, Napoléon orclonna
a
ses rni–
nisLrcs de rcchcrchcr avcc soin les afraires admi–
nistraLivcs, de quclc¡uc naturc c¡u'cllcs fusscnl ,
qui pouvaicnL réclamer une solution , afin de
n'cn laisscr aucunc en soulfrance lorsqu'il parti–
raiLau printcmps pour la Russie, et se miL
a
les
expéclicr loules, sans ccsscr de donner
a
ses
préparatifsmililaircs l'aLtcnLionla plusconstante,
Sa puissanlc organisation pouvait, en cfTct, suf–
firc aux unes commc aux auLrcs. Malhcurcusc–
mcnL, si grand, si puissanl que soiL le génie
d'un hommc, il y aquclquc chosc de plus granel
que luí, c'cst l'univcrs, qui lui échappc quand
a
luí seul il vcut l'cmlirasscr tout cnLicr! Avant
de suivrc Nnpoléon dans le goulrrc ou il allait
bicntóL s'cngagcr, il fauL rctraccr les dcrnicrs
événcmcntsqui vcnaicntdcsc passcr cuEspagnc,,
et dont l'imporl"ncc, soit en cux-mcmcs, soit
par rapporLi1 i'enscmblc des nlTaircs, élaiL loio
cl'ctrc médiocrc. Ce réciLsera l'objct du livre
suivnnt.