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LES

~OHORTES.

-

OIARS

·1815.

529

convoquer lesconscils de départcmcnt, tachcr de

provoquerdc

la

partdcs fonclionnaircs, ou des fa–

milles attachéesau gouvcrncmcnt, l'offrcdequcl–

ques-uns de leurs fils,en promettantqueleur sang

ne serait pas prodigué, puis s'autoriser de ces

manifestationspourdésigncr cux-mcmcs un nom–

bre suffisant de jcuncsgensparmi les filsdcsriches

propriétaircs vivant enété dans.Jcurs tcrrcs, en

hiverdansIcsquartiersaristoeratic¡uesdesgrandes

villcs. On comptait sur l'amour-proprc, sm· J'ac–

tivitédcsjcuocsgcns, pour les amencr 11 consentir

11 dctcllcsdésignations, et 11 défautsul'lcs moycns

rle contraintc, sileneieux mais efficaccs, dont les

préfets élaicnt alors largemcol pourvus.

Napoléon se trouvait done fort dédommagé de

Ja survenancc d'un nouvcl cnnemi par cctteaug–

menlation de ressourccs, et il paraissait aussi

animé

a

la gucrre que dans le temps de sa pre–

miere jeuncsse. Toutcfois ayant paré par ccttc

extcnsion de ses armcmcnls 1 ce qui vcnail de se

passer en Prussc, ilfallails'occupcrégalcmentdc

l'Autriche, qui, tout en gardanl le litre d'alliéc,

prenail déja peu it peu le rólc de médiatrice, el

pouvait etrc conduilc bienlót

a

1111

rólc cocorc

moins amical. Dcpuis la défcction de la Prusse

clic dcvcnait prcssanlc en cffcl, voulait qu'on lui

donn:it de quoi négocicr,de quoi préparcr Ja paix

qu'ellc disail indispensable, el ilallail clrcbicntót

difficilc de se rcfuscr it unecxplication avcc clic,

surtout le princc de Schwarzcnbcrg étanl en

roulc pour Paris, et ayant un tcl acccs aupres de

Ja cour des Tuilcrics que les réliccnccs it son

égardseraienl prcsquc impossiblcs. Napoléon en

observant les aliuresde la cour d'Autrichc s'était

bien demandé si'ellc ne scrait pas capablc clle–

mcmc de se mcttre de Ja par tic contrc lui; mais

il s'était pcu arrclé

a

ccllc idéc, par les raisons

suivantcs. Sclon luí, le public a Vicnnc n'étail

pas aussi cxigeant qu'a Bcrlin, et la cour n'était

pas aussi faiblc. De plus, l'Aulriche avait con–

traclé avcc nousdes liens de famillc et d'alliancc,

qui élaicnt sinon une clrnlnc indestructible, au

moins un embarrns, car In pudcur cst un joug

qui a sa force. Ce n'élait pas lout de suite que

l'Autrichc pourrait oablier et le mariagc de

Marie-Louisc, et le lraité d'alliancc du 14. mars

1812. En oulre clic élail gouvcrnéc par des

hommes qui avaicnt appris

a

redoulcr les armes

fran~aiscs.

L'Autrichc cnfin

était

une puissancc

int.ércsséc, qui avant tout, en toutc circonstancc,

chúchait

i1

bien gércr ses nffoircs, et qu'on

dominerait par I'intéret, c'est-11-dirc pa1· le don

de quclquc riche territoirc. Ainsi, crainlc de la

gucrrc ovcc la Francc, désir de gagncr quclquc

cl1osc

ii

ce vaslc t11m11ltc deJ'Europe, voilit

!1

qnoi

Napoléon réduisait en ce momcnt toutc la poli–

tiquc de l'Autrichc, et malheurcuscmcnt pour

lui et pour nous, il se trompait. JI ne voyait pas

que l'Autrichc, intércsséc sans doulc, mais sage

autant qu'intércssée, mcllait fort au-dcssus de

r1wantrigc

nrntéricl

crune

cxlcnsion de tci'ritoire,

l'avantagc politic¡uc de rcconquérir l'indépcn–

dancc de l'Allemagnc, et d'étnhlir ainsi un mcil–

leur équilihrccn Europc,qu'cllcaimait mieux cn–

fin avoir une place un pcumoindrcdans unordre

de choscs stablc el bien pondéré, que d'cnavoir

une plus grande dans un ordrc de choscs mal

équilibré, odicux 1 tout le monde, et qui ne

pouvait pasdurcr, parce qu'on ne fonde ricn sur

lahainc univcrscllc. D'aillcurs, c¡uant aux acqui–

sitions territoriales,

it

n'était ricn qu'on ne luí

offrit du coté de la eoalition curopécnne, et

qu'onne ful pl'()t a Iui donncr, de maniere qu'i1

sern11gcr contrc nous, clic avait

a

gagner,outre

<le vastcs agrnndisscmcnts, une mcilleure consli–

tulion de l'Europc, avantagc auquel clic tcn•il

plus c¡u'a tout autrc. Une raison, une sculc, l'ar–

retait, Ja CJ'ainlc de rcnlrcr en gucrrc 3VCC

nous, cr<1intc que l'augmcntation inccssnntc d1l

nombrede nos cnncmis devait chaquc jour atté–

nucr.

Ne voyant ainsi dans lecabinet autrichicn qur

la craintc et l'intérct, Napoléon chercha dons la

défcction memc de la Prusse les moycns de s'al–

lachcr ce cabinct, et il imagina de Jui offrir les

appills suivanls. L'Autrichc voulait l• paix, et il

la souhaitait lui-rnCmc

1

toujours

i1

sa mnniCrc,

bien entcndu. Ccttc puissancc, selon Jui, avait

Je moycn ¡J'amencr trcs-prochaincment cctte

paix si désiréc, et de Ja conclurc

a

son gré,

commc au gré de la Francc. Elle armait, il Je

savait, et il l'y poussait Iui-mcmc. Ainsi clic re–

crutait le corps auxiliairc du princc de Schwar–

zcnbcrg retiré

a

Cracovie, et le corps d'óbscrva–

tion de la Gallicic; clic formait de plus une

réscrvc en BohCmc. Le tout préscntait déja cent

mille combattanls cnviron. Elle pouvait des le

début de la campagnc cmployer ces cent mille

hommes d'une maniere décisivc, et on vcnait de

Jui en fournir l'occasion la plus naturcllc. On

avait en effet accucilli asscz mal ses ouvertures

depaix, et clic étail fondéc

11

en conccvoir un

notable déplaisir. Elle poilvait des lors se consti–

tucr· toul de suite médiat.ricc, sommcr les ¡rnis–

sances belligéranles destipulcr un armisticeafio

<le

négocicr en

rcpos,

puis

1

si on

n'écoutniL

pas