LIVRE QUARANTE-SEPTlEME:
tiou de l'fllyrie ! Certcs'Ja Francc conservan! Ja
ligue du Rhin, plus Ja Hollande, conservoni le
royaumc de Westphalie commcÉlat allié, c'cst–
a-dire vassal, Je Piémonl, Ja Toscanc, Rome,
commc départemcnts
fron~ais,
Ja Lombardie,
Naplcs, commc principautés de famillc, Ja France
était l'cmpirc le plus puissant qui se pul ima–
gincr, plus vastc meme qu'il n'aurait fallu le dé–
sirer, cor il élail douleux que les succcsscurs du
grand hommc qui aurait fondé cet cmpire pus–
sent legardcr tout cntier. L'Autriche avait raison
de dire qu'il faudrait se battrc, et se battre
heurcusement cncorepourobtenir tousces terri–
toires, surtout celui de la llollande; mais l'aban–
don de l'Espagne cut probablcmcnt décidé J'An–
glctcrrc en favcur de cctlc paix ; quant a J'Italie,
011
se scroit résigné
a
nous la Joisser, si l'Autri–
ehe s'y étail résignée clle-mcme; cnfin quant
a
la Westphalic, ce qui prouvait qu'on était dis–
posé
a
eéder sur ce point, e'est qu'a Breslau
l'cmpcrcur Alexandre et le roi de Prusse avaient
refusé de prcndrc des engagcmcnls avcc l'élcc–
tcur de Hessc-Casscl, bien qu'il s'olfrit
a
Jacoa–
lilion les mains pleines de millions, sa fo1·tunc
Jui ayant été secrcterncnt eonscrvéc par le dé–
voucmcnt d'unc puissante maison financiCrc,
qui
corumcn~ait
alors
a
s'élevcr en Europc, cellc
des frercs Rothschild.
Du restequclquc paix qu'on fiit pret a adruct–
trc, ou
a
rcfuscr, il ne fallait pas, comme le
disait M. de Mcttel'llieh avec une prol'oudc sa–
gesse, annonccr des volonlés absolucs, qui dc–
vaient rendrc impossiblcJ'ouvcrturcdes négocia–
tions, qui dcvaicnl mcmc cmpcchcr Je premicr
cssaide la mécliation nulrichienne, et qui dCs lors
allaient obliger le eabinet de Vienne
a
se pronon–
cc1·
louL de
suite, ou pour nous ou contrc nous,
et probablcment contrc nous, ce qu'il n'avouait
pas cncore, mais ce qu'il était facile de devincr
pOUI' peu qu'on CÚt COllSCl'VC Ja JiJJCrlé de SOIJ
jugerucnt. - Laissez. avait ajoulé M. de Mct–
tcrnich dans ses fréquents entrclicns avec
n1.
Otto, laissezs'asscmbler des négociatcurs, et
une fois réunis, ils sc1·ont menés plus Join qu'on
ne le croil, car le monde vcut la paix, et la
demandcra si forlcmcnt au premicr congrCs as–
semblé, que ce cougrcs ne pourra pas Ja lui
rcfuser. -
Daos ce momcnt mCmc se trouvait vérifiéc la
parfaitc juslcssc de ces conscils. En clfct, sur
l'autorisationqui lui orait été adressée de Paris,
le cabinct de Vicnnc avait cnvoyé M. de Wes–
senbcrg
a
Londres, M. de Lcbzellern
1t
Kalisch,
pour olfrir, non pas sa médiation (ce mol était
modestemcnt réscrvé pour plus tard ), mais son
cntrcmise aux deux principales eours belligé–
ranles, afin d'amencr un rapprochcment avcc la
Francc, et une paixdont lout Jemonde, éerivait–
il, avait un pressant besoin. M. de Wcsscnberg,
aprcs avoir pris lavoic de Harnbourg, ou Ja po–
lice fl'ancaisc s'était mCmemontréc assez incom–
modc
a
;on égard, ce qui avait été un nouveau
gricf pour les gazcttcs allemandes, s'était rendu
a
Londres, y avait été
l'C~U
par lord Casllcreagh
avcc une extreme politcssc, mais
re~u
secrctc–
mcnt, afin de ne pas causcr une inutilc émotion
a
l'opinion publique. LordCasllercagb en Jui té–
moignant Ja plus vive satisfaetion de voir un
agcnt aulrichicn
a
Londres, le plus grand eru–
presscmcnt
a
acccplcr l'cntremisc de l'cmpercur
Fran~ois,
Jui avait dit que probablemcnt il de–
vait savoir que sa mission était désormais saos
objct, car le discours de J'empereur Napoléon,
maintenant eonnu de loulc l'Europc, ne laissait
plus lemoindre doute sur sa résolution de u'ad–
metlrc aucunc condition raisonnable;que si lui,
M. de Wessenbcrg, n'avait pas déja été rappelé
i1
Viennc aprcs un te! discours, c'était par suite
Je Ja difficulté des eommunieations, qu'il le sc–
rait bienlót ccrlaincmcnt, car il n'y arail plus
aucun moycn de négocier; qu'ausurplus il pou–
vait rcslcr
a
Londres s'il lui plaisait, que l'An–
glctcrrc scrait loujours prclc
a
traitcr sur des
bases équitablcs, qu'ellc ni ses alliés n'enlcn–
daient contcstcr a la Franec la juste grandeur
duc
a
ses c!Torts et
a
ses longues gucrrcs, mais
qu'on ne livrcrnit jamais la génét'eusc Espagne
a
l'usurpation de Napoléon. En un mot,
!11.
de
Wcsscnbcrg
avail
élé accucilli d'une maniCre
qui confirmait l'cnticre vérilé de tout ce que
M.
de Mettcrnieh conscillait, commc base indis–
pensable de la paix futurc.
AKalisch,au camp desRusses,
011
avait dilfél·é
lantót sous un prclcxlc, tanlót sous un aulre,
de rcccvoir M. de Lebzellern; pu is on al'ait fini
par l'admctlrc, apres s'etre donné le tempsde se
concerler avec le cabinct deLondres, et alors on
l'avaiL accucilli avec des égards ínfinis, méme
avcc des carcsscs, et on Jui avait dit qu'on.dési–
rail la paix,
lJU'on
la négocicrait volonticrs par
J'cntrcmise de J'Autriche, mais que cettc cour
dcvait sentir l'impossibilité de Lraitcr avcc J'eru–
percur Napoléon aprcs les déclarations qu'il l'C–
nait de faire, qu'clle-meme reconnaitrait bicntót
l'impossibilité de s'cotendrc avcc cct ambilicux
insotiablc, qu'alors elle rcviendrait
a
son union