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LES COHOllTES. -

llARS

1815.

5~ 1

provoquécsbien g

1·atuilcmcnt.cn

·I

í92

(elle n'au–

rait pas dti en pcrdrc le souvcnir), ce n'était pos

Ull

motif

sérÍCllX

il

al!égucr, pour UOC

rupturc

d'alliancc, que les trois faits que nous vcnons de

. r•pporter.

11

cut été plus simple et plus digne

de dire que, longtcmps vaincus, opprimés, on

lrouvait l'oceasion de se rclever, et qu'on la sai–

sissait. Mais soyons justes

a

notrc tour, et eonvc–

nons que l'opprimé a contrc sou opprcsscur le

dmit de la ruse. 11 y perd de sa dignité, mais il

ne manque 3 personne. Le 28 février, jour de la

signature du traité avcc la Russie, le roi, aITcclant

une irritalion qui, si clic élait sincere, venait

de la peur qu'il éprouvait en prcnant un parti

si grave, cxigea c¡u'on adressat

a

M. de Saint–

Marsan une note, oti

il

nous était demandé

compte pércmploircmeut, et avcc sommation de

répondrc lout de suite, des dernicrs acles impu–

lés

a

i'armée francaisc. M. de Saint-Marsan ne

pouvant répondre

l~i-memc,

la note fut envoyéc

a

París par eourricr extraordinaire.

Mais on ne se caehait plus, on n'cn avait plus

la force, et la joic des patriotcs accourus

a

Ilrcs"

lau, entourant le roi,

le

félicitant publiqucment

de su conduile, ne laissait aucun doutc su1· la

Tésolution prisc. D'ailleurs une suite de mesures

lout

a

fait significativcs viment rendre

a

pcu

presofficicllcla rupturc avec laFrancc. On donna

cours forcé de monnaie aux papicrs d'Élat qui

répondaicnt 3 nos bous du Trésor. On décréta

la formation d'une grande arméc prussicnne en

Silésic. L'illustrc général Illucher , cclui qui

avait toujours manifesté de l'asservisscment de

son pays le plus noble chagrín, fut nommé com–

mandant en chef de cettc arméc. Le général

Scharnhorst,qui avait leplus contribué

a

cntrai–

ncr le roi, fut nommé chef d'état-rnajo1' de cctte

mémc arméc. Enfin Je proccsdu général.d'York,

qui n'avait janrnis

élé

commencé, se trouva,

di

t–

on, terminé

it

son avantage.

11

fut déclaré inno–

cent, et l'éintégré dans le commandement des

troupes dout

il

avait déterminé la défection. Les

otlicicrs prussiens qui, apl'CS l'alliance avcc la

Fl'ancc, avaient portéen Russic leur patriotismc

indigné, Jcs généraux Gneiscnau

1

Clauscwitz,

furent appclés, pourvus de grades, et comblés

de récompcnscs.

Aprcs de tcllcs manifcstations, il n·y avait

plus de coutrainlc

i1

s'imposcr, et l'cntrcvucdes

rlcux souverains nouvcllement alliés cut licu le

15 nrnrs. Alcxandrc, accompagné de M. de Ncs–

sclrode et d'une foule de généraux, enlrn dans

la capitale de la Silésie,et, au milicudes applau-

disscments du pcuplc, des acclamations de l'ar–

mée, se jeta dans lcs brasde l'ami, sac1·ifiéjadis

a

Tilsil, et relrouvé réccmment dans le désastrc

de Moscou. Le fougueux et générenx baron de

Stcin, rcleuu cfans son lit par d'afTrcuscs

soul~

franccs, n'était pas la pour assistcr

a

un événe–

ment qui était son ouvrage. La villc fut trois

jours illuminéc, et le roí cut du reste le soin de

faire cntourer par ses proprcs gardes la maison

de M. de Saint-Marsan, afin qu'cllc n'cssuytit

aucun outrage. Pcndant ce séjour d'Alcxandrc

it

Ilrcslau, M. de Hardenbcrg, qui n'avait ccssé de

gardcravcc M. de Saiot-Marsan un silcncc triste,

mais tcllcmcnt cxprcssifque ce n'était prcsquc

pas du silence, le rompit en lui remcttant le

17 mars ladéclaration de gucrrc 3 la Francc, et

aprcs lui avoir prodigué toutc cspccc de témoi–

gnagcs pcrsonncls, lui laissa le choix de partir

quand et comme

il

roudrait.

11 n'cst pas bcsoin d'affirmer que cct événc–

ment, c¡uoique prévu, produisit snr l'Allcmagnc

et sur J'Europe un cfTet immensc. Les patriotes

allemands manifestercnt plus que jamais lcm·

joic et leurs cspérances. Suivant cux, la Saxc,

la Ilavicre, Je Wurtcmbcrg, tous les princes

qu'on appclailnosesclavcs, dcvaicntsur·lc-cliamp

imiler laconduite de la Prusse, et prcndrc part

a

la coalition générale. Dans le désir d'accélércr

ce résultat, les coloneJs Czernichetr et 'fcllcn–

born, Jaissant au corps de Wittgenstein le soiu

de suivrc l'aniCrc-gardc du prince EugCnc

su1·

Mogdcbourg et Wittcnberg, descendirent l'Elbc

avcc lcurs Cosaqucs, pour allcr se monlrer vc1·s

lfambourg, et polll' cssayer, de conccrt avcc les

flottillcs anglaises, de s0ulcver ces

Fra11~ais

lwn–

séatiques, qui étaient

Fran~ais

malgré cux, et

nedcmandaient que J1occasion de ne plus J'Ctrc.

En mcime tcmps les avant-gardes de l'arméc

1·ussc du centre, qui avaicnt travcrsé l'Odcr,

furcnl dirigécs sur Torgau

et

sur Drcsdc, pour

tachcr de déeider la Saxe, et ¡;our agir sur elle

par lrs moycns qui avaicnt si bienréussi auprCs

dela Prussc.

Le prince Eugcnc, inquiet pour Drcsdc en se

rcpliant sur l'Elbc, avait appuyé

it

d1·oitc au

licu d'appuyer

it

gauche, et avaiL porté son cen–

tre

¡,

Wittcnberg, au lieu de le portcr

a

Magde–

bourg. Parsuilcde ce mouvcmcnt, Hambourg

s'était trouvé découvert, car on sait quclle dis–

tancc il y a de Magdehourg, placé en quclquc

sortc aumilicudela lignc del'Elbc,

i1

Hambourg,

situé

it

une pctilc dislance de l'cmbouchure de

ce Ocuve (nous prcnons ici la lignc de l'Elbe des