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l.IVRE QUARANTE-SEPTIEME.

l'Elbe, leserrice delesobliger

a

se eoncentrcr,de

maniCre qu'onsc serait nfTaibli autant qu'on les

aurait rcnforcés.fnvinciblc dcrricrc le Niémcn,

bcaucoup moins sur la Vistule, plus du Lout sur

l'Oder, on sernit incapabledevaincre sur l'Elbc.

11

y

avait

done folie

a

nnir

s'exposer ainsi au

premier bond de ce lion irrésistiblecontrclequcl

onn'avnit ohtcnu dcsuccCsqu'cn l'évitnnt.

Ces raisonnements, peu politiqucs, mais trcs–

militaircs, uc rcncontraicnt que des orcillcs

rcbcllcs chcz les Allcmands cnthousiastcs, etehcz

les Russcs enthousiasmés

1t

lcur tour, et

il

est

vrai qu'il y ades jours, fort rarcs snnsdoute, oú

lapassionaplusrnisonquelaraison. On répondait,

en effet, que les Frangais étaient cnfcrmés dnns

les places el n'en sortiraicnt point, que les Prus–

siens et 20 mille l\usscs tout nu plus suffiraient

i1les contcnir; qu'i1gnuchc les Polonais étaient

consternés, préts

il

nceeptcr d'Alexondrc une

restauration de lcur patrie qu'ils n'nttendnicnt

plus de la Frnncc; quelessoldnts autrichiens bu–

vnienl tousles joursavcc les soldats russes, qu'ils

se retireraienl volontiers devant lemoindrecorps

chargé lle les suivre; qu'on aurait ainsi 80 millc

hommes au moins pour se porteren avant,quele

princcEugeneo'enavailpas20millc,que les21íou

50 milleFrangaisréunis

a

Berlin étaientmcnacés

de lous eótés, el avaient la plus grande peine

a

s'y soutenir; que la plus simple démonstration

forcerait le quarticr général frangais

il

rétro–

grader de Posensur Francfort, de Francfort sur

Bcrlin, de Berlin snr Magdcbourg, et que lades

milliers d'Allenrnnds se lcvcraicnt pour l'obligcr

a

rétrogradcr encare; mais que sans prélendre

allcr si loin,

il

ét:iit ccrtainqu'cn dégagcant Posen

et Varsovic, qu'cn faisant un pas de plus pour

dégager Ilcrlin et Dresdc, on afl'ranchirait la

Prussc, on se donncrait cent 01illc Prussiens Lout

desuite, dcux cent mi lledans quclqucs scmaincs;

que cettc alliance, cnlcvéc 11 Napoléon, assurée

a

la Russieet

a

l'Anglelerre,nehhcrail de changer

la face des choscs en Europe, et mcttrait sur la

voie de ladcrnicre des ré1·olutions politiques, de

la plus décisive, de cclle cofin qui détachcrait

l'Aulricbe de la France pour la ratlachcr

n

la

eoalition curopéennc.

Toutcs ces asscrlions étaicnt plusvraiesque

ne le croyaicnt les cnthousiastes qui les débi–

taicnl, plus vraics cucareque ne pouvait le

sup~

poscr Alexandrc,

n

qui on les répétait tous les

jours. Mnis il ne fallait pas lant de vérité pour

l'cntrainer; il suffisait du bruit, du mouvemcnt

qu'on faisait aulour de lui, des fumécs si nou·

velles de la gloire dont on l'cniHait, du litre de

roi des rois qui de toules parls rctcntissait

a

ses

oreilles, et sans plus de moliís il nvait décidé

qu'on se portcrait en avant. M. de Knescbeck

n'avail pas cu heaucoup de C'hemin

a

parcourir

pour le rencontrcr, et il l'avait trom•é en marche

sur la Vistulc. Qu'avait-il

a

lni 1lirc? Ricn qu'A–

lcxandre ne súl, qu'on ne lui cúl déja dit: c'est

que des qu'il aurait fait quclqucs pas encorc, la

Prusse

et

son roi scraicnt

¡1

lui.

Alcxandrc avait cmployé le mois de janvicr

a

se rcndrc par Suwalky, Willcnbcrg» Mlawa ,

Plock sur la Vistule, chcminant entre la Pologne

et la Vicillc-Pl'llssc. Resté du 5 févricr jusqu'au

9

ii

Plock, il en étnit parti pour Kalisch, n'ayant

plusqu'une

CO\ll'le

distanceit frnnchir pour Ctre

a

Brcsluu, a11p1·cs de Frédéric-Guil!aume.Lesgnrdes

russcs et la réscrve, comprenant enviran 18 mille

hommcs. l'a1•aicnt suivi. Pcndant ce lcmps,

Whtgenstein

íl

droitc avec

l'ancicnnc arméc

de

la Dwina, que précédaicnt quelqucs mille Cosa–

qucs, s'avangait

a

In tete de 51, mille hommes

sur Custrin

et Bcrlin,

l:lissant

en nrriCrc I1arméc

de Molclavic pour observcr Dantzig et Thorn,

avcc 16 millc hommcs. Agauche, Milorndoviteh,

Doctoroff,Saekcn, disposantde40milie hommcs,

s'étaicut clirigés sur Yarsovie, et suivaicnt len–

temcnt le corps autrichicn, qu'ils savaient pcu

disposé

a

se battre, et fort impaticnt de rentrer

enGnllicic. L'ordrcélaitdonnéaux clcuxcolonnes

de droilc et de gauche de pousscr toujours en

avant, tanclis que l'empereur Alcxandrc mcnant

lecentre, nttcndraitle momcnt d'entrcr

a

Breslau

pour se jetcr dans les brns du roi de Prusse, et

que l'ancienoe armée de Moldavic,

a

la tete de

laqucllcBnrclay deTolly avait remplacé l'amiral

Tchitchakoff , t.iendrait en rcspect les garnisons

de InVislulc.

Le princcEugcnc, débordéagaucheparThorn,

a

droitc par Yarsovic, n'osant pns dégarnir

Iler–

lin pour amencr

a

lui les troupes de Grenier,

n'avnit aucunc

chance de

se maiotcnir

A

Posen.

11

en aurait cu le moycn, si le priocc deSchwar–

zcnbcrg avnit voulu se rctircr avce l\cynicr et

Poniotowski sur Kalisch. Rcccvant ainsi un ren–

fort ele 50 mille hommcs, ne craignant pas dans

ce eas d'nffaiblir un peu le corps qui gardait

Bcrlin pour fairc quelque ebose de sérieux

a

Posen, il aurnit pu nvcc 70 millc hommes tenir

télc au centre russe, et, en orrCtant le centre,

arrétcr les ailcs. Mais le prinec de Schwarzcn·

bcrg,

qui

avnit

ordrc de

ne plus s'cngnger,

depuis que sn cour adoptait ouvcrtcmcnt la