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LES COHOl\TES. - •••• !813.

525

excellents, donl Napoléon avait demandé impé–

rieuscment l'cnl'oi, il l'nvait positil'cmcnl rcfu–

séc. Pour lui inspirer le couragc d'un te! refus,

il Jui al'ait fallu une pcur plus grande eneorc

que eelle que Jui inspirait Napoléon, el cettc

peur étail cellc des Cosaques, dont

In

présencc

partout annoncéc faisait tremblerjusqu'aux alliés

des Russcs. S'atlcndant

a

chaquc inslant

a

l'Oir

apparaitre ces Cosaqucs, si cffrayanls de Join,

il avait résolu de se placer au milicu de sa cal'a–

Jcrie, et de s'cn allcr avec sa famille daos un

lieu sur, laissant son infantcric dans Torgau, et

ses États

a

ceux qui voudraienl les occupcr tour

n

tour. Avcc de parcilles dispositions, il suffisait

de la défcction de la Prussc et de l'npprochc des

Ul'aOt-gardCS russes, pOUI' décider Ce jll'Íllce

a

exécuter un projet de fuite si longucmcnt pré–

paré. Malgré les rcprésentations du ministre de

France, M. de Serra, qui

s'cffor~ail

de Jui dé–

montrer l'inconvcnancc de son départ, et le

dangcr d'abandonncr ses sujets qui allaicnL iné–

vitablcmcnt se Jivrcr aux passions régnanles, el

se donner cnvcrs Ja Francc des lorls dont iis

scraient bicntót punís, dont lui-mcmc souffri–

rait, il partil, laissant Drcsdc dans les mains du

rnaréchal D•voust, ses objcls les plusprécicux et.

les moins transportables daos Ja forlcrcssc de

Koouigslein, marchanl enfin lui-mcmc avcc son

trésor, al'cc sa nombreusc famille, au milicu de

trois mille hommes, tant cavalicrsqu'artillcurs.

JI

aurnit pu se rctircr enBoheme, ou il sci·aitar–

rivé en quelqucsheurcs, sur une tcrrc neutre, en

ce rnomcnl in\'iolablc pour toutes les puissanccs

bclligérantcs.

JI

ne!'osa pas, et Jacourd'Aulrichc

ncl'cut pas\'oulu, pour nepas découvrir trop lÓl

la sccrétc ligue qu'cllc chcrchait

a

formcr.

JI

se

rcndil par Plauen et Jlof

n

Ratishonnc, sur le tcr–

riloire du roí de Bavicrc, aussi cmbarrassé que

luí. Son intcntion était de reslcr en Bavicrc, ou

de se jeler en Autrichc, selon les é\'éncmcnts.

M. deScrra luí avail bicu adrcssé l'in\'itationde

venir en Francc, mais une lclle démarche !'cut

pcrdu aux ycnx des Allemauds, cut été contrairc

d'ailleurs au projcl de médiation de l'Aulrichc,

et il n'avait point acccplé ccttc invilalion.

Apeine était·il parti de Dresdcque les Russcs

parurcnt aux environs decctlcvillc. L'infantcric

saxonne s'était enferméc dans Torgau, et al'ait

déclaré n'cn vouloir pas sortir pour contribucr

a

la défensc de l'Elbc. Le marécha!Da\'oust avait

pour défcndrc lecours supéricur de l'ElbeJa di–

vision

fran~aise

Dn1·uttc, seul reste du corps de

Rcynicr depuis que les Saxons l'avaicnt quitlé,

plus quclqucs troupes que le princc Eugcnc lui

avaiL envoyécs, el enfin les scconds bataillonsde

son corps qu'on vcnait de réorganiscr 3 Erfurt.

11

se bata d'accourir

a

Drcsdc desa prrsonne, cL

pril les mesures que réclamaienl les circonstan–

ccs, en militairc probe

m~is

inexorable, ne com–

mcttant aucun mal inutile, rnais ordonnant sans

pitié tout Je mal néccssaire.

11

pnrcoLirut les

bords de l'Elbc, ordonna la dcstruction des mou–

lins, des batcaux, des bacs, malgré les cris des

paysanssaxons,el, arrivéau bcau pont de picrre

qui dans Drcsdcscrl'ait

o

l'union des deux \'illcs,

Ja \'Íciltc et Ja nouvellc, il en fit mincr deux ar–

chcs, el

les

fiL

sanlcr, saos s'inquiétcr des attrou·

pcmcnts des habitanls, de lcurs menaces el de

lcurs c\amcurs.

JI

se mil cnsuilc

a

Ja tete de ses

troupes pour rcccvoi1· les Russcs s'ils cssayaient

de forcm· Je passage.

Ces mesures de défcnse dc\'inrcnt !'un des

griefs les plus violcmmcnt allégués daos toute

l'Allcmagnc. On compasa des gravurcs grossiC–

rcs, rcprésenlant le pont de Drcsdc détruil par

cclui que dans le Nord ou appclail le fél'occ Da–

voust, et on les 1·épa11dit par· millicrs dans les

villes

el

lescampagnes.- Voilh, disait-on

1

com–

ment les

Fran~ais

traiLent leurs plus fidclcs

alliés, les Saxons, qui l'icnncnt de se ballre ,••¡¡.

lammcnt pour lcur cause, tandis qu'cux Fran–

~ais

s'cnfuicnl en jctant Jcurs armes. -

Cctle nouvclle cxcitntion produite par la dé–

fcction de la Prussc s'était nalurellcmcnL foil

sentir

U

Vicnnc, nrnlgré ladistancc et l'ordinairc

tranr1uillité de cclte capitalc. La politiquc pro–

fondc de M. de Metternich et de l'cmpcrcur

Fran~ois,

quoique de1•inéc par quclqucs csprits

pénétrants, .échappait auxgens passionnés de la

cour, de l'arméc et du pcuple. lis n'y \'oyaicnt

qu'unc coupable lentcur

i1

se détachcr de la

Francc, et

á

secouc1· les funestes cngagemcnts

qu'on avnit pris en contract:mt le maringc de

Marie-Louisc a1·cc Napoléon. L déehaincmcnl de

cctle partie du public autrichicn était extreme.

On rcmarquait parmi les plus animés l'impéra–

lricc clle-rncmc, princcssc de Modcnc, et ce qui

csLplus étonnunt, l'archiduc Charles, ordinai–

remcnt sisage, surtout. si mesurClorsqu'il s'agis–

sait de la Francc. Mais ce princc sentant au fond

du creur fcrmcnler son patriotismo allcmand,

profondémcntLlesséd'aillcurs par son frcrc l'em–

pcreur

Fran~ois

qui l'al'ait cxclu de toulc par–

ticipalion auxaffaircs, saisissait assez volonticrs

les occasions deblílmcr Jegoul'erncmcnl, el cclte

fois du reste était sincere, car

il

était de ccux