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LIVHE QUARANTE-SEJ>TIEME.

montagncs de Ja Bohcme

a

Ja mcr). Les coloncls

Tcltcnborn el CzcrnicheJT coururent done avce

ncuf

a

dix millc Cosaques, appuyés par quclquc

infanteric légere, vers Lubcck et Hambourg. Les

Anglais, de Jeur cóté, avaicnt refait un étahlisse–

mcnl

i1

l'ilc d'Héligoland, et

y

avaient accumulé

des armes, des munitions, du matéricl de guerrc

de tout gcnre. Leurs llottillcs remplissaicnt les

cmbouchurcs de l'Elbc. 11 n'cn fallait pas tanl

pour ructlrcen fcrmenlation les tetes déji1fortcn–

llammécs des habitants de Hambourg. Le géné–

ral Morand, non pas le célebre Morand du corps

de Davoust, mais un vieux générnl du mCmc

nom·, bravc, malhcureuscmcnt infirme, se reli–

rait en ce momcnt avccdeuxmi lle hommcs de la

Poméranie sur Hambourg.

11

ful assailli

a

l'im–

provislc, morlcllcmcnt blcssé, et pris avec une

partie de sa pctilc troupe. D'un aulrc cóté le

général Laurislon, dirigé par Osnabruck, lfano–

n c,

Brunswick

sur· Magdcbou1·g

1

était

encare

it

<1uarante licues de

1".

Le général Bourcicr se

lrouvait

a

Hanovrc au milieu des dépóts de sa

cavalcric. Les forces qui résidaient

a

Hambourg

mCmc n'étaient suffisnntes ni pour ai·rCtcr les

Cosaques, ni pour conlenir la population. Les

auto1·ités

fran~aiscs

qui avaicnt

été

fort mnltrai–

técs Je

2•·

fénicr précédcnt, qui avaicnl vu les

douanicrs, les commis des contribulioas

indi–

rcctcs, les agcnts de la police, battus, pillés,

expulsés, craignircnt d'cssuyer ectlc fois des

lr3itcmenls plus fachcux

cncorc, et

évacuCrcut

llambourg, en livranl. Ja rille aux autorilés mu–

nicipales. Elles se dirigercnt sur llréme. A l'in–

stant les Cosaqucs deTcttcnborn accoururcnt au

milicu de Ja joie généralc, et

rc~urent

les clcfs

de la villcpour les portcr

a

l'empercur Alcxan–

drc. Les autorités municipales formécs par les

Fran~ais

se démircnt, et furcnt rcmplacécs par

l'ancicn sénat. Une légion, elite légion de llam–

bourg, fut formée sur-lc-champ, et composéc de

tous les hommes de bonnc volonté disposés

a

s'armcr pou1· la cause allemandc. Elle l'ut équi–

péc aux frais eles riches llambou1·gcois, qui

rcmplircnt en quclqucs hcurcs une forte sous–

cription ouvcrte pour sub\'cnir

a

ccttedépensc.

On fil signa! aux Anglais d'arriver, et ils al'l'i–

vcrcnt en clfct bien vite al'CC des b3iimcnts

chargés de sucre, de cafés et

doublcr la joic que produisait leur apparition,

car

a

la satisfaction de voir s'éloigncr une auto–

rité étrangCre détcstée

1

se joign.ait ccllc de voir

le blocus continental aboli, et les 1·oics du com–

mcrcc roul'crles. Les malhcurcux llambour·geois

ne savaicnt pas

a

que! brusque retour de fortune

ilss'exposaicnt par cetle imprudente manifesta–

tion

!

Sur le haut Elbe, en Saxc,

a

Drcsde, le mcmc

mouvcmcnt seproduisit

a

J'approehe des troupes

russcs et prussienncs.

L'infol'tuné Frédél'ic-Augustc, roi de Saxc,

jusque-Ja fo1·t allaché ;\ Napoléon qui J'avait

comblé de favcurs, et lui avait rcndu la Polo–

gne,

commcn~ait

a

sentir que tant d'ambition

n'était pas faite pour lui, que le

rcpo~,

l'amour

de ses sujcts, les pratiques religicuscs étaicnl son

lot véritablc et uniquc.Aussi, lout en rcgr·cttant

hcaucoup la Polognc, il était prct

oy

renonccr,

pour1•u qn'on lui laissat sa chore Saxc, tellequ'il

Ja possédait avanl les grandcurs donl Napoléon

l'avait accablé. Depuis les dernicrs événemcnts,

sans montrcr moinsdcdévouement Ula Francc,

il avait pourlanl cherché un conscillcr qui diri–

gc:it sa faiblcsse dans ce dcdalc decirconslanccs

prodigicuses, et

il

avait cru fairc le mcilleul'

choix possiblc en s'adrcssant

a

J'cmpercu1·d'Au–

trichc, c'cst-it-dit-c au bcau·pcre,

a

l'allié de Na–

poléon. M. de Mclternich s'était aussitót cJTorcé

de le rallachcr

a

ce parti de princes allemands,

qu'il s'appliquail

a

formcr, et dont le but était

de pocificr l'Europe en s'intcrposant entre la

l\ussic, l'Angletcrrc et la Francc, et en les for–

~ant

a

accepter une paix toutc gcrmanique. On

a\•ait dit, et avec raison,

a

Frédél'ic-Augustc,

que ce n'étaiL pas trahir la France, que c'était

lui rendre scrvice au contraire, et en mCmc

tcrnps rcmplir ses dcvoirs de bon Allcmand, que

de lravaillcr

a

rétablir la paix sur la base d'unc

Allcmagnc indépcndantc, forte el rcspceléc.

JI

n'avait pas hésité

a

suivre cette voic, et pat· ce

molif n'avait répondu que d'unc maniere éva–

sivc aux réclanrnlions

~u

ministre de Francc

1

qui tanlót Jui demandait des approvisionnc–

mcnls, tnnlót dcs rccrues, tantótdc la cavalcric.

Pou1· se soustrairc

~1

ces inslanccs, il nvait foil

valoir sa détrcssc, les dispositious malvcillantcs

ticses sujcls, et enfin l'impossibilité d'cxécutcr

ce qu'on exigcait de lui dans Je tcmps prcscriL

Son corps d'arméc éiant 1·evcnu sur l'Elbe, sous

la conduitc du général Reynicr, il l'avait can–

tonné dans Torgan, et la, sous prétcxte de Je

rccrutcr,

¡¡

J'avail mis

a

part dans une place

fortc, pour

y

attcnd:·e, dans une cspccc de 11eu–

t1\1litéscmblable

o

eclle dn pl'incc deSchwarzcn–

bcrg, les dir·cclions de la politiquc au11·ichiennc.

Qu:rnt

3

Sll

Cll\raieric, composée ele

·1,200

cuiras–

SiCl'Ssupcrbcs et de 1,200 hussnrds et chasscurs