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LES COHORTES. -

MARS

1813.

tllfl

politique de médiation, alléguait aupres du géné–

ral Hcynier et du princc Poniatowski l'impuis–

sancc oii il élait dese battre, l'inutililé d'aillcurs

de le fairc actucllcment dans l'intérct des opéra–

tions futurcs, et les pressait de se tcnir prcts

a

rétrograder dal'antage, car il ne pourait plus

ilcmeurer

ii

Varsovic. Invité

a

se dirigcr

SUJ'

Kalisch, il avait répondu qu'ayant sur Cracol'ie,

e'cst-a·dire vcrs la Gallicic, ses dépóls, ses re–

crucs, ses magasins,

il

Jui était impossiblc de

prendre la route de Kaliseb, mais c¡u'il eourri–

rait ccux de ses compagnons d'armcs qui croi–

raient dcvoir manceuvrer dans ccttc direction.

Sur ectte déclnrntion , Hcynicr était partí toul

de suile pour Kalisch, et y ovait hcurcuscmcnt

devaneé les Husscs, des mains dcsc¡ucls il n'avait

pu se tircr qu'cn livrant plusieurs combats d'ar–

ricrc-garde. Ponialowski, rasscrnblant en tuute

hate cnl'iron 15 mille Polonais, el laissanl une

gnrnison

a

Modlin

1

n'avait pu gagncr

i1

tcmps la

routc de Kalisch, et al'ait été contraint de sui–

vre le princc de Schwarzcnbcrg sur Cracovic, oU

il s'était retiré avcc les restes fugitifs du gou–

vememcnt polonais.

Le prince Eugcnc, informé de ces divers

mouvemcnts, avait pris le parti de quitter Posen.

et de s'acheminer vers Francfort-rnr-l'Oder par

la grande route de Meseritz.

11

avait en mcme

temps ordonné a l'aneicnnc division Lagrangc,

faisanl partie des troupes qui gai·daicnt Berlín,

de venir

a

sa rcnconlrc jusc¡u'á Francfort.

11

s'était joint

a

clic avcc les

10

millc hommcs de

toulc naturc qui

lui

rcstaicnt, et qui s'étaicnt

nccrus par le rallicmcnt d'un ccrtain nombre de

soldaIsde la garde. Ne considérant pns la position

de Francfort comme bcaucoup plus tcnablc que

cellc de Posen, il avait résolu de se po1·tcr

a

llerlin,oú il poul'ait réunir a\'ec Grcnicr

1,0

mi lle

hommcs, et

y

nvoir cnfin une mcilleure contc–

nance que ccllc ,\ laqucllc il était réduit dcpuis

u11 mois. Pc11dant qu'il y marcbait, les courcurs

de l'armée russcsous les coloncls Tcttcnborn et

Czcrnichcff, avaicnt passé l'Odcr i1W1'iclzcn, lout

pres de Berlín, avaicnt assailli

a

l'improvistc un

régimen! de cavalcric italicnne du corps du

général Grcnicr, détruit ce régimen! prcsquc

en enlicr, et fait éclatcr dans Berlín une joic

immodéréc.

Le général Grcnicr, sorli alors de Bcrlin avcc

ses dcux dil'isions d'infantcrie, al'ait rcpoussé les

courcurs trop téméraircs de l'arméc Je Witt–

genstein, et était rcntré dnns cettccapitule n¡H'Cs

al'oir un pcu calmé la joie de ses habitanls. En

prcnanl une forlc position en avant de Berlín,

en attirant

a

lui Je co1·ps du général Lauriston,

clont une clil'ision était déja

a

Mngdcbourg, en

montrant la fcrmc résolution de combatlrc, le

princc Eugcnc cut probablcment arrclé les

Husscs; mais, craignant deprol'oqucr des événc–

menls déeisifs avanl l'•rrivée de Napoléon, se

voyant cntou1·é

d'cnncmis,

n'ayant pas

plus de

2,500

hommcs de cavalcrie, cxposé souvcnt

ii

ne pouvoir pas mCme rommuniqucr avcc Mag–

debourg faute de troupes

a

cheval,

¡¡

prit le parli

de venir s'asscoir définitivcmcnt sur l'Elbc, oU

d'aillcurs legénéral Hcynier al'ait déja étéobligé

de se rcplier par le mou\'cment du centre des

Husscs. J,c '• mars il sorlit de Bcrlin, aprcs avoir

él'acué sur Magdcbourg ses blcssés, ses maladcs

et

son matéricl. Pincé désorrnais 11

la tete de

'•º

millc hommcs, il n'avail plus

a

craindrc

qu'on l'int insullcr saprudenee et ses aiglcs.

te lendcmain il était sur l'Elbe, et tcrminait

cette longuc rctrailc, commcncéc 11

Moscou le

20

octobrc, et signaléc par de si étranges et si

prodigicux désaslrcs. Le princc EugCne n'nvait

ricn

a

se rcprochcr dcpuis qu'il avait pris le

commandcmcnl, si ce n'csl un pcu trop de cir–

conspcction, ctavait d'ailleurs rcndu d'incontcs–

tablesse~viccs.

Tousles maréchaux et lcsgénéraux

sans troupes, cxcepté les maréchaux Da,•oust

et Víctor, l'avaicnt quitlé.

11

cnvoya le nrnréchal

Davoust

a·nrcsdc

nvcc ladivision Lngrange, pour

recucillir le général Hcynicr, qui 1·cvcnait de

Kalisch, et pour défendre les points importanls

de Drcsdc et de Torgau. JI s'établit lui-mcme ¡,

Wittcnbcrgavcc les

10

millc hommcsc¡ui al'aicnt

été longtcmps sa sculc ressource, avec les tt·ou–

pes du corps ·de Grcnicr, el attira sur Magde·

bourg les di,•isions du corps de Lauriston, qui

éLaicnl prétcs

a

se porlcr en ligue.

11

allait done

avoiJ·

80

millc hommes sur l'Elbc, plusicurs

grandes places mises en bon état de défcnsc, el

il ne pouvait plus Circ forcé d'abandonncr cctte

lignc.

On comprcnd, sansqu'il soit bcsoin de le dire,

la joic turnultucusc qui éclata dans toule la

Prussc en apprcnant l'évacuntion définitivc de

llerlin. Bien avant ccttc évacuation, oo avait

cnvoyé au roi Frédéric-Guillaumc émissaircs sur

émissaircs, d'ahord le fougucux ba1·on de Stcin,

puis un Alsacicn fort délié, le baron d'Anstctt,

dont le sol natal élait dcpuis longtcmps devenu

fran~ais,

puis un oflicicr de grand erédit parmi

les pall"Íotcs allemands, le général Scharnhorst,

et on luí avait dé111011lr11de loutcs les

fa~ons,

par