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LIVBE

QUAl\ANTE-SEPTIE!IE.

volonlaires dans les chasscurs

a

chcval, l'aulrc

pour e11gagcr lesjcunes gens de toutcs les classcs

11

servir commc chasseurs

:1

pieJ dnns les régi·

mcnts d"infantcric. L'opinion publique, en clfct,

ei1l Ólé révoltéc d'unc distinclion qui CUL

OUl'Cl"l

aux uns, fcrmé nux nutres, les r:rngs de l'armfr,

toUICS les classcs demandanl

a

contriLuer

a

ce

qu'cllcs appclaicnt l'alfranchisscmcnl dcl'Allcma–

gnc. Ace doubleappel, les tetes déjn en fcrmcn–

tation nvaicnt

été

saisiesd'un vcrtige généi'

al.De

toutcs parts on était accouru chcz M. de Gollz,

le scul des ministres prussicns dcmcuré i1 Bcrlin,

et on lui avait demandé violcmmcnt, comme on

le fait dans les joursderévolution, pour qui,con–

lre qui, le roi réclamait le sccours de ses sujcts,

ajoutant qu'ils étaicnt préts, <lans un cas,

h

se

lcvcr tous commc un scul hommc,

cL

cecas,

it

n'était pas difficilcde le <levincr, c'était cclui uu

le roi voudrail cmploycr lcm dévoucmcnl contre

l'opprcsscur de l'Allcmagne, conlrc Napoléon.

M.dcGoltz, qui eunnaissail parfailcmcnt lasilua–

tion, et qui S[)Vnil commcnLparlcr et se

coJl(luire

1

leur avait répomlu en les exhortanl

a

se conficr

dans lasagcssc

CL

le

patriolismc

du roi, Us'cn

rcmcttrc

a

lui des intércts <le la patrie, el ¡, lui

donncr lcurs Lras, en le laissanl librcd'cndisposcr

comrnc il croiraitlc plus utilc de le fairc. Tandis

que M. de Goltz gar<lait ccttc réservc, ses ycux,

son visagc cxprimaicnt ce que sn langul! n'osaiL

pas dire, et on l'arnil quitlé pour s'cnrolcr. De

toutcs pnrts d'aillcurs, les rncncu1·s des sociélés

sccrCtcsavnicnt<litqu'il fall:iits'armcr,quclc roi:

inccrlain cncorcdans le momcnt, ne le scrait pas

longtcmps, qu'un peu plus lot, un pcnplus tnrd,

il

scrnil cntrainé et, que plus il se sc111i1·ail fort,

el cntouré

de

sessujcls nrmés, plus il inclincr:.iiL

i1sui1're le pcnchnnl de son cmur, qui le portail

:i

se d1:voucr l1l'affranchisscmcntde l'Al!cm:ignc.

Sous res fortcs irnpulsions, la jcunc uoblesse

s"étail cnroléc dans les rhnsscurs

¡,

clicvnl, la

jeunc horn'gcoisic tlrs écolcs el du commcrcc

s'ét:iit cmprcssée de prcndrc rnng 1lnns les chns–

scursi1picd. En qnclques jours les univcrsilés et

les boutiques av:iicnl élé 1·idcs, et il nvail íallu

prrsquc suspcndrc les eours puhlics. La

110-

lilrssc s'équip:iit cllc-mcrnc, des dons volontni-

1·rs, rcndus ohlig:iloircs pt11' des tnxnlions qu'on

cnvoyait clicz les principnux

commcr~nnts,

scr•–

''nicnt

:'1

équipr1·

les

jcuncs gens privés

de

rcs–

sou1·ccs. Lrsarscnnuxde l'Étnt kur l'o11rnissaic11l

•lcsn1·rncs. Pour acl1evcrlnrrssemLla11cc nvcc les

prcmiCrcs

jo111·n1:rs1lc

notrc révolnlion, taus les

hommcs :waicnt lll'is une coc;wdr :

c'étniL !il co-

carde noire el blanchc. Aucun n'ctil osé négligcr

de meltrc

u

son chapcau ce signe de ralliemcnt,

car il cút passé pour un eitoyen liede ou ennemi

desoa pnys.

Le roi de Prusse, apprcnantJt Brcslau cet cn–

thousiasmc de ses sujcls, dool il étail témoin

d'nillcurs en Silésic, étnil

a

la fois joyeux et

nlarmé, joycux de se l'Oir bicnlÓL

a

Ja léle d'unc

force considérablc, alarmé d'etrc prcssé entre les

l\usscs et les

Fran~ais,

obligé de se prononcer

pour les uns ou µour les autrcs, sans savoir en·

corc dequcl cóté se trouvernienl l'indépendnncc

el la rcstat11'ation de la Prussc. Les réponscs de

Paris nrrivant sur ces cnt.refaitesJc trouvcrenl

on ne pcut pas plus mal disposé

u

les écouter

palicrnment. Cctcxccllcnt princc, commc tous les

carnctCrcs inertes et ordi11aircmcnt contcnus,

avnit des momcnls oú

il

s'éclrnppait

a

lui-mCmc,

et

ou il n'ét"il plus rcconnaissablc.

11

ful indigné

de ce qu'on lui contcslail une sommc de.91, mil–

lions dépcnséc pout' l'arméc

fran~aisc,

de

ce

qu'on lui rcfusail un :irgent dont il nvait sigrand

besoin, de ce qu'on lui rclcnail ses pinces de

l'OJcrctdc laVislulc, qui lui eusscnlétési ulilcs

pour se décidcr avcc plus de surelé entre les

Fran~ais

et les Husses, snrtoul de ce qu'on lui

<léni:iil jusqu'a la faculté d'cntrcr en rapports

ostensibles nvce l'cmpercur Alcxan<lrc.

11

tenait

beaueoup en cífct ¡, s'abouchcr snns rel"rd avce

ce monarquc, prcmiC1·cmcnt pilrcc que les Autri–

chiens autorisés i1 s'cntrcmcltrc avaicnl déja

cnvo.yé

des :igcnts diplomatiqucs 11 Wilnn et

a

Londres, sceondcmcnl parce 1¡u'il voulait écnrlcr

les armées bclligérantcs de

la

Silésie, troisie–

rnemcnt enfin parce qn'il voyaita Kmnigsbci·g le

IJaron de Stci11, le générnl d'York, les :1gcnls

russcs, gouvcrncr In pro,·incc, convoqucr les

élnls, ngir snns lui, ctévc11tucllcmcnt conlrclui,

trancl1cr

en

nn motdu souvcrain, et se conduire

comme s'ils 1)taicnt prcts1se détachcr de In rno–

nnrchic prussicnncdans le cas ou il n'adhél'erait

pas

:i

la coalition. Fré<léric-Guillaumc, épcrdn,

voulait dcmandcr complc ¡, Alcxandrc de ces

procédés cnvc1·s un ami, cnvcrs un ancicn nllié,

donl il nvail cnusé jadis les rnalhcurs, el rlont il

dcvail aujourd'hui comprcndre les crucis rm–

bnrras. [,'hommc qu'il aurail désiré cnvoycr au–

prcs d'Alcxnndrc étail M. de Kncscbcck, le

mcmcqu'il avnil chnrgé, l'annéc précédentc, d'al–

ler cxpliquer et justificr

a

Saint-Pétcrsbourg

son traill! tl'allianrc nvcc Napoléon, el qui, nulo–

risé ou non, avait dépassé de hcaucoup les limi–

lcs dans lcsquollcs il nur"it dú se rcnfcrmcr pom·