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012

Lll'llE QUAllANTE-SEPTlliME.

Pape lcnait d'unc maniere loulc particulicrc,

afin de faire ressorlir ce que la rcligion gagnait

¡,

ce nouvcau concordat); qu'cnnn l'Empe1·eur

rendrait ses bonncs grtlccs nux cardinaux, évC–

qucs, prCtrcs, ln"iqucs, compromis

it

I1occasion

des dcrniers troublcs rcligicux.

11

fut slipulé que

l'institntion canoniqueserait donnée aux évéqucs

nommés par la couronnc, dans les formes et dé–

lais délcrminés par le dcrnicr brcf du Pape,

c'est-l1-dirc dans six mois

a

partir de la nomina–

tion par l'autorité tcmporcllc, et qu'i1 défaut par

lacourpontificalc d'avoiq¡rononcé danscedélai,

le plus ancicn prélat de la provincc pourrait

confércr l'institulion rcfusée ou diITéréc. Aces

dcrniercs clauses, le Pape insisla pour en njoulcr

une qui n'avait ricu d'unc disposition de loi ou

de traité, nrnis qui était pour lui une sortc d'cx–

cusc, et qui était

con~uc

dans les termes sui–

vants :

Lesai11t-¡¡ire se ¡¡orle aux dispositions

ci-dessusen considérnlion de l'état uclucl de

l'É–

glisc, el dons la co11fiance que lu-i a 1"11s¡1irée Sa

lllcdcslé q11'elle accordera

SCt

/lllisscmle protectio11

aux bcsoi11s si 1wmoreux qu'a la religion da11s

les lempsofr nous vivons.

11 fut convenu enfin que le concortlat nctucl,

quuii¡ue nynnt

Ja

force obligatoil'c d'un traité, ne

scrait pub lié qu'aprCs avoir été communi1¡uéaux

cnrd inaux ,r1u

i

avaicntclroitd'cn connaiLrc,comruc

couseillcrs naturels et néccssaires de l'Églisc.

Napoléon fil !out ce que vou!ut le saiul-pcl'C,

admit snns réscrvc les clrnngcmcntsde

réd11clion

c¡n'il demaudait, et que le sccrétni1·c lcnant In

plumc cxécutait

!1

finstant mCmc sur laminute

du traité; puis lorsquc tout fut convcnu, tcxtc

frnn~ais

et tcxlc ilalicn, on cuvoya l'uu et ]'nutre

nux scribcs chal'gés de Intrnnscription, etIc soir

méme, 25 janvicr, les deux cours pontificale et

impérialc élnnt asscmblécs, le Pnpc et l'llrnpc–

rcur signi:rclll cct acle

cxtraordinairc,

qui mct–

tait 1 nénnt la puissance tcmporellcde

Ja

papnulé,

pour toujou1·s sclon l'opinion deNnpoléon et du

Pape, pou1·bien pcu de lernps sclon lcsdesseins

cachés de la rrovidence

!

l!Empe1·eu1" enlourant

Pie Vil rlc témoignages de vénél'alion, le faisant

accablc1· de f'élicitations de !out genrc, ne Jui

laissn pas lllCJl!C

Ull

momcnt pou1• réfléehi1· 1 Ce

1¡u'il avait fait, et l'cnivra en le plac;nnt cn qucl–

~uc

sol'lc au milicu d'un

nu:1gc

d'cnccns. Pour

lui prouvcr sa joic, el

1111

complct rctoul' de

bonne volonlé, il cxpérlia sur-lc-clrnmp l'o1·drc

de délivrcr et de

l'tllllCllCI'

a

Paris les cnrdinnux

détcnus,connussous lenom de

wrdinauxnofrs.

11 prodigun les gr;iccs et les favcurs : il appcla

nu Conseil d'État l'évb¡uc de Nantes, au1¡ucl

il

<lonna en outrc la croix d'officicr de

Ja

Légion

d'honncur et le grand eordon de l'ordre de .la

Réunion ; il nommn l'éveque de Trcvcs conscil–

lcr d'État et officier de la Légion d'honneur ;

il

donna le grand cordon de la Réunion au cardi–

nal Maury et

a

l'archevcque de Tours, la croix

d'officier de la Légion d'honneur aux cardinaux

Doria et RuITo, la déeoration de la Couronnc de

fer

¡,

l'archcvcquc d'Édesse, des siégcs de séna–

tcur au cordinalde Bayaneet

a

l'évéquc d'Évrcux,

une pcnsion de six mille francs au médc.cin du

Pape, et des présents magnifiques

a

tous ccux

qui avaicnt contribué

a

l'actc imporlant ·qu'il

rcnail de conc:lurc.

Apres nvoir passédeux jours cncorc

a

Fonlai–

ncblcau, pendant lesquels il s'cITor<;a de nuni–

feslcr au Pape sa vive satisfaction,

il

partil le

·

27 jmwicr pour Paris, avec la conviclion d'avoir

necompli un acle qui pcut·clrc ne scrnit pnsdé–

finitif, mais qui dans le momcnt produirait cer–

tainemcnt un grand

c!Tc!.

11 se h;ita de public1·

dans lcsjournauxofficicls qu'un concordnt vcnait

de réglcr les diJTércnds survcnus entre l'Empirc

l't l'Église, et fit dire de vive voix, mais non

imprimer, que le Pape allait s'élablir 11 Avignon.

11 écrivit en Hollnnde,

a

Turin,

a

~lilao,

¡,

Flo–

rcnce,

¡,

Romc, 11 tous les rcpréscntants de son

aulorilé, pour lcur nnnonecr cct imporlnnt nr–

rangement, pour lenr en apprcndrc les <létails,

les nutoriscr

a

cndivulgucr le sens, non le lcxtc,

el

i1foirc tout ce qui serait nécessnirc pour rétn–

Lli1· lecalmednns les eonscienccs troublécs.

Ce calme ne dcvait pns étrc de lougue duréc,

car

il

élait fucile de prévoir qu'aussilól que les

conscillcrs ordinaircs du Pnpcscrnicnl rctournés

auJH'CS de lui, ils cssaycrnient de mettrc son

esprit1 la lorlurc, cn lui rcprochant l'aetc qu'il

nvait signé, en lui en monl!·ant les graves con–

séqucnces, SUrlOLll le défaut d'a·propos,

U

Ja

rcilled'nnc gucl'!'c qui ponvait ne pas lourncr i1

l'avanlage de Napoléon. En c!Tet.,

a

peine les

CHl'diuaux 11oirs

avnicnL-ils été admis

a

Fontai–

nclJlc:.lll, qu'on vit l'csprit clu Pnpc, si gai, si

s:11isfait pcndant<¡uclr¡ucsjours, rcdcvcni1· trislc

et sombre. Les cardinaux di Pietro et autres lui

rcmonlrrrcnt qu'il nvait trcs-imprudcmment

:iboli la puissancc lcmporcllc de In papauté,

opéré par consér¡uent de sn proprc nulorité une

rérolution immcnsc dans

l'l~glisc,

nbanclonné le

palrirnoinc de saint Pierre qui ne lui appartc–

nait poini, etcela sansnéccssité, Napoléon élant

ii

In

vcillc de succomber; qu'on l'avait trompé