Table of Contents Table of Contents
Previous Page  522 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 522 / 570 Next Page
Page Background

508

LIVBE QUAilAN'l'E-SEl'TIEME.

tnine Lagorsse, lequel, avcc de !'esprit et du

taet, nvait íini par plairc au Pape au point de lui

devenir indispensable. La surveillanee était done

eaehée sous les égards les plus respcetueux. On

avait laissé au Pape, outre son médeein et son

clrnpelain, quclques anciens scrvitcurs don! on

étaitsur, et il était visité de lemps en temps par

les eardinaux de Bayane el Maury, par l'arche–

''C'!UC

de Tours et l'évéquc de Nantes. Ces

pcrsonnagcs émincnts, auxqucls on avait tracé

la conduile i1 lenir, sans avoir avcc le pontifc

des cntreticns d'affaircs, lui parlaient quelque–

fois des maux de l'Église, des moycns el de

l'cspérancc de les foirc ecsscr, surlout lorsque le

rctour de Nnpoléon

a

Paris mettrait en présenee

eleux prinees qui s'aimaicnt.•ctquien s'abouchant

dircctcmc11t

s'cntcndraicnt

micux qu'cn se foi–

sant rcpréscnler par les négoeiateurs les plus

habilcs. Cettc sociétéétait laseulcqui fUt permiso

au Pape, et laseule mclmc qui lui plút.

JI

avait la

foeultéelccéléb1·el'la111esscledimanche

a

lagrande

chapelleelu chiitcau, etel'ydonner sabénédiction

aux fieleles. Maison avait sipeu ébruité sa t1·ans–

lation , la pcnséc du public fixéc sur Moscou

était dans ce momcnt si peu toUJ•néc vcrs les

nffaircs rcligicuscs, on craignait tant d'aillcurs

lesembúchcs ele la policc irnpérinlc, qu'il ve11aiLi1

peine quelques curicux

a

Fonl~incblcau

ledirnnn–

chc. Le Pape vivait done da1¡s une rctraite p1·0-

foudc,onpourrait mcrnc dircdoucc,sielle n'avail

été forcéc. Quoiqu'on cut mis le pare asa dispo–

sition, il ne sortait jamnis de ses apparlcments,

par indolencc et par calcul, faisait quelqucs pas

tous les jours dans la grande galcric rlitc de

Hc11ri

11,

rclomlwilcnsuitedunsson immobilité,

ne lisait mérnc pas, bien qu'il ci1t i1 sa portéc

la

biLliotl1equc du r.h:ilcau, et scrnblait complétc–

mcnL

cndormi

danssacapTivité.

On ne pouvait pas

imaginc1· u11

lraitcmenl

physiquc et 11101·al plus pro1wc

ú

vaincrc sa 1·ésis–

tancc, surtout si Napoléon, appnraissrrnt tout

;)

coup, vcn:.-iiL cssnycr sur !ni Ir. double prcstigc

de sa puissancc et ele sa convcrsalion cnti·ni–

nantc. Napoléon rcvcnu <le Moscou,vaincupar la

nnturc, sinon par les hommcs, dcvait sansdoulc

nvoirmoinsd'influcncc, mnisilluicnrcstaitcncorc

asscz pour elécidcr, en s'y prcnant bien, Pie VII

ii

une transaction. D'aillcurs, disposant de toutes

les issucs, on

n'av~it

laissé arrivcr

it

Iaconnais–

sancc du pontifc que les faits impossiblcs

a

cachcr, expliqués ele la maniere la moins

m–

chcusc pour nos armes. Aussi, quoiquc ayant

cssuyé un mauvais hivcr, Napoléon n'cn était

pas moins aux ycux de Pie VII le ¡iotcntat le

plus rcdoutahlc, potcntat auqucl pcrsonnc n'était

de force 3arrachcr l'llalicpour en restitucr une

partic au successcur de saint Pierre.

Napoléon s'était

ha

té, le surlendcmain mclrne

de son arrivée

a

París, d'écrirc au Pape, pour lui

témoigncr le plaisir qu'il éprouvait de leposséder

si pres delui, ledésir del'allcr voir et de lcrmi–

ncr bicntótlcsdiffércndsqui troublaicnt l'Íoglise.

Puis i1 ccltc lcltrc il avait joint des allécs et des

venues de MM. de Bayanc, de Barral, Duvoisin,

pour l'nmcncr

it

un accord par des cónccssions

presquc incspérées. En effet les points en litige

ne préscntaicnt plus d'aussi grandes difficultés

qu'auparavant. Le mode de l'institution cano–

niquc était convcnu depuisque l'Églisr, si facile

alors sur sa prérogativc cssentiellc, avait concédé

qu'apres six mois tout prélat scrait institué, ou

par le Pape, ou,

a

son défaut, par le métropoli–

tain ele la provincc ccclésiastiquc. Ce qui était

plus difficilc

a

elétcrmincr, c'était l'élahlisscment

temporel du souverain pontife. Pie Vil ne faisant

pas eutrcr la chutede Napoléon dans ses prévi–

sions, et ne voyant des lors aucun .moycn de le

forccr

~1

rcstituer les États romains, en étnit

:1

considércr l'étahlisscment de la papauté

a

Avi–

gnon, avcc une dotationconvcnablc, commc une

sortc de pis allcr acccptable, qui avait dans le

passé un précédcnt, une excuse el une consola–

lion.

~lais

ce qui le révoltait, et lui paraissait

pire que lacaptivité mcrne, c'était le projctallri–

bué a Napoléon, et qu'il avait cu en effct un

momcnt, d'établir la papauté

a

Paris, sous la

main des cmpercurs

fran~ais.

Si une lclle chose

,,vait pu s'accomplir, Pie Vil n'aurait plus été

a

ses propres ycux que le patriarchc de Constan–

tinoplc, et la grande Églisc el'Occidcnt aurait élé

1·avaléc pour lui au nivcau de la modcrnc Église

d'Orient,

Ccttc disposition d'csprit fournissait done un

moyen ele négociation précieux, car en cédant

sur l'établissement

it

Paris, et enaccorclant l'éta–

blissemcnt

a

Avignon, on pouvait amcncr le

Pape

a

consentir 1 la solution de la question

répuléc la plus épincusc. Rcstaient les arrnnge–

mcnts rclntifs aux biens de l'Églisc rornainc,

vcndus ou

a

vcndre, et aux siéges qualiliés de

suburbicaircs, parce qu'ils sont placés aux cnvi–

rons de Rome,etcntourés d'uncantiquc majesté.

Le Pape tcnnit bcaucoup Uconscrvcr ces siégcs,

et

a

pouvoir nommcr des évcqucs de l'ellclri,

d'Albano, de Frascati, de Palestrina, etc., car,

sans rnoycns de récompcnscr des scrvices, il Jui