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LIVllE QUAllANTE-SEPTIEME.
Trésor, scraicnl appliqués au scrvicc public, et
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a
indcmniscr le propriélai1·c spolié, sans
qu'il en coúUit rico
tt
pcrsonnc, pns mCmc
it
l'Élal, qui allnil rcccvoir une si grossc sommc.
~l.
Mollicn soutcnait sur le droil de propriété des
théories l'!'aiesmais ahstraitcs, et qui touehnicnt
peu sonadvcrsairc, présenlail l'cxtcnsion donnéc
aux bons de la caissc d'amorlisscmcnl commc la
création d'unvrai papicr-monnaic, signalait Jcs
difficultés qui en résulteraicnt dans tous ses
scrviccs, lcssignalait avcc clrngrin, avcc humcur,
plutól qu'avec résolulion. Cettc lutlc cnlrc un
esprit fucile el disert, maiscomprcnant trop pcu
les objcctions pour s'en lnisser alTcctcr, el un
esprit convaincumaisne sachant pas convaincrc,
cut été interminable, si Napoléon impaiicnté,
disccrnanl parfoitcmcnl ce qu'il y avait de vrai
et de faux de l'un et de l'autrc cóté, mais voulanl
a
tout prix un résultat, n'cul dil
a
M. Mollien :
Tout cela est bien, je comprcnds vos objections,
je les apprécic, mais avanl de criliquer un pro–
jel il faul mcllre quelque chose
iI
la place. -
L'objccUon était en clTet embal'!'r.ssante. C'étail
le cri du bcsoin, poussé par cclui auquel les
hesoins de l'Élnt élaienl plus préscnts qu'ii un
autre, parce qu'il avait un rnillion de soldats
a
vCtir, i1 armcr,t1 nourrir, ctque soncxistcncc, sa
grandem., sa gloirc tenaicnl
a
la solution du
prohlcmc. Si M. Mollicn ci\l été un esprit plus
décidé, il aurait répondu toul de suite a Napo–
léon:Émcttezdes rentes
ií
pour cent, aGO francs,
n1cme a 50 s'il le faut; payez les capitaux
8 ou
'iO
pour cent, mcmc davanlagc, el cettc
opérntion vous coütcra moins chcr, vous crCcra
moins d'inimitiés, nourrira plus lÓL etmicuxvos
soldats, qu'un papicr-monnaic mal accucilli, et
refusé dans tous les payemcnts. Mais M. Mollien
n'cut pas osé dirc cela, peul-Ctre mcme n'eút-il
pas osé le penser i1ectle époquc, el Napoléon,
pressé de se procm·er de !'argent, ne supposant
pas possiblc nne érnission de rentes, voulant
absolument avoir des biens a vendre puisquc
c'étail la sculc rcssource du moment, les pre·
nait oú il y en avait cncorc. L'archichancclier
'Cambacércs, pluscalme, élail néanmoinsdominé
aussi par le scnlimcnt du hesoin, et par le mcme
rnotif que Napoléon aboulit a l'adoption dn pro–
jct si longucmcnt déballu.
Enconséquence, il ful convenu qu'ons'appro–
prierait les bicns des communes que nous avons
désignés, c'est·a·dirc les bicnsaffCl'lnés, qu'on les
él'alucrait au moyen d'uue procédurcadministra·
li\'e sommairc, qu'ou les rcmplaccrail par une
rente dont il élail facilc a l'État de fairc !'avance
en la créant, et qu'on les transfére1·nil cnsuite 3
la caissc d'amorlisscmcnt. Ccltc caisscavail pris
l'habitudc des ventesterritoriales, et lescxécutail
bien, parce qu'ellc lesexécutait lentement et par
pclitcs quantilés. En attendanl qu'ellc en
re~Úl
le payemcnt ordinaircmenl exigé i1
des termes
éloignés et successifs, clic émellait un papiei·
porlant intérct, qu'clic donnait a l'Élat pOUl' prix
des bicns 11 vcndrc, qu'cllc retirait cnsuite pcu
a
pcu,
a
mesure qu'elle touchait le prix des ventes,
etqui se soulenait dans
le
public, parce qu'il était
peu considérablc, et trcs-cxactc10cnt rcniboursé
encapital et intércts. C'était ce mécanismc qu'il
s'agissail de développer, el qu'on développa en
effet, en statuant que la caissc d'amortisscment
vcndrait les nouveaux bicns aux cnchcres, sous
la condilion pour les achclcurs d'acquitlcr un
licrs de la valeur comptant, un sccond ticrs en
18H, un troisieme en 18Hí,elde paycr en outre
l'intércl des sommes différécs sur
le
picd !le
a
pourccnt. Enaltendanl, la caisscd'amorlissemcnt
<levait créer imrnédintement, et remcttre au Tré–
sor pour 252 milions de hons, portant intércls,
el succcssivemcnl rcmboursablcs
a
mesure de
l'acquittemcnt clu prix des immcubles
a
vcndrc.
C'était cnsuitc au Trésor
n
se servir de ces bons
comme
il
pourrait, et aforcer, par cxcmplc, ou
a induirc les créanciers de l'État a les acceptcr.
C'est la que
commen~ait
le juste chagrin de
M. Mollien,chagrín que M. de Bassano ne com–
prcnail pas plusque les colcrcs de l'Europe prc–
tcs
a
se déchainer sur nous. - Mais
a
qui fcrai–
jc acccpler ce papicr? disait le ministre du
Trésor.- Alous ccux aqui vousdcvez, répondait
Napoléon. Vous dcvcz
a
des fournisscurs de la
gucrre el de la marine,
l1
des créancicrs de toutc
cspcce, 4·6 millions pour 18·11, 57 millions ¡•our
1812 ; payez ces sommcs avcc les bons de la
caisse d'amol'tisscmcnt, etvous introduircz ninsi
ces bons en provincc. On y répugncra d'abord,
mais en voyanl qu'ils porlcnt un inlérct cxacte–
rnent acquitté, qu'ils scrvenl 1achctcr des bicns
fort bcaux, el nullcmcnt frappés de réprobalion
commc les ancicns biens cl1émigrés, on ]es
l'.C–
chcrchcrn. 11 s'cn vcnd1·a snr la place, on en
soutiendra le cours, el votrc pnpier finira par
valoir prcsquc de l'argenl.. - Si Votrc Majesté
s'cn chargeail, répondait limidernenl M. Mollicn,
c'cst-II-dirc si elle aehctait tout de suite les
232 millions avec les grandes rcssourccs accu–
rnulées par son génie, alors tout scrait fucile. -
Oui, sansdoule, répliqunil Napoléon, tout serait