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LIVRE QUARANTE-SEPTIEME.

cellc coissc, et lcurs obligations n'étanl plus

escomptées, cetle espeee d'agiotageavait disporu.

11

y

avoit en ploee la eaisse de serviee. snns ecssc

alimcntéc pnr les vcrscmcnls des rcce\'Curs géné-

1·oux. el émcltanl pour ses bcsoins journalicrs

des billcls qui po1·laicnl intercl, el qui étaicnl

f'orl nccrédités dans le commercc. C'élaient les

bons du Trésor de cctlc époquc.

Cetlc caissc avait rou1·ni jusqu'i1 cent douzc

rnillions de rcssourccs cournntcs nucommcncc–

mcnt de

1815,

el il ne lui élait pas possible de

pousser au del;\ les moycns de crédiL donl clic

disposait.

)l.

Mollicn, n'ayanl pas plus que les

autrcs ministres le sccrcl de Nnpoléon, croyanl

avec le pulilic

it

l'immcnsité du lrésor amassé

aux Tuileries, aurait 1•01J!u que Napoléon versnl

toul de suite cent ou dcux ccnts millions dans

les caisscs de la lrésorcric, el souvent, dnns son

profond chagrín, l'accusail(runcétrangc avnricc,

prcsquc d'unc sorlc d'avidité pcrsonnellc. Mnis

c'est la que Napoléon élait, comme

a

la gucl'l'c,

admirable de prévoyancc, d'ord1·c, d'adrcssc, el

qu'il foisail des prodiges, pour corriger s:1poli–

liqucpar sonadminislration. 11 foul njoulcr qu'il

étoil lout nussi admirable de désinlércsscmenl,

n'ayanl d'aulrc avidilé r¡ucccllede l'ambition.

Voici le sccrcl de ce trésor amassé aux T11ilc–

ricsqucNapoléon avail rnisondc ne pas dévoilcr,

mCme

i1

ses ministrrs, le systCmc du gouvcrnc–

ment

élr.nl

admis. 11 consislail dans le rcliqual

du lrésor extraordinaire el dans les éeonomies

de la liste civilc.

Le reliquat du lrésor cxtraordinairc élait íort

. réduiL par suite des donntions prodiguécs aux

militaircs qui nvaicnt gloricusrmcnl

scrvi icl

par

suilcaussi des seeours fournis nu budget de la

guerre. On n'a pas oublié en clTet que pour

mainteni1· les dépcnsescl les reccttcs de l'Étatcn

équilibrc, Napoléon avail pris plusicurs íois au

comple du Trésor cxlraordinairc une portion

des dépcnscs de la gucrrc. Le trésor cxlraordi–

nairc, donl le 111011tant avail varié de 520

i1

51,.0

million!', s'élcvaiL en ce momcnt :\ 325 U pcu

pres, mais poinl en valcurs liquides. 11 y avail

su1· cctte sommc 84 millions ancicnnemcnt prc–

tésau déparlemcnl des finances, 9 ou ·IO plaeés

en aclions ele

la

llnnquc que Napoléon aehctait

de tcmps en tcmps pour en maintcnir le eours,

•I

o

aulrcs millions en diverses n lcurs du Tréso1·

que Napoléon prenail égalcmenl sous main pou1·

les soulcnir, commc les bonsde lacaissc rl'amor–

lissemenl par cxernple.

11

y avail encare

·12

mil–

lions prctés aux villcs de Pnris el de Ilorelcaux

ainsiqu'aplusieurs

commcr~aots,

7 millionssous–

crilssecrctemenl dans l'emprunt de Saxe, 4 mil–

lions en mcrcurc resté dans les mines d'ldria,

155 millions cnfin dus pm· In Prussc, l'Autrichc,

la Wcstphalic, laSaxe, la Baviere. Ccllcdcrniere

sommc

étriit

d'un

1·ccouvrcmcnL

impossiblc, car

la P1·usse se prélcndait quillc et mc\me créan–

ciCrc, le mnriagc et les circonslnnccs avnicnt

dégagé l'Aulrichc,'cl les aulrcs États allemanrls,

loin de pom'oir fournir dcl'nrgcnt, nvaicnt IJcsoin

qu'on lcur en prcttil. C'élaienL en lo11L 267 mil–

lions, ou placés ou dus, qui n

1

étnicnt pas

aclucllcmcnt réalisablcs, rnais 'l"i rapporlaienl

intérCl, et dont le pl'Oduit íormait le rcvcn11

nnnucl du domninc cxtraordinail'c. Ce rcvcnu

montait a

15

011

11,

millions, avcc lcsquels Napo–

léon foisait des largcsses, des aumóncs, quelque–

fois mc\rnc tics cmbcllissemcnts dans sa capilale.

11 ne rcslail done que 58 ou 60 rnillions disponi–

blcs,somme pcuconsielérablc, maisqui cmployéc

¡,

propos pouvait clred'un grand sccours.

Apres ce trésor vcnaiL cclui de la liste civile,

forlunc pa1•liculii:1·e de Napoléon, amassée par

eles procliges d'économie. Napoléon jouissait de

1,0

millions

i1

peu pres de liste civilc, clont

25 millions pour la France , '• millions pour le

produil eles forc\ls de la couronne,

H

millions

enviran pour les listes civiles de Hollandc, de

Piémonl, de Lombardie, de Toscane, de Rome.

Mais il avait

a

cntrelcnir ies palais de Franee,

de la llayc, d'Amslcrdam, ele Turin, de Milan,

de Florcncc, de Home, et il le faisail a1•cc une

magnificcncc digne de sa grnmleur. 11 avnit

quclqucfoisachctéjusqu'a Gmillionsde diamnnls

nncicns ou nouveaux dans une année, nfin de

rcconstilucr

le

trésor de la couronnc en

picrrc~

rics. ll enlrclcnoit une maison rnililairc d'un

éclat exccssir. Conséqucnt cnfin avcc lui-rncme,

il faisait des dépcnscs pour les lettres, les anis el

les seicnccs, y ajoutail souvcnl des acles ele bien–

fais:rnce de la plus noble délicalcssc, el portail

un te! ordrc dans ses comptcs, que lout y étail

inscriL avcc lo plus sévi:rc allcnlion, el, par

cxcmplc, que le prcmicr arliclc ele recette dans

ses livrcs, aprcls les 25 millions de la liste 'Ci1•ile

íran~aisc,

étail le suivanl : Tl'((Ílement

deSa

flfo–

jesté

/111¡Jél'iale

et Roya

le,

comme me111bre

de

l'

l11slitut,

1,200

francs

1

Pcndanl longtcmps, Napoléon n'avait cu c¡ue

29 millions de liste civilc, el ce n'étail que elc–

puis lrois ou qualre ans qu'il en touchail /i.O.

1

C

1

cst1wcc lcscomplcs tleNapoléonsous les

yeux c¡uenous

llonnonsces détails.