498
LIVRE QUARANTE-SEPTIEME.
oflicicr du génic), entendait bien ledétail de lcur
organisation, élait actif, <lévo11é, et hommc cn–
fin
i1
ne pas perdrc un instanLdans une cir–
conslancc aussi grave que ccllc oú se trouvait
rEmpirc.
Napoléon l'aulorisa
i1
prcndrc !out ce qui rcs–
lait de rcssourccs militaires en lllyric,
i1
n'y JaiS–
ser que quclqucs déprlls et quclqucs miliccs
locales, et a transportcr le surplus en Frioul.
Les pro1•inces illyricnnes, si on conscrvait l'al–
liancc de l'Autrichc, dcvaicnt inévitahlcrncnt rc–
\'Cnir
lt
CCtlCpuissancc, et si nu contrairc on
pcrdait cellc alliancc, ne pouvnicnt. pas ctrc dis–
putécs vingt-quntrc hcurcs. C'cl1t
été
par consé–
qucnt une hicn inutilc dispersion de nos forces,
que d'en laisser une partic au dela <les Alpes
Julicnncs. Avec les cadrcs tirés"clc ces provinccs,
avccquclqucsrégimcntsdemcurés enLomhnr<lic,
avec quclq11cs aulrcs régirncnts résitlnnt en Pié–
mont et rcvcnusd'Espngnc, avcc clcux J'{:g:imcnts
de cohortes rcstant sur les vingt-<lc11x, il y avait
de quoi eomposcr trois bonncs divisions
frn11-
~aises,
il
doll7.c hatnillons chacunc. Les dépóts
<le l'llalic étanl plcins de conscrits, le rcc1·11tc–
mcnt
tic
ces trois <livisions dcvait Ctrc facilc.
Enfin l'nrméc proprcmcnt ilnlicnnc pouvait anssi
fournir une lionnc division, ce qui portcrait
i1
qualrc le corps qnc le général Bcrtrand élait
chargé d'amcncr en Allcmngnc. Napoléon,
11sant
<le finessc mCmc avcc ce scrvitcur dévoué, !ni
aYait fait cspércr qu'il cornmandcrait ce corps
tout cnticr, afin
qu'il
mit cncorc
plus
de soin
a
l'organiscr.
1/ infontcric étant rcconstituéc aussi
vite
que
le pcrrncllaicnl les circonslanccs, il fallait s'oc–
cupcr des
armes spécialcs, qui nvaicnt cncorc
plus souffcrtqnc l'
infanlcric.Onse souvicnt sans
doulc que, landis q11'il appclnit 11'1lnlic le corps
du général
Grcnicr,
et fornrnit
cclui
du
maré–
chal Augcrcau, Nnpoléon avnit tiré de F11nncc
tout ce <1u'il
y
avait de
compagnics
d'nl'lillcric
disponibles, et prcscrit que dnns chaque cohorte
on
créUt
une compngnie ele cnnonniúrs. Cr::icc
i1
cctle précaution, lepcrsonncl d'arlillcric ne pou–
vait pns rnanquer. Napoléon, pour recornposcr
l'artillcric de l'arrnéc, se scrvit des Mlillcurs rc–
vcnus de Russic, de quarantc·huit cornpngnics
prises <lnns les port.s el les arscrrnux, et de
quatrc-vingtscompagnics
formécs dnns
les
cohor–
tes. 11 y avait1:\ dequoiservir pius de millc bo11-
chcs
:'l
l'i.:o.Quant :iu
nrntéricl,
il
étnil
resté cnfoui
tout cntier
sous
les
nciges
de
Hussic;
nrnis lieu–
rcuscmcnt nos orscnnux de tcrrc et de rnc1· en
étaicnt rcmplis. Sculcrnent on manquait d'afftits
de carnpagnc. Nnpoléon en fit fabriqucr partout,
el rnemc
a
Toulon,
il
Jlrcst,
a
Chcrbourg. Ceux
qu'on allail construi1·c dnns ces porls dcvaicnt
arriver tard sans doute, mais on avait sur les
bords dn Rhin de quoi montcr lout de suite
GOO bo11cl1es
¡,
fcn, ce qui suffisnit pour le début
de In enmpagnc.
Pour ce qui conccrnnit les chevnux, In perle
nvnit
été plus
grande
c11corc
qu'cn voilurcs
et
enhornmcs. Notrc relrailcsur l'Odcravait bcnu–
coup
réduir,
nos
moycns de
1'emonte,
mnis plus
en chcvaux ele selle qn'en cl1cvn11x de irnit. Nn–
poléon cspérait que le générnl llourcier
1
clrnrgé
de tous les nclrnls,
el
stirnulé pnr une corrcspon–
dnncc quoticlicnnc,
pnrvicndrait
:'i
lui trou\'Cr
cnviron 1Omi lle chcvaux <le trait rians la basse
Allcmagnc. 11 or<lonna d'cn lel'cr
-J!í
millc en
France, par voic de réquisition, el en les pay:int.
cornptant.. Les réquisilions sont un procédé ri–
gourcux, cnlaché mernc du cnracterc de spolia–
tion, car clics cnlcvcnt l'objet rcquis 1 celui qni
ne
voud1·ait
pns le
vcndre,
mnis
leur rigueur
était ccttc fois justifléc par l'urgcncc, et fort
adoucic par le paycmcnl immédiat. Avcc ces
rlivcrs moycns et des confcctions immcnscs en
lrnrnachcmcnt
1
Nnpoléon ne
doutnit
pas d'avoir
réuni GOO bonches 11 fcu bien atlclécs pour le
commcnccmcnt des hostilités, c'cst-n-dirc en
avril ou mai, et 1,000 clcux mois apres.
La cavalcric était, si on pcut le tlirc, plus irn–
po1·tanlc que l'artilleric ellc-memc,
a
cause de
la procligieusc quantité de troupes
a
chcval dont
l'cnnerni disposait ; et elle était délruilc non-scu–
lcrncnt <lans ce qui avait cxisté, mais dans les
élémcnts
qui nuraient pu servir
ll
sa
réol'ganisn–
lion. Commc pour l'artillcric, lous les chevaux
avnicnt péri, el nolrc grande arméc, <JUi avait.
passé le Niémcn avcc
()0
millc chcvanx, el en
nvnit
lnissé
20
millc
en
réscrvc, n'cn avnit
pns
ramené 5
mille,
les
uns
restés
a
Dnntzig,
Jes
nutres réunis auprcs du princc Eugl:nc. La
perle enhommcsétnit prcsqucaussiconsidél'ablc.
Napoléon avait complé sur 1•ingt-cinq ou trente
mille cm
1
nlicrs,
qu'il
suffirait, selon lui,
d'équi–
pcr et de montcr, pour les rclrouvc1· nussi bons
qu'auparavanl. Mnis rcctificalion fnitc des prc–
rniCrcs donnécs, on
n'cspérnit pns en sauverplus
de
onze ou
douzc
rnille
d11 gouifrc oU notrc
nrmée
avait péri. Les moycns de les
rcmonter
avnicnt fort diminué dcpnis q11'011 avaiL perdn
la Polognc, In Vicillc-Pr11ssc, laSilésic, le
~leck
lcrnbourg. 11
rcstai~
le HanoY!'Cet la Wcstpha-