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~ºº

LIVílE

QUAHANTE-SEPTIE~IE.

gnrdc. 11 prit dnns In conscription des quntrc

dcrnicrcs clnsscs des hommcs jcuncs et forts

pour rcconslitucr la jcunc gnrdr, en les vers:mt

dans les cad1·cs cxislnnlsdes fusilicrs, des l.irnil–

lcurs et des chasscurs. 11 portn le nombre des

bnlaillons de la gardc, vicillc et jcunc,

h

55,

cclui des cscndrons

o

35. 11 nugmcnln égnlemcnt

la réscrvc d'arlillcric, donl il se scrvait loujours

si utilcmcnt dans les grandes journécs, et luí

donnn pres de trois ccnts bouchcs

o

fcu. L'artil–

lcric de nrnrinc luí procura pour ccttcdcrnicrc

organisation des sujcl.s cxccllcnls. La g:irdc im–

périalc dcvnit ainsi p1•éscntcr une arméc tic

réservcde50 millc hommcs inscrils sur les con·

troles, et <l'cnviron

1,.0

rnillc combatlnnls en

lignc.

Les transports, quoiquc moins néccssaircs en

Allcmngnc qu'cn Russic,

:nnicnt

toujours aux

ycux de Napoléon un grand nvantngc, cclui de

rcntlrc possiblcs les conccnlrntions soudaincs,

en portant pour huit ou dix jours de vivrcs

¡,

la

suite de l'nrmée. 11 réorganisn les bntnillons

d'équipagc, et en composn cinq en Allemngnc

avcc les déhris des quinzc qui nvnicnt fait

/;1

campagne de l\ussie. 11 en organisn sixavce les

cadrcs rcstés en Frunce. Ces onzc pouvaicnt po1·–

tcr cnviron dix jours de vivrcs pour dcux cent

millc hommcs, ce qui suffisait pour prépnrc1· et

livrcr une de ces snnglnnlcs bntaillcs par lcs–

<1uclles il décidnit oi·dinnircmcnt du sort des

grandes gucrrcs.

Qunnt

nux voiturcs, il nvnit re·

noncé 1 ccllcs qui s'étnicnt cnfoncécs dnns les

boucs de la Polognc on dans les snblcs de la

Prussc, et s'étnit réduit 11 l'nncicn caisson un

pcu modifié, et ou char

h

In

comtoisc, qui par sn

légcrclé nvait rcndu de vérilablcs scrviccs.

C'cst au moycn de ces vnstcs créations qu'il se

proposait d'nrrélcr

In

coalition su1· l'Elbc, s'il ne

l'arrétait pas sur l'Odc1', et de fai1·c évanouir les

cspérnnccs dont clic parnissail cnivréc, Ayant

cnvil'On

~O

millc hommcs tic garnison dons les

places de la Vistulc et de l'Oder,

!,.O

mi lle de

troupcsnctircs sous le princc EugCnc, il allnit

rcnforccr cclui-ci avcc les

1,0

millc hommcs du

général Lauriston, en rénnir ainsi 80 mil/e su1·

l'Elbc,

y

arrCtcr courL l'cnncmi

1

et prévcnir

toutc invnsion dans In basse Allcmagne. Puis,

nvcc les <lcnx corps dn llhin, nvcc le corps

tl'ltn/ic nl'l'ivanl par

111

R<lvii:rc, cnfin avcc

In

gnrdc impérialc, Nnpoléon dcvGit nvoir cnviron

200mille hommcsen Saxc, au moisd'arril ou de

rnai, donncrInnrnin

:lll

princc EugCnc, et ncca–

blcr, avcc p1·cs de 500 millc homrncs, les llusscs

rcnforcés par n'irnporlc qucls alliés. Rcstaicnt

commc réscrvc les ancicns corps qui allaicnt se

réorg•niscr sous les moréchnux Davoust et Víc–

tor, les cadrcs arrivant d'Espnguc, les cent cin–

qunntc bntaillonsde dépót dcstinés 11 rcccvoir

la

conscl'iption de 18H., et pouvant fourn ir encore

100 ou "50 millc combnttnnls. l,cs nouvcllcs

troupes réuuics par Nnpoléon étaicnl jéuncs et

incxpérimentécs, rnais l'cspi:ce des hommcs

étniLvigourcuse,

a

cnuscde l':igc auqucl on a.vait

prisJa plupart d'cnlrc cux, les cadrcs étaicnt les

plus ngucrris du monde, et impnticnts de réta–

hlir le prcstigc de nos nrmes. La difficulté

principnlc, c'ét.nit le tcmps, qui étnit bien court

ponr de si vastcscréntions. )luis, en administra–

tion commc en gucrrc, Napoléon possédait un

art rncrvcillcux po111· se servir du lcmpsqu'il

nvnit. De mcmc qu'i/ savait fnire doublcr les

étapcs nux troupes, il snvait fnirc doublcr lcur

trnvail nux adminislrnlioos, en lcur

lro~nnt

lcur

marche , en dccidant lui·memc les qucstions

1loutcuscs dcvnnt Jcsqucllcs clics sont souvcnt

nrrCtécs, en foisant cxéculcr simullanément des

opcrations qn'cllcs n'nccon1plisscnl d'ordinnirc

que !'une aprcs !'nutre, surtout en survcillnnt

chnquc chosc de ses proprcs ycux, en suivant

l'cxécution de ses ore/res, en dépcchnnt partout,

commc aux époqucs oú il déploynit le plus d'ar–

dcur et dcjcuncssc, une multitudc d'officicrs de

confinncc, qui chaque soir avnnt de se couchcr

lui rcndnicnt comptc de ce qu

1

ils a_vaient vu, en

ne f;1isnnt pas lirc, en lisant Jui-méme lcur cor–

rcspondance, et endcmnndanl compteaux agcnts

en rctnrd du moindrc de ses ordrcs resté incxé–

cuté, pour les réprimandcr si c'était omission de

lcur pnrt, pour voincrc l'obstaclc si c'étnit diffi.

culté naissnnt de In naturcdes choscs.

011

ne l'avait jamaisvu plus jcunc, plusactif,

plus pnticnt; moins cmpcrcur enfin, et plus

ministre ou général. 11 avait pour ccttc eircon–

stancc rétabli un usagc r¡ui luí avait été fort

uti le jndis : c'était de placer 11 ·Mnycnce le vicux

Kcllcrmann (le duc deValmy) nvcc uneautorité

supéricurcsur toutcs les divisions militaircs des

bordsdu l\hin, dcpuis Strasbourg jusqu'aWcscl.

J,c

nrnréchnl Kcllcrmnnn, ayant cncore, quoiquc

fort agé, bcaucoup d'activité, y joignnnt une

grande habitudc de rorgnnisation des troupes,

disposnnt en outrc de mngasins i1vmcnscs et de

crédits dont choque jour il rcndait complc 1

l'Empcrcur, inspcctait lcsdétacbcmcnts cnvoyés

de lcur dépót oux licux de rasscmblemcnt el

passnnt. pl'csquc tous 1rnr1'1nycncc, s

1

nssurait par